KETOUPA DE BLAKISTON
Bubo blakistoni
Classe : Oiseaux Superordre : Rapaces Ordre : Strigiformes Famille : Strigidés Longueur : 60-72 cm Envergure : 180-190 cm Poids : 3-3,7 kg (M) ~ 4,5 kg (F)
Blakiston's Eagle-Owl
Riesenfischuhu
Búho manchù
Gufo pescatore di Blakiston
Blakiston-visuil
Fylyn rybnyi
Blakistons fiskuv
Shimafukurou
äyriäishuuhkaja
Caractères distinctifs : Chez les adultes, le disque facial est brun fauve avec d'étoites stries noires. Aucune bordure distincte ne vient entourer ce disque facial. Une rangée de plumes rigides presque entièrement blanches orne le dessus des yeux, le front et la base du bec. Le menton est majoritairement blanc. Le reste de la tête et les parties supérieures sont bruns avec des stries en forme de trait sombre et des bordures de plumes chamois. L'arrière du cou porte des traces de barres. Le dos sur lequel le brun foncé est dominant parait plus sombre. Le manteau affiche un aspect plus pâle avec des barres et des stries brunes. Les ailes sont brun sombre avec de nombreux motifs chamois-jaunâtre. La queue porte 7 ou 8 barres jaune-crême sur un fond brun. Les plumes des parties inférieures sont chamois-brun clair avrec une base grise. L'ensemble du dessous est strié de brun-noirâtre. avec de fines barres ondoyantes brun pâle. Les sous-caudales sont couleur crême avec quelques marques sombres. Les tarses sont enplumés mais les pattes grises sont nues. Les iris sont jaunâtres, le bec gris. Les serres sont corne foncé.
Les juvéniles ont un duvet blanc à leur naissance. Lorsque les plumes ont poussé, on peut apercvoir une tache brun sombre sur leur centre et une bordure blanche à l'extérieur, ce qui leur donne une apparence plus bigarrée que les adultes.
Chant et voix : Le Kétoupa de Blakiston émet un chant profond et bref " boo-boo woo" ou "foo foroo". Des chants élaborés en duo ont également été entendus. Le cri d'appel et de reconnaissance du jeune est un trille étendu et mal articulé "pi-prrir-prrir". On n'en connait pas plus.
Habitat et distribution : Les kétoupas de Blakiston fréquentent en priorité les forêts riveraines et les forêts primaires de conifères. On les trouve principalement le long des rivières et des cours d'eau qui ont un fort débit et qui ne sont jamais bloqués par les glaces même aux périodes les plus rudes de l'hiver. Dans la région de l'Oussouri, ils vivent dans les épaisses forêts mixtes de conifères et de feuillus à l'intérieur de plaines aux larges rivières. Les bouquets d'arbres sont souvent situés dans des petites îles au mileu de rivières dont le courant est rapide. Aux îles Kouriles, ces grands hiboux habitent les forêts denses de sapins et d'épicéas mêlés à quelques arbres à feuilles caduques en bordure de lacs, d'embouchures de rivières ou de côtes marines. Dans l'extrême nord, ils pêchent également le long des côtes rocheuses.
Les Kétoupas de Blakiston sont originaires du Nord-Est du continent asiatique. Leur aire de distribution couvre la Sibérie Orientale de Vlasivostock jusqu'à Shakaline en longeant les côtes de la Mer d'Okhotsk , elle se pousuit en direction de l'Ouest presque jusqu'au Lac Baikhal. Dans le sud, ces hiboux occupent les régions montagneuses de l'Ouest et du nord-Ouest de la Mandchourie, poussent vers le sud jusqu'à la limite de la péninsule coréenne et le Heilongjiang en Chine. Les Kétoupas de blakiston sont également présents à Hokkaido et dans les îles les plus méridionales de l'Archipel des kouriles. On reconnait officiellement 2 sous-espèces : B.B.blakistoni, la race nominale (Shakaline, Hokkaido, îles Kouriles) - B.B.doerriesi (sud-Est de la Sibérie de Vladivostock à la limite de la péninsule coréenne, Ouest Mandchourie, Nord-Est de la Chine)
Comportements : En Mandchourie, les kétoupas de blakiston chassent lorsque la nuit commence à tomber. D'après certaines observations, le long des affluents de l'Oussouri, ils sont aussi actifs aux dernières lueurs du jour que pendant la nuit, mais ces remarques sont valables pour la fin de la saison de nidification lorsque les jeunes sont encore au nid et que les nuits d'été sont relativement courtes. Contrairement aux autres hiboux , les kétoupas passent beaucoup de temps à terre, laissant des traces bien visibles sur le sol le long des berges des torrents. En hiver , les traces de pas sont relativement nombreuses près des trous qui sont pratiqués par les hommes dans la glace des rivières. Pendant la période hivernale, les kétoupas de blakiston forment des petits groupes de 5 à 6 individus à proximité des courants rapides et des sources qui ne sont pas prises par les glaces.
Reproduction : Les Kétoupas de blakiston ne nichent pas systématiquement tous les ans. Si les ressources en nourriture sont insuffisantes ou si les conditions climatiques sont trop rudes, ces oiseaux préfèrent faire l'impasse sur la reproduction plutôt que de voir leurs nichées détruites. Les années où les conditions sont jugées satisfaisantes, la ponte commence dès le mois de Mars, quand le sol et les arbres sont encore recouverts de neige. Aux îles kouriles, on peut trouver des jeunes hiboux dès le mois d'Avril. Le long des affluents de l'Oussouri, ces hiboux installent leur nid dans des cavités naturelles d'arbres, en général des peupliers ou des frênes de Mandchourie du gense Fraxinus. Ce dernier est placé habituellement à un hauteur qui varie de 16 à 18 mètres au-dessus du sol, mais parfois aussi dans un arbre tombé ou alors résolument à terre. Les trous d'arbres utilisés sont généralement très larges et spacieux.
La ponte comprend en moyenne 2 oeufs, similaires en couleur et en taille à ceux des grands-ducs du genre Bubo. Ils sont entièrement blancs, mesurent au maximum 62 millimètres sur 50. Les mâles se chargent d'apporter le ravitaillement à la femelle qui couve. Cette dernière incube seule pendant près de 35 jours. Après l'éclosion, elle ne reçoit pratiquement aucune aide de la part de son partenaire en ce qui concerne l'éducation et le soin des jeunes. Les oisillons quittent le nid au bout de 35 à 40 jours mais ils restent dépendants des parents pour la nourriture pendant encore quelques mois.
Nourriture : Les kétoupas se nourrissent principalement de poissons. Parfois ceux-ci peuvent avoir une taille considérable. L'inventaire comprend des brochets de l'Amour, des poissons-chats, des barbots, des truites, des saumons mais aussi des écrevisses (Astacus schrenkii). Ces oiseaux consomment également des grenouilles qui sont souvent capturées en grande quantité pour être données aux jeunes. En hiver, les kétoupas chassent les mammifères qui peuvent atteindre la taille d'un lièvre, d'une martre ou d'un petit chien. Ils capturent leurs proies en penétrant dans l'eau , en pataugeant dans l'eau peu profonde et en marquant une pause avant de bondir sur leur victime. Les ketoupas saisissent aussi quelquefois leurs proies à la manière des pygargues.
Protection/Menaces : Cette espèce est rare et son avenir est gravement menacé. La population globale ne dépasse pas quelques centaines d'individus en Sibérie, y compris Shakaline et les Kouriles. Il y a vraisemblablement moins de 50 couples à Hokkaido. On n'a pas trouvé plus de 30 oiseaux le long de 350 km de rivières en Mandchourie . En sibérie, ces oiseaux sont concentrés aux abords des trous d'aération pratiqués dans la glace, ce qui les rend extrêmement vulnérables vis-à-vis des pêcheurs, des chasseurs et des collecteurs de fourrure. Des mesures de protection, tels que l'installation de nichoirs, ont été mis en place et on commence à apercevoir les premiers signes encourageants de cette politique sous la forme d'une croissance assez récente de la population.