BUSE AGUIA

Geranoaetus melanoleucus

Classe : Oiseaux SuperOrdre : Rapaces Ordre : Accipitriformes Famille : Accipitridés Taille : 60-76 cm Envergure : 149-184 cm, Poids : 1,7 kg (M) - 3,2 kg (F)

Black-chested Buzzard-Eagle Poiana-aquila pettonero   Águila Mora Agula, Aguja Grijze Arendbuizerd Andesvåge Aguia-chilena   Svartbröstad vråkörn

Chant et voix : Le cri le plus courant est un "keeeeuua" sonnant et prolongé qui est répété 2 fois ou plus. D'après de nombreux rapports, le répertoire est constitué de sifflements aigüs et flûtés ainsi que de caquètements rudes qui ressemblent un peu à ceux des faisans de grande taille. Les femelles au nid lancent également des "pfiuu pfiuup"et un "kiu kiu kiu" très rapide, sans doute pour attirer son compagnon.

Caractères distinctifs : Ce grand rapace a toutes les caractéristiques d'un aigle excepté la forme du bec. Il s'agit toutefois d'une des espèces les plus grandes et le plus corpulentes de la sous-famille des Butéonidés. Il a de longues ailes, une queue terminée en forme de coin et des cuisses nues. Son plumage rayé associé à sa morphologie particulière permettent de l'identifier immédiatement. Le mâle et la femelle sont identiques . Cette dernière est toutefois jusqu'à 25% plus lourde que son partenaire. Les juvéniles sont très différents de leurs parents, n'acquiérant pleinement leur plumage adulte qu'au bout de la troisième ou 4ème année.
Les buses aguia ont une tête et l'ensemble des parties supérieures qui varient du gris-ardoise au noir-grisâtre. Les plumes les plus longues et les plus pointues de la poitrine et du manteau ont souvent de fines extrémités blanches clairsemées. De légères barres claires sont visibles sur les secondaires.
De petites exceptions sont notables : le bas des joues et la gorge sont plus pâles , les épaules sont gris cendré avec de fines barres sombres au niveau des petites et des moyennes couvertures. La queue a une étroite bande blanche.
La poitrine noirâtre contraste fortement avec l'abdomen et les sous-caudales qui sont blanches. Dans les Andes, le bas des parties inférieures est finement barré alors que dans les autres secteurs géographiques , il est blanc pur '(Voir sous-espèces).
Les juvéniles ont un dessus gris-brun strié de blanc ou de cannelle sur la calotte et sur la nuque. Le sourcil est chamois. Les plumes du dos, des scapulaires et des épaules ont des liserés chamois-roux. La queue plus grisâtre est mouchetée et barrée de noir. La gorge et la poitrine chamoisées sont initialement finement strié de brun foncé puis postérieurement recouvertes d'étranges petites taches. Ces dernières parties semblent toutefois assez unies en comparaison avec les cuisses, le ventre et la zone anale qui sont fortement barrés de noir.
Les immatures de 2ème année conservent une grande partie de leurs caractères juvéniles. A la mue, l'abdomen commence toutefois à devenir chamois-roux avec d'étroites bandes ternes.
Les immatures de troisième année ont un plumage proche des adultes. Néanmoins, leur poitrine noirâtre se démarque moins nettement du bas des parties inférieures que chez leurs parents.

Habitat et Distribution : Les buses aguia de l'Est fréquentent les étroites parcelles de forêts sèches, les zones boisées d'épineux, les savanes, les prairies, les dunes, les broussailles semi-désertiques, les déserts montagneux et les zones de collines. Celles de l'Ouest préfèrent toutefois les montagnes rocheuses et abruptes, les versants escarpés qui sont interrompus par des canypns. On les trouve également dans les steppes avoisinantes. Par contre, elles ne penètrent presque jamais dans les zones de paramo, un biotrope néotropical constitué de prairies alpines situées entre la ligne des arbres et les neiges éternelles.
Les buses aguia vivent principalement du niveau de la mer jusqu'à 3500 mètres d'altitude. Cependant, dans le Nord des Andes, elles ne séjournent jamais en-dessous de 1600 mètres, étant plus communes au-delà de 2500 mètres.

Les buses aguia sont originaires du continent sud-américain. Elles sont totalement absentes de l'Amazone et de la côte Nord. Leur aire de distribution est clairement divisées en 2 parties : la première partie couvre toute la Cordillière des Andes, du Vénézuela et de la Colombie jusqu'à la Patagonie et la Terre de Feu en passant par l'Equateur, l'Ouest du Pérou et de la Bolivie. La seconde partie couvre une étroite bande le long du littoral Est, s'élargissant au niveau du Paraguay, de l'Uruguay et du Nord-Est de l'Argentine . Cette seconde partie va approximativement de Recife jusqu'à Buenos-Aires. Cette répartition correspond très exactement à l'existence de 2 sous-espèces ; G.M.melanoleucus (Plaines côtières du Nord du Brésill jusqu'à l'Uruguay et Buenos-Aires) - G.M.australis ( Région montagneuses de la Cordillière du Venezuela jusqu' au Cap Magellan et la Terre de Feu)

Comportements : Le buses aguias vivent généralement en solitaire ou en couples, mais il arrive aussi qu'ils se rassemblent en groupes de 3 à 5 individus, vraisemblablement des groupes familiaux. Bien que l'on assiste parfois à des vols vols solitaires interminables,à des vols circulaires de haute altitude et à des plongeons occasionels, les acrobaties ne semblent pas très courantes chez cette espèce. Il arrive, toutefois, mais de façon très rare, que l'un des protagonistes se retourne en vol et se saisisse des serres de son partenaire.
Les adultes sont habituellement sédentaires alors que les juvéniles sont peut-être plus nomadiques Toutefois, les territoires sont assez vastes et peuvent dépasser très largement les limites du site de nidification. La race Australis reste en principe dans les montagnes. Cependant, un rapport la signale à une altitude de 600 mètres dans les collines, ce qui suggère que les migrations altitudinales sont sans doute sous-évaluées dans le Nord-Ouest.

Reproduction : La saison de nidification varie selon les régions. Elle se déroule de Février à Août au Venezuela, de Septembre à Avril en Equateur, de Mars à Octobre au Pérou, de Septembre à Janvier dans le Centre de l'Argentine et au Chili. Elle a lieu d'Octobre à Février , plus au sud. Les Buses aguias construisent un nid volumineux avec des morceaux de bois.
Les nids nouveaux mesurent environ 85 centimètres de diamètre mais ils deviennent plus larges s'ils sont utilisés pendant de nombreuses années consécutives. Ils sont placés sur la corniche d'une haute falaise, au sommet d'un grand arbre, à la cime d'une saguaro ou d'un autre espèce de cactus (Cereus ou Opuntia). Quelquefois, les buses aguias nichent sur un poteau utilitaire ou à l'intérieur d'un buisson qui est situé sur un versant inaccessible. Il arrive même , bien que ce soit très rare, que ce rapace niche à terre.
La ponte comprend généralement 2 oeufs qui sont couvés pendant environ 30 jours. Les petits sont nidicoles mais la durée du séjour au nid n'est pas précisé.

Nourriture : Les buses aguias consomment principalement des mammifères, ainsi que des oiseaux blessés, des serpents, des lézards, de la charogne et des insectes. Dans la liste des mammifères, on trouve des degus, des lapins, des cochons d'inde, des squonces, des renards des Falklands (Duisicyon) et des viscaches pesant probablement entre 2 et 3 kilogrammes. Dans la catégorie des oiseaux, on note des chouettes des terriers, des tinamous et des pénélopes.
Les Buses aguias recherchent principalement leur nourriture en volant circulairement ou en effectuant de longues diagonales au cours desquelles elles se laissent porter par le vent avant de plonger à terre. Elles chassent parfois à l'affût mais elles passent tellement de temps dans les airs que cette stratégie doit être rare. Elles brisent parfois la boue qui constitue l'enveloppe du nid des fourniers roux afin de s'emparer des oisillons. Elles attrapent sans doute des coléoptères en marchant sur le sol. Les Buses aguias trainent aussi sur les dunes à faible végétation, vraisemblablement pour y capturer des insectes.

Protection/Menaces : Cet oiseau est présent sur les 8000 kilomètres de la cordillière des andes et son aire de distribution dépasse très largement les 2 millions de kilomètres carrés. Ils est considéré comme assez commun et n'est pas très difficile à observer dans les habitats qui lui conviennent. David Christie et Birdlife s'accordent pour estimer que les effectifs sont supérieurs à 10 000 individus adultes. La population est stable et même en expansion dans le Sud-Est du Brésil.