COURLIS A BEC GRÊLE

Classe : Oiseaux Superordre : Echassiers Ordre : Charadriiformes Famille : Scolopacidés Longueur : 36-41 cm Envergure : 80-92 cm Poids : ?? gr

Slender-billed Curlew   Dünnschnabel-Brachvogel Zarapito fino   Chiurlottello
Dunbekwulp Smalnäbbad spov Tonkoklyuvy Kronshnep Maçarico-de-bico-fino

Caractères distinctifs : Ce courlis de moyenne taille possède un dessus gris-brun mouchété qui contraste avec le dessous clair. Le bas du dos et le croupion sont blanc sans marques. La queue porte quatre ou cinq larges barres sombres sur le fond blanc. Les primaires internes pâles et barrées ainsi que les secondaires tranchent fortement avec les filets externes brun-noirâtre des primaires. Le dessous des ailes est blanchâtre. Les flancs sont recouverts de taches arrondies ou en forme de coeur . Le bec incurvé se retrécit en direction de la pointe. Les longues pattes sont gris-bleuâtre. Les juvéniles ont des flancs striés et non tachetés.

La différenciation avec les autres espèces de courlis n'est pas aisé, au point que, même pour certains spécialistes, il s'agit d'un exercice difficile. Le courlis cendré est plus grand et plus sombre. Le contraste entre le centre foncé des plumes et les parties inférieures plus sombres est moins important Le bec est plus long , plus recourbé, avec une pointe moins fine. Les marques sur les flancs ne sont pas arrondies mais en forme de chevrons et plus éparses . Les motifs sous les ailes sont moins évidents. La race orientale du courlis cendré est plus pâle avec le dessous des ailes plus blanc. Le courlis corlieu est plus sombre avec un bec plus épais et plus proéminent. Il présente une strie pâle sur le milieu du capuchon.

Habitat et Distribution : Lors de son passage migratoire à travers l'Europe, le courlis à bec grêle fréquente une grande variété d'habitats : marécages, étangs à poissons, steppes herbeuses, marais salants et lagunes d'eau saumâtre. Dans les territoires d'hivernage, il fait preuve de la même diversité. Malgré le peu d'observations qui ont été effectuées, le site de nidification, situé près de Nara, en Sibérie, est considéré comme un habitat typique. Il s'agit d'une taïga marécageuse, à la limit de la steppe forestière.

Cette espèce migratrice est tellement discrète qu'on n'a jamais, pu, en dépit de nombreuses récherches , déterminer avec exactitude où étaient situés ses ses lieux de reproduction et ses quartiers d'hiver. D'après les témoignages les plus sérieux, elle niche en Russie, dans la région d'Omsk. Historiquement, jusqu'à une période récente, elle hivernait en larges bandes en Afrique du Nord, en particulier à Merja Zerga au Maroc. Certaines populations hivernent également le long du Golfe Persique, au Yemen et au Qatar.

Voix : Les courlis à bec grêle sont en général silencieux, mais ils émettent parfois un" cour-lii" proche de celui du courlis cendré, bien que plus aigü et plus court. Un "koui" bref et très aigü, parfois répété deux fois, est émis habituellement lors du décollage ou de l'atterrissage, ou lorsque l'oiseau est en état d'alerte. Plus occasionnellement, il émet un "ti-ti-ti-ti-ti-ti-ti" rapide et montant.

Comportements : Ils sont réputés pour être très grégaires en dehors de la période de reproduction, se nourrissant parfois en compagnie de barges à queue noire et de courlis cendrés. Par rapport à ces derniers, ils courent plus souvent, leurs mouvements sont plus rapides.Les courlis à bec grêle sont de grands migrateurs. Dès la fin de la saison de nidification, commence la longue migration de 5000 à 6500 kilomètres qui les mène du Sud-Est de la russie jusqu'au Sud-Est de l'Europe (Grèce, Italie) et en Afrique du Nord.

Reproduction : Compte-tenu de la confidentialité des sites, on a recueilli peu d'informations. Les courlis à bec grêle nichent en petites colonies qui peuvent regrouper parfois une quinzaine de nids. Ces derniers, situés à terre dans la taïga, contiennent en général quatre oeufs. On ignore tout sur la période d'incubation et sur la durée de séjour au nid, quoiqu'elles ne doivent pas être très différentes des autres espèces de courlis.

Nourriture : Les courlis à bec grêle se nourrissent à la manière des barges à queue noire. Ils recherchent leur nourriture dans la vase en y plongeant profondément leur long bec et en le tordant dans tous les sens. Ils y capturent des petits invertébrés. Mais ils picorent également sur des surfaces fermes et ils y attrapent un certains nombre de petites proies si l 'opportunité s'en présente. Ils marchent lentement, tête basse, jusqu'à ce qu'ils trouvent des vers de terres, des insectes ou des mollusques.

Protection/ Menaces : Les effectifs des courlis à bec grêle sont en pleine régression, alors qu'au XIXème siècle, ils étaient au moins équivalents à ceux des autres espèces comme les courlis cendrés ou les courlis corlieu. Jusque dans les années soixante, ils migraient encore par centaines en Afrique du Nord. Au cours des cinq dernières années, les apparitions sont peu nombreuses et certains scientifiques s'interrogent sérieusement pour savoir si le courlis à bec grêle ne va pas devenir la première espèce à disparaître en Europe depuis 150 ans. Plusieurs ex plications sont avancées : alors qu'en Russie, sur ses terres de nidification, ce courlis rencontre encore des habitats convenables et pas trop modifiés, en Afrique du Nord, sur son terrain d'hivernage, il doit faire face à de sérieuses transformations de ses lieux de résidence , et notamment à la dégradation des habitats humides. L'autre raison avancée est la pression dévastatrice exercée par la chasse dépuis le début du XXème siècle. La taille des courlis à bec grêle en fait une cible privilégiée. Le fait qu'ils soient des oiseaux familiers et pas du tout craintifs accroit encore leur fragilité et en fait des proies faciles. Actuellement, la population des courlis à bec grêle est estimée entre 50 et 270 individus. Pour cette raison, elle a été classée comme critiquement en danger.