GRIVE A GORGE ROUSSE

Turdus ruficollis ruficollis - Turdus ruficollis atrigularis

Classe : Oiseaux Ordre : Passeriformes Famille : Turdidés Longueur : 25 cm Envergure : 37-40 cm Poids : 88-90 gr

Red-throated Thrush Rotkehldrossel Tordo golarossa Zorzal papirojo    Roodkeellijster Taigatrast

Caractères distinctifs : Rappelant la grive litorne par sa structure mais avec une queue plus courte, cet oiseau se présente sur le terrain sous deux formes très différentes qui doivent être traitées séparément.

Grive à gorge rousse : Le mâle adulte de la race type (turdus ruficollis ruficollis) diffère de la grive à gorge noire par sa face et sa gorge rouge brique et non noires, ses parties supérieures brun-gris un peu plus pâles et ses rectrices externes rousses. En plumage frais d'automne et de début d'hiver, le rouge est finement écaillé de blanchâtre. La femelle adulte présente un sourcil, un bas de la face et une gorge plus roux que rouge brique . La gorge est mouchetée de blanchâtre et de brun foncé en plumage frais, masquant ainsi le roux qui est souvent réduit à une vague bande pectorale. Les parties supérieures sont plus brunes. Les individus de première année ressemblent aux femelles adultes, le roux de la poitrine étant partiellement dissimulé par des liserés et des taches noires. La seule autre grive qui possède du rouge à la queue est la Grive de Naumann cependant cette dernière possède une plage rousse plus étendue et des motifs ornementaux plus variés et plus développés sur les parties inférieures.

Grive à gorge noire : En tous plumages, la grive à gorge noire (turdus ruficollis atrigularis) peut avoir la base du bec jaunâtre , une indication de sourcil plus pâle, un croupion brun grisâtre légèrement plus clair et un certain contraste entre les zones claires et foncées de l'aile. Les couvertures sous-alaires roussâtres sont difficiles à distinguer sur le terrain. En plumage usé, le mâle adulte présente une livrée typique : parties supérieures brun-grisâtre terne, face et queue sombres, gorge et poitrine noires tranchant avec le reste des parties inférieures blanc cassé. En plumage frais (automne et début de l'hiver), le noir de la gorge est masqué par l'extrémité pâle des plumes, le reste demeurant bien visible. La femelle adulte est plus terne, gris brun dessus, plus défraichi dessous, les parties inférieures étant souillées de grisâtre. La gorge blanchâtre porte des mouchetures et la zone malaire est barré de sombre. Le caractère le plus remarquable est constitué par les mouchetures très foncées qui forment une sorte de bande sur le haut de la poitrine. Les juvéniles ressemblent à la femelle adulte mais portent de marques chamois sur l'épine dorsale. La poitrine est plus fortement tachetée et un sourcil chamois est plus apparent. Ils ressemblent aux jeunes grives musiciennes bien que les taches à la poitrine et aux flancs soient plus restreintes.

Habitat et Distribution : Très étalée en latitude, son aire de répartition présente du Nord au sud une grande variété de paysages, depuis les plaines basses situées en zone boréale et continentale jusqu'aux montagnes situées en zone tempérée. Les deux sous-espèces occupent des régions écologiquement très différentes. La race nominale (ruficollis ruficollis) fréquente les forêts clairsemées de montagne, les toundras moussues et broussailleuses qui se situent au-dessus d'elles, les taïgas et les plateaux, ainsi que les forêts encaissées à proximité des torrents. La race atrigularis fréquente les lisières et les zones ouvertes de nombreux types de forêts, les basses taïgas marécageuses possédant des clairières ensoleillées ou des trouées provoquées par des incendies ou par d'autres phénomènes naturels. On la trouve également sur les berges des rivières, dans les zones boisées sèches, les bouquets épars de mélèzes au-dessus des steppes subalpines.

La grive à gorge rousse est une espèce endémique de l'Asie. L'aire de la race atrogularis est plus nordique et plus occidentale. Elle commence à l'Est de l'Europe, dans les Monts Oural et se développe à travers toute la Sibérie Centrale jusqu'à la rivière Toungouska. Au sud, se limites sont marquées par les Massifs Montagneux du Tarbagatai, de l'Altaï et du Tannu Ola. L'aire de la race nominale se situe plus au sud et à l'Est. Elle commence à l'Est de l'Altai et s'étend à travers toute la Transbaykalie jusqu'au fleuve Amour. Au Nord, elle va jusqu'aux rives de la Toungouska Inférieure et de la Léna. Les deux aires se chevauchent en Sibérie centrale et les individus intermédiaires entre les deux races ne sont pas rares.

Reproduction : Dans le Nord-Ouest de l'ex URSS, la période de reproduction se déroule au mois de Mai. Le nid est placé dans une souche ou dans un arbre, à faible hauteur du sol. Le revêtement extérieur du nid est composé de tiges végétales et de feuilles, le bord épais de la coupe étant renforcé de tiges collées entre elles par un enduit de boue. La garniture intérieure du nid est constituée d'herbes plus fines. La ponte comprend 5 ou 6 oeufs lisses et brillants, de forme subélliptique et de couleur bleue avec des taches et des mouchetures brun-rouge parfois plus évidentes sur l'extrémité la plus large. L'incubation dure 11 ou 12 jours par la femelle seule.

Nourriture : La grive à gorge rousse adopte un régime mixte et se nourrit surtout d'invertébrés et de baies. Elle recherche sa nourriture au sol en sautillant et en marquant des temps d'arrêt, penchant la tête d'un côté à la manière d'une grive musicienne mais d'une façon moins démonstrative que celle du merle noir. Lorsqu'elle est en quête, elle se perche souvent sur les buches ou sur les rondins, sur de petits monticules ou sur des taupinières. Elle s'installe dans le lit peu profond de rivières pour capturer des invertébrés aquatiques.

Comportements : Farouches et prudentes, les deux races se nourrissent néanmoins davantage à découvert que les autres grives asiatiques, se perchant volontiers au sommet des buissons et des arbres et se nourrissant au sol à la manière d'une grive litorne. Leurs cris comprennent un "tchac" doux, un "sîp" faible et un "djac" sec, souvent répété, rappelant le merle à plastron. Il émet également un cri d'alarme hystérique comme celui du merle noir. Le chant est une répétition de phrases, comme chez la grive musicienne, alternant avec d'autres phrases du type merle noir.

Les grives à gorge rousse sont généralement migratrices mais elles peuvent passer l'hiver en Sibérie si les ressources en baies sont importantes. Les grives de l'Ouest de la Sibérie empruntent le chemin du Nord de l'Iran, de l'Afghanistan et de la Mogolie pour hiverner en grands nombres dans tout le subcontinent Indien ainsi que de l'Arabie et de l'Irak jusqu'en Birmanie et du Sud-Ouest de la Chine jusqu'au Turkmenistan et l'Himalaya. Certaines populations poussent au Nord jusqu'au Kazakhstan. Les Grives de l'Est de la Sibérie migrent par la Mongolie et la Chine de l'Ouest jusqu'au Sinkingian et au Tibet afin de prendre leurs quartiers d'hiver en Afghanistan, dans le Nord du Pakistan, le Nord du Cachemire jusqu'à l'Assam, le Nord de la birmanie et la Chine.