CAROUGE A TETE JAUNE

Xanthocephalus xanthocephalus

Classe : Oiseaux Ordre : Passeriformes Famille : Ictéridés Longueur : 21,5-26,5 cm Envergure : 38 cm Poids : 59,3 gr (F) -97 gr (M) Longévité : 10 ans

Yellow-headed blackbird Brillenstärling Turpial cabecigualdo   Ittero testagialla Geelkoptroepiaal Gulhuvad trupial Keltahupputurpiaali Graùna-de-cabeça-amarela Sàrgafajù csiröge

Caractères distinctifs :
Chez le mâle, les lores et une étoite zone au tour des yeux sont noirs. Le reste de la tête, la gorge et le haut de la poitrine sont jaune éclatant (les plumes du capuchon et de la nuque ont des pointe brun-jaunâtre en plumage non nuptial). Les parties supérieures, y compris les ailes et la queue, sont noires. Un partie des grandes couvertures et de l'alula sont blancs. Les parties inférieures sous la poitrine sont noires mais il y a une tache jaune visible sur le bas-ventre. Les iris son brun sombre, les pattes et les pieds sont noirâtres. La femelle est plus petite que son partenaire .
Ses lores sont grisâtres, le dessus, de la tête du front à la nuque et au cou sont bruns, les couvertures auriculaires sont semblables. Un discret sourcil passe au-dessus de l'oeil, une légère moustache claire parcourt le bas des joues. Le menton et la gorge sont blanchâtres, le haut de la poitrine est jaune terne. Le reste du plumage varie du brun ou noir-brunâtre. Les partie nues sont semblables à celles du mâle. Les juvéniles sont différenciables des adultes.
La tête et le dessus sont chamois-cannelle. Le masque facial est visible, les plumes du dessus sont liserés de cannelle. Il y a 2 barres alaires pâles. Le mâle juvénile est plus terne, plus fauve sur le dessus et avec des barres alaires plus blanches.

Chant et voix :
Le mâle possède 2 types de chants : le premier appelé "chant ascendant" est plus musical, dure entre 1 et 2 secondes, il sert à prendre contact avec des congénères qui sont éloignés. Le Second, appelé "chant bourdonnant", dure environ 4 secondes et est adressé à un comparse qui est situé à faible distance . il est très dissonnant et il rappelle le braiement d'un âne. La femelle produit un bavardage équivalent au chant du mâle. Le cri le plus courant est un "chuk" profond et caverneux . Comme cri d'alarme, le mâle délivre un grincement rude , la femelle accuse réception par un bavardage strident.

Habitat et Distribution
Les carouges à tête jaune fréquentent les zones humides qui sont situées dans les prairies . Ils semblent apprécier particulièrement les peupliers faux-tremble (populus tremuloides) qui sont des arbres à feuilles caduques atteignant au maximum 25 mètres de hauteur. Leur habitat préféré comprend aussi les bordures des lacs.
En dehors de la saison de reproduction, les carouges à tête jaune peuvent être vus dans les terres agricoles, dans les pâtures et dans les prairies de montagne . Ce sont surtout des oiseaux de régions basses, qu'on ne trouve pas au-delà de 2500 mètres dans les quartiers d'hiver. Ils établissent leurs dortoirs communs dans les marécages.
Les Carouges à tête jaune sont originaires du continent nord-américain : ils nichent au sud-centre du Canada, de la Colombie Britannique au Sakatchewan et du Manitoba à l'Ontario. L'aire de nidifiction se poursuit aux USA , des états des grandes prairies (Illinois, Kansas, Michigan) jusqu'en Californie et au Nouveau-Mexique. A la fin de la reproduction, ces oiseaux migrent dans le sud des Etats-Unis et dans les états situés au Nord du Mexique ( jusqu'à Oaxaca et Vera Cruz)


Comportements
C'est un migrateur de moyenne distance (centre de la Californie et l'Est du Nouveau-Mexique) et de longue distance (Mexique dans les états de Michoacàn, Guerrero, Puebla et Nord Oaxaca). C'est aussi un migrant diurne qui quitte les lieux de nidification en Août/ Septembre, les retardataires prenant leur envol en Octobre. Les 2 sexes migrent de façon separée, les mâles arrivent au sud-ouest des USA, les femelles vont plus au sud. Le retour s'effectue en Février-Mars , sauf les femelles qui ont 2 semaines de retard sur les mâles.. Certains vagabonds arrivent jusqu'aux îles des Caraïbes et dans la presqu'île du Yucatan.
Les parades sont accompagnées de chants (voir Voix)
Elles ne sont guère différentes de celles des autres carouges de la famille des Ictéridés. elles consistent principalement à agiter les ailes pour mettre en valeur les barres blanches. Le bec est pointé vers le haut, la queue est baissée et déployée, ce qui donne une attitude très typée. Les parades sont souvent détournées de leur but initial qui est la séduction et servent souvent à exprimer l'agressivité ou à marquer le territoire. Dans ce domaine, les femelles sont très performantes.
Lors de l'établissement de liens conjugaux, la femelle initie ce qu'il est convenu d'appeler "la chasse sexuelle" au cours de laquelle elle fait semblant de fuire et elle incite son partenaire potentiel à la poursuivre. Quand elle est prête pour l'accouplement, elle adopte une position accroupie pour marquer son aquiescement.

Reproduction :
Les Carouges à tête jaune se reproduisent du mois de Mai au mois de Juin.. Il n'y a qu'un seule couvée par saison. Les mâles sont polygames. Dans l'état de Washington, ils entretiennent un harem qui regroupe en moyenne entre 1,9 et 4, 2 femelles. Les semi-colonies regroupent plusieurs territoires de mâles et rassemblent parfois plusieurs centaines de nids. Chaque mâle a la charge d'un territoire d'une superficie qui varie de 100 à 600 mètres carrés aors que les femelles qui arrivent sur le site plus tard que les mâles ne défendent qu'une très faibla aire, juste autour du nid.. Dès leur arrivée, ces dernières s'atèlent à la construction du nid qui est généralement achevé au bout de 5 jours. Dans les régions de marais à eaux profondes, le mâle se charge d'espulser tous les carouges à épaulettes (Agelaius phoeniceus).
L'édifice a la forme et l'espact d'une coupe, il est construit soigneusement avec des longues lanières entremêlées de plantes humides. Les parois intérieures sont garnies avec des matières végétales qui ont l'apparence de plumes . Le diamètre intérieur et la profondeur mesurent approximativement 14 centimètres. Les sites de nidification sont installés principalement dans les endrois humides pourvus de typhas ou queues-de-chat, de scirpes ou de phragmites, la plupart étant connus sous le vocable de "roseaux des marais". Dans les zones innondées, les carouges à tête jaune choisissent plutôt les saules et les tamaris pour y placer leur nid.
La ponte contient 2 à 5 oeufs, la plupart du temps 3 ou 4, de couleur blanc-grisâtre ou blanc verdâtre avec une multitude de petites taches brunes, rousses et grises. La femelle couve seule pendant 12 ou 13 jours et l'éclosion n'est pas synchronisée. Les poussins sont nourris par les 2 parents . La femelle couve tout le temps, le mâle seulement au bout de 4 jours après l'éclosion . il doit faire la navette entre la couvée de la femelle primaire et celle de la femelle secondaire . Les mâles qui ont plus de 2 compagnes accordent encore bien moins de temps au soin des petits. Les oisillons restent au nid de 9 à 14 jours. Toute cette période subit de graves perturbations à cause de l'attaque regulière des prédateurs et du parasitage constant des vachers à tête brune (Molothrus Ater). Malgré tous les dangers que cela représente, contrairement à d'autres espèces, les parents ne déplacent pas les oeufs.

Nourriture :
Les carouges à tête jaune ont un régime mixte : ils consomment 2 tiers de végétaux et environ 1 tiers de matières organiques . La partie végétarienne du menu est constituée surtout de graines d'herbes sauvages et de graines cultivées, soit du panic érigé (panicum) et des renouées de la famille des polygonacées mais aussi du froment et du maïs si ces plantes sont disponibles. La dernière partie de la diète est formée d'insectes, en particulier des coléoptères auxquels sont rajoutés quelques orthoptères (sauterelles) et des papillons. Le régime des oisillons est composé à plus de 60% d'invertébrés, notamment des libellules et des demoiselles. Un faible apport de graines d'herbes et de mollusques vient compléter leur alimentation.

Protection/Menaces
D'après le Handbook, cette espèce n'est pas globalement en danger. Elle est localement commune, commune et même abondante dans certains endroits. Au Mexique, c'est un nicheur assez rare et il est plus courant comme visiteur d'hiver. En dépit d'une perte partielle de son habit humide, il est encore raisonnablement présent dans certains états des USA comme l'Illinois. Au Canada, il bénéficie de nombreuses aires protégées.