EPERVIER DE COOPER

Accipiter cooperii

Classe : Oiseaux SuperOrdre : Rapaces Ordre : Accipitriformes Famille : Accipitridés Longueur : 38-49 cm Envergure : 64-87 cm Poids : 274-421 g (M) - 455-722 gr (F)

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Caractères distinctifs : Les éperviers de Cooper ont une sihouette très caractéristique avec leurs ailes brèves à bout arrondi et leur longue queue aux larges bandes sombres. En vol, leur cou parait très allongé, ce qui leur donne une apparence de "croix volante". Les adultes ont les yeux rouge-orange, un capuchon foncé et des parties supérieures tirant sur le bleu-gris. Les parties inférieures sont blanches avec de fines barres roussâtres. La queue affiche une couleur gris-bleu dessus et une couleur pâle dessous. Les rectrices portent 4 ou 5 barres tranversales sombres séparées les unes des autres par une distance régulière. La cire est vert-jaunâtre, le bec est noir avec une base bleue. Les pattes et les pieds sont jaune citron.

La femelle est assez semblable au mâle. Toutefois, elle possède une taille légèrement supérieure, avec un poids et une envergure sensiblement plus importants. De plus, les reflets bleuâtres sont souvent absents sur les parties supérieures. Le dessous est nettement moins marqué que celui de son partenaire. Le capuchon et la nuque sont noirâtres. Le reste des parties supérieures varient du brun au noir. Les juvéniles ressemblent aux femelles . Le plumes du dessus sont brun moyen avec des bordures fauves. Le dessous est blanc crême strié de noir. L' iris est gris bleu. Le bec est gris avec une pointe noire. Les pattes et les pieds sont jaune-verdâtre.

Habitat et Distribution : Contrairement à l'épervier brun (Accipiter striatus) qui fréquente les forêts mixtes dominées par les conifères, l'épervier de Cooper marque une certaine préférence pour les parcelles de feuillus et pour les zones boisées ouvertes. On le trouve fréquemment dans les bouquets résiduels, les forêts qui longent les cours d'eau, les peuplements ou les plantations où les arbres sont espacés . Il a tendance à délaisser les forêts denses où les arbres sont rapprochés et dont l'étage supérieur forme un toit continu. Dans les grandes forêts, l'épervier de Cooper se tient à la limite des lisières, le long des routes qui occcasionnent des trouées, dans les clairières et dans tout autre espace ouvert créé par une rivière ou une bordure de lac. Dans les régions montagneuses, il s'installe à des altitudes plus modestes et dans les climats plus cléments que l'épervier brun. L'épervier de Cooper occupe un territoire de nidification relativement vaste dépassant souvent les 300 hectares. Pour cette raison, sa densité est relativement faible dans son habitat.

Les éperviers de Cooper sont endémiques du continent nord-américain. Leur aire de nidification s'étend du sud du Canada jusqu'au Nord du Mexique et leur distribution est considérée comme plus méridionale que celles de l'épervier brun

et de l'Autour des Palombes qui sont les 2 autres grands accipitridés d'Amérique du Nord. Les populations qui nichent au Canada et dans les états du Nord des Etats-Unis migrent vers le sud en hiver, certains parvenant jusqu'au Panama. L'espèce est monotypique, c'est à dire qu'elle n'est pas divisée en sous-espèces.

Chant et voix : Quand il est alarmé, l'épervier de Cooper produit un "kac-kac-kac" ou un "kuck-kuc-kuc" perçant.

Reproduction : Les éperviers de Cooper nichent dans les zones forestières, souvent dans les clairières aménagées par les humains. Les couples reproducteurs bâtissent un nid de branches dans un grand arbre à une grande hauteur au-dessus du sol. Ils choisissent habituellement de plus vieux arbres et des sites plus élevés que les petites buses ou les buses à épaulettes. Les nids sont très distants les uns des autres, généralement plus de 2 kilomètres. Ils sont souvent dissimulés dans des touffes de gui, ce qui assure une protection efficace contre les prédateurs aériens. La plupart du temps, la femelle en choisit l'emplacement mais c'est le mâle qui se charge du gros de la construction. Pendant l'élaboration du nid, les partenaires s'accouplent plusieurs fois par jour et les ébats sont accompagnés de cris émis en duo. La ponte a lieu généralement tôt le matin. La femelle dépose 3 à 6 oeufs bleu cobalt pesant chacun environ 40 grammes. L'incubation dure de 30 à 36 jours.

Lorsqu'ils naissent, les oisillons pèsent environ 28 gr, mesurent 9 cm et sont recouverts d'un duvet blanc. Ils prennent leur envol quand ils ont atteint l'âge de 25 à 34 jours, mais ils retournent régulièrement au nid et sont dépendants de leur parents pendant encore 4 semaines pour la nourriture. Les jeunes commencent à chasser par eux-même lorsqu'ils sont parvenus à 8 semaines. Les oeufs subissent parfois la prédation de ratons laveurs, de corbeaux ou d'autres éperviers de Cooper. Quand ils ravitaillent les jeunes, les adultes abandonnent rarement leurs proies et sont suffisemment forts pour résister au kleptoparisitisme des grands-ducs et des buses à queue rousse.

Comportements : Les éperviers de Cooper chassent habituellement à partir du couvert, mais il leur arrive également de poursuivre leurs proies à travers les feuillages épais de la forêt dense. Le succès de leur entreprise dépend presque entièrement de l'effet de surprise. Contrairement à d'autres rapaces d'Amérique du Nord, ce n'est pas un opportuniste. Il planifie soigneusement toutes ses attaques, restant caché de sa victime jusqu'à ce que celle-ci s'éloigne suffisamment loin hors du couvert, ce qui lui laisse peu de chances. Certaines proies sont également capturées à terre, dans les branches et même lorsque la nuit est tombée. Les oiseaux expérimentés n'effectue généralement qu'une tentative vis-à-vis d'une proie et ils abandonnent rapidement leur efforts s'ils estiment qu'elle est vouée à l'échec.

Comme pour l'épervier brun, on connait peu de choses sur les parades de cette espèce. On pense qu'ils sont assez similaires à ceux des autres accipitridés d'Amérique du Nord. Les éperviers de Cooper essaient d'attirer une femelle sur leur territoire et maintiennent les autres mâles hors de leur zone d'influence grâce à des vols assez démonstratifs où ils devoilent la partie claire de leurs sous-caudales. Les mâles procèdent également à des vols spectaculaires au cours desquels ils dressent leurs ailes bien au dessus du dos et effectuent de lents battements d'ailes rythmés un peu comme ceux des engoulevents du genre Chordeiles. Par les chaudes journées ensoleillées, vers midi, les couples volent de concert , alternant acrobaties et glissades, sans doute pour renforcer les liens conjugaux.

Les mâles montrent un fort attachement à leur territoire traditionnel sur lesquels une demi-douzaine de vieux nids peut être localisée. Ce territoire est occupé en moyenne pendant trois années consécutives (2 années chez l'épervier brun, 5 ans pour les autours des palombes).

Nourriture : Le menu peut varier en fonction des régions. Dans les états situés à l'Est de son aire de distribution, près de 80% des proies est constitué par des oiseaux, alors que dans l'Ouest et le sud-ouest les mammifères et les lézards représentent environ la moitié des victimes. Dans tous les cas, les oiseaux forment une part très importante de la diète : merles americains, geais, pics, étourneaux, ictéridés, et tourterelles sont les plus nombreux mais la taille peut varier des parulines jusqu'aux faisans à collier. Dans les rangs des mammifères on compte principalement des rongeurs tels que les tamias et les écureuils terrestres. Là aussi, la différence de taille peut être considérable, des minuscules souris jusqu'aux lièvres. Le menu est souvent complété par des lézards, des grenouilles, des serpents et des insectes de grande taille. Dans les jardins équipés de mangeoires, les éperviers de Cooper semblent se concentrer sur les petits passereaux chanteurs qu'ils capturent en se plongeant d'un perchoir.

Protection/Menaces : Au cours du XXème siècle, l'espèce a marqué un net déclin à cause de l'usage des pesticides, en particulier le DDT. . Depuis l'interdiction de ce produit en 1972, elle a légèrement progressé. Elle a longtemps subi les persécutions des humains à cause de la réputation qu'elle avait de s'en prendre aux volailles stationnées dans les poulaillers . Aux Etats Unis, elle est encore parfois appelée "chicken hawk" (Buse des poulets). L'Epervier de Cooper bénéficie désormais de mesures de protection. Le seul danger qui subsiste et pèse sur lui est la dégradation de son habitat. Cependant l'espèce est classée par l'UICN comme "de moindre préoccupation.