TROGLODYTE DES MARAIS

Cistothorus palustris

Classe : Oiseaux Ordre : Passeriformes Famille : Troglodytidés Longueur :10 -14 cm Envergure : ? cm Poids : 9-14 gr Longévité : ? ans

Long-billed marsh wren   Fleckenbrust-Zaunkönig    Scricciolo pettomaculato Chivirín pantanero, Saltapared Pantanero    Vlekborstwinterkoning

Caractères distinctifs : Bien qu'il soit habituellement le seul troglodyte dans son habitat spécifique, on le trouve parfois en compagnie du troglodyte à bec court. Il se distingue de ce dernier par sa plus grande taille et son bec proportionnellement plus long. Il possède aussi un sourcil bien plus proéminent, constrastant avec sa calotte brune ou noirâtre sans stries ainsi que des couvertures sous-caudales plus pâles.

Le dessus de la tête est brun-noir uni, plus foncé sur les côtés , formant une calotte qui contraste avec le brun-olive des côtés du cou. La partie centrale du dos est noir terne avec d'évidentes stries longitudinales blanchâtres qui se poursuivent jusqu'à mi-dos et à la partie supérieure du croupion en contrastant avec les épaules, les côtés du dos et le bas du croupion qui sont brun moyen. Les primaires et les secondaires sont gris-noirâtre plus foncé, avec des barres brunes peu évidentes sur les filets extérieurs. Les rectrices affichent une teinte brun moyen des des barres parallèles plus foncées , plus larges et plus évidentes sur les plumes latérales. La tête porte un large sourcil gris-brun qui tranche remarquablement avec le capuchon sombre et les couvertures auriculaires moyen-brun. La gorge, la poitrine et le ventre sont gris, virant au chamois sur le côtés. La partie basse du ventre est chamoisée, devenant plus éclatante et plus sombre sur les flancs et la zone anale. Le dessous des ailes est grisâtre. Les yeux sont bruns, le bec brun foncé dessus, brun-jaunâtre dessous. Les pattes sont brun pâle.

Les jeunes sont généralement plus ternes que les adultes. Les stries sur le dos sont réduites ou absentes, le sourcil bien moins évident. Les barres de rémiges sont plus discrètes. La poitrine porte souvent une bande chamois terne.

Habitat et Distribution : Contrairement au troglodyte à bec court qui séjourne surtout dans les prairies humides de roseaux, pendant la période de nidification, le troglodyte des marais se cantonne aux marais d' eaux stagnantes dont la profondeur est variable. La plupart des populations nordiques nichent dans les étendues de massettes et de joncs. Les populations côtières méridionales préfèrent les marais saumâtres et leurs nids sont placées dans les plantes d'aspect herbeux ( spartines ou graminées vivaces du genre cladium). La taille du territoire dépend généralement du statut marital du mâle et de ses besoins en matière d'espace. Par exemple, dans l'Etat de Washington, le territoire d'un mâle célibataire est deux fois moins important que celui d'un mâle apparillé. Toutes les sortes de marais, marais d'eau douce ou marais saumâtres, conviennent très bien aux oiseaux hivernants. Les oiseaux du Nord qui sont nés et ont été élevés dans les marais d'eau douce s'adaptent remarquablement aux eaux salées. En conséquence, dans les habitats qui leur conviennent , au sud des Etats Unis, les densités de population sont nettement plus élevés que dans Le Nord.

Le trogloglodyte des Marais est endémique d'Amérique du Nord, du sud du Canada jusqu'au sud des Etats Unis et au Mexique. Il est cependant absent dans de nombreuses régions de l'Est de la Californie et de la Prairie. Voir répartition par sous-espèces ci-dessous.

Sous-espèces (14) : Cistothorus palustris palustris, de la Virginie jusqu'à l'état de New York et peut-être en direction de l'Est jusqu'au Rhode Island - C.p. waynei, résident le long des côtes du sud de la Virginie et de la Caroline du Nord - C.p. griseus, marais côtiers, du N-E de la Caroline du sud jusqu'au centre de la côte atlantique de la Floride - C.p. marianae, côtes du Golfe, de la Floride jusqu'à l'extrême Est du Texas - C.p.dissaeptus, du sud de l'Ontario jusqu'au Nord de l'Ohio, la Viriginie Occidentale et le sud de la Nouvelle-Angleterre - C.p. iliacus, du Manitoba et du S-O de l'Ontario jusqu'au Missouri et à l'Est du Kansas.- C.p. Laingi, du Nord de l'Alberta et du centre du Sakatchewan jusqu'au sud-est du Manitoba en direction du sud jusqu'au Montana. C.p. plesius, du S-E de l'Idaho jusqu'au centre du Colorado et le Nouveau-Mexique - C.p. pulverius, du centre de la Colombie Britannique et du centre de l'Idaho jusqu'au N-E de la Californie et le N-O du Névada - C.p. tolucensis, Centre du Mexique - C.p. browningi, sédentaire dans le S-O de la Colombie Britannique jusqu'au centre de l'état de Washington - C.p. paludicola, sédentaire du S-O de l'état de Washington jusqu'au N-O de l'Oregon - C.p. aestuarius, sédentaire dans le Centre de la Californie, vallées de Sacramento et de San Joaquin jusqu'au delta du San Joaquin - C.p. deserticola, régions intérieures du Sud de la Californie

Nourriture : Les troglodytes des Marais se nourrissent principalement d'invertébrés. Ils consomment une grande variété d'insectes, en particulier des fourmis, des abeilles, des guêpes, des diptères, des coléoptères et des larves de libellules. Les araignées constituent parfois une part importante de son régime.

Reproduction : La reproduction du troglodyte des Marais est marquée par deux caractéristiques essentielles : la polygamie et la construction d'un grand nombre de nids. Les mâles consacrent une grande partie de leur temps à l'élaboration de nids. Dans certaines populations de troglodytes des marais, quelques-uns peuvent en construire plus d'une vingtaine par saison. Les femelles entreprennent une tournée d'inspection des nids dès qu'ils sont achevés par les m âles et, aussitôt qu'elles en ont sélectionné un, elles le garnissent de belles feuilles, de plumes, ou de duvet végétal qu'elles extraient de la Massette Quenouille ( Typha Latifolia). De son côté, le mâle peut déjà être occupé dans la construction d'un nouveau nid à l'instigation de sa partenaire. Un nid de repos peut être achevé en moins de deux jours alors qu'un nid complet servant à la ponte prend souvent entre 5 et 8 jours.

Les nids sont des structures en forme de dôme, situées généralement à environ 1 mètre au-dessus du courant , bien que quelques spécimens aient été découverts entre 30 cm et 5 mètres. Les matériaux utilisés sont habituellement de fines herbes et des feuilles , complètées éventuellement de duvet végétal, de plumes et de peaux de serpent pour la garniture. Lorsque l'enveloppe extérieure, construite en général avec des matériaux plus grossiers, est achevée, la construction se poursuit de l'intérieur avec des herbes plus fines et des radicelles. Le nid complet mesure environ 18 cm de haut sur 12 cm de larrge, la chambre de ponte, 12 cm sur 7 . Les nids servant pour la ponte possèdent un rebord qui empèche les oeufs de rouler hors du nid en cas de grand vent. La présence de seuil permet de distinguer les nid servant à la reproduction de ceux qui servent pour le repos.

La ponte comprend 3 à 10 oeufs. La variation est plus importante chez les races nordiques, les oiseaux de l'Etat du Washington et du Manitoba déposant en moyenne 6 oeufs, alors que ceux de Floride en pondent en moyenne 3 ou 4. On ne possède pas d'information en ce qui concerne la race Tolucensis du Mexique. Au fur et à mesure que la saison avance, la taille des pontes se fait moins importante. La couleur des oeufs change quelque peu selon les races, mais elle est souvent brun-chocolat ou brun foncé avec des points et des taches plus sombres. Il arrive qu'on trouve des oeufs blancs ou d'une teinte très pâle , mais cela survient très rarement . L'incubation est assurée par la femelle seule pendant 13 à 16 jours. A cette époque, elle montre une grande agressivité à l'égard du mâle, sans doute à cause de la tendance que développe ce dernier à s'attaquer aux oeufs.

Les jeunes sont élevés par la femelle seule. La participation du mâle au mourrissage est assez variable. Il dépend étoitement de son éventuelle bigamie ou trigamie, les mâles entretenant des relations multiples avec plusieurs femelles, n' accordant en principe que peu de temps aux oisillons issus de leur première liaison. Les jeunes quittent le nid entre 13 et 15 jours après l'éclosion, bien qu'à cette époque ils ne soient pas encore des "volants" confirmés. Ils continuent à être nourri par les parents pendant une douzaine de jours. Pendant ce temps, ils séjournent dans des nids de repos.

Comportements : C'est un oiseau actif, acrobatique et toujours en mouvement. Il n'est pas spécialement furtif, mais il n'en est pas pour autant facile à observer, surtout par temps venteux , lorsqu'il décide de rester à un bas niveau dans les roseaux. Mais, dans les jours plus cléments, il chante au sommet des massettes, la queue largement relevé au-dessus du dos. En particulier lors de la saison de nidification et quand il est impliqué dans des querelles de territoire, le troglodyte des Marais devient plus voyant, affectuant de nombreux vols courts au-dessus de la végétation. Pendant la migration, il devient plus secret et plus difficile à repérer. Une curieuse caractéristique de cet oiseau, partagée par d'autres espèces de troglodytes, y compris certaines de régions tropicales, consiste à détruire les oeufs et parfois les jeunes de leurs propres congénères et d'autres espèces sans aucun lien de parenté. Les carouges à épaulettes et les carouges à tête jaune sont sans doute celles qui subissent les plus grands dommages. Toutefois, des oiseaux de plus grande taille tels que les petits blongios sont également victimes de sa prédation. Ces exactions sont en grande partie inexpliquées. A la rigueur, peut-on mieux comprendre la prédation exercée sur des individus de sa propre espèce. Elle aurait pour but d'éliminer des concurrents de territoires avoisinants et d'augmenter ainsi la disponibilité des ressources alimentaires. Certains oiseaux ont été observés, jetant par dessus le rebord du nid les oeufs de leur voisins directs. Les oeufs des troglodytes des marais ont une coquille inhabituellement épaisse et robuste, probablement dans le but de se défendre contre ce genre d'agressions.