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Caractères distinctifs : Chez l'adulte, le capuchon, la nuque, le dos et le croupion sont brun-chocolat foncé, toutes les plumes ayant des liserés clairs. Les Grandes couvertures ainsi que les petites couvertures primaires et secondaires affichent une couleur brun terne avec des bordures blanchâtres qui forment des barres alaires bien visibles sur l'aile fermée. Les primaires et les secondaires sont brun-noirâtre, les primaires avec des liserés clairs sur les filets extérieurs, les seccondaires avec de larges bordures blanches lorsque le plumage est frais. La queue est brun-noirâtre sans éclat, avec de vagues pointes blanches sur les rectrices extérieures. Les lores sont brun-sombre, les oreillons chamois. La zone en arrière de l'oeil est également chamois mais avec des mouchetures brunes. Le menton et la gorge sont chamoisés. La poitrine est chamois blanchâtre avec des larges taches franchement brunes sur le côté. La partie basse de la poitrine et le ventre présentent une couleur blanchâtre avec d'importantes stries brun foncé sur les côtés et sur les flancs. La zone anale est blanc delavé. Le dessous des ailes est grisâtre avec quelques marques brunes. L'iris est brun-plomb, le bec et les pattes noirâtres.

Habitat et distribution : Le moqueur de Floreana vit dans les broussailles arides, les endroits où poussent les grands cactus du genre opuntia et d'autres types de végétation pourvus d'arbres ou d'arbustes tels que les crotons et les parkinsonia. Cet oiseau est endémique des Galapagos, au large de l'Equateur. Son aire de distribution est minuscule et couvre une superficie à peine supérieure à 90 hectares sur deux petits îlots au large de Floreana.

Comportements : Cette espèce est moins connue que la plupart des autres moqueurs du genre Nesomimus qui peuplent les îles voisines. Toutefois, il est probable que leurs moeurs ne soient guère éloignées. En effet, tout comme leur voisins, les moqueurs de Floreana vivent sur un territoire qui est défendu collectivement par un groupe . Par contre, on ignore, s'ils mettent en place un système social aussi complexe que celui des moqueurs de Galapagos (Nesomimus parvulus, voir cette fiche). Les moqueurs de Floréana recherchent leur nourriture à la fois à terre et dans les branches basses de la végétation.

Reproduction : Dans l'île de Champion, les moqueurs de Floreana nichent dans de nombreuses sortes d'arbres mais aussi dans des cactus opuntia. A Gardner, ils nichent surtout dans des crotons ou des arbres du genre cordia. A notre connaissance, le nid n'a jamais été décrit à ce jour. Les Moqueurs de Floreana adoptent un mode de nidification coopératif. Chaque groupe territorial peut comprendre jusqu'à 8 adultes qui ne s'impliquent pas tous de le même façon. Au sein de ce groupe, il peut y avoir deux couples nicheurs qui déposent généralement leurs oeufs dans deux nids différents. Cependant, il arrive occasionnellement que les deux femelles pondent dans le même nid. (pour comparaison, voir nidification du moqueur des Galapagos). La ponte comprend généralement deux oeufs de couleur bleu-verdâtre avec des taches brun-rougeâtre réparties sur toute la superficie de la coquille.

Nourriture : Le moqueur de floreana se nourrit principalement d'insectes, qu'ils soient terrestres ou arboricoles. Il consomme également des fruits de cactus, du nectar et du pollen de fleurs. Il ingurgite toutes sortes de petites proies : mille-pattes, lézards, crabes mais aussi de la nourriture régurgitée par les fous du genre Sula. Il se nourrit aussi de charognes ( cadavres d'oiseaux du littoral, de lézards et de lions de mer). Contrairement aux autres espèces de moqueur des Galapagos, on ne l'a jamais observé suçant le sang qui coule des blessures des autres animaux. A priori, il ne chaparde pas les oeufs des autres espèces d'oiseaux, mais on l'a déjà vu en train de consommer des oeufs déjà brisés.

Protection/Menaces : Cette espèce ne survit qu'en petit nombre dans les petites îlettes de Champion et de Gardner-by-Floreana. Depuis de nombreuses décennies, elle est éteinte dans l'île principale de Floreana, sans doute à cause de la prolifération des rats. En 1966, la population globale était estimée à environ 150 individus. A partir des années 1980, un recensement a été effectué chaque année. Dans les années 90, le nombre de groupes territoriaux sur l'île de Champion était évalué à une dizaine. Ils rassemblaient entre 24 et 53 oiseaux. Le statut de la population de Gardner est moins bien connu. Sur cette île, les effectifs sont estimés entre 150 et 200 individus. Les perspectives ne sont pas très réjouissantes. Compte tenu de l'exigüité de l'aire de distribution et du nombre peu élevé d'oiseaux qui entraine un appauvrissement génétique, la plupart des ornithologues estiment que les chances de survie de l'espèce sont inférieures à 50% pour le siècle à venir. Les scientifiques ne sont pas résignés pour autant. Une réimplantantation de l'espèce est prévue dans l'île principale de Floreana, dès que la menace des rats sera définitivement éradiquée.