GONOLEK ARDOISE

Laniarius funebris

Classe : Oiseaux Ordre : Passeriformes Famile : Malaconotidés Longueur : 18-20 cm Envergure : ?? cm Poids : 32-50 gr

Slate-coloured Boubou Trauerwürger Averla nera   Bubú Fúnebre    Leikleurige Fiskaal skifferbobo   Picanço Fúnebre

Chant et voix : Le gonolek ardoisé posède un répertoire puissant et très variable. Il s'exprime souvent en duo avec des notes métalliques, des chants flûtés et musicaux, des séries de sifflements et des cris rudes et hargneux. Les duos consistent généralement en des séries de 3 notes. Pas moins de 24 duos ont été identifiés. Chaque élément qui constitue la série est bien spécifique à un sexe. Les mâles prennent parfois l'initiative de longs solos. Les territoires sont défendus par différents types de chants. Dans cet exercice, les mâles sont plus inventifs, produisent 4 sortes de chants alors que les

femelles n'en délivrent qu'un seul. Les chants les plus courants sont une alternance de "ko-ko" et de "whee-you". Combinés ensemble, ils donneent ce genre d'expression ; "whee ko ko whee" ou tout simplement " whee-e-e-e". Les gonoleks ardoisés sont connus pour répondre aux grands gonoleks (Laniarius major) et aux gonoleks à tête noire. Les oisillons réclament leur nourriture par des "see" plaintifs et à peine audibles. Les immatures qui viennent de s'envoler lancent des babillements qui n'ont pratiquement aucune parenté avec le chant des adultes.

Caractères distinctifs : Les adultes mâles ont un plumage presque entièrement grisâtre foncé ou gris ardoise. La tête, les ailes et la queue sont noirâtres avec un léger lustre. Le bas du dos et le croupion sont recouvert de longues plumes ébouriffées gris-ardoise qui masquent quelques petites taches blanches. Le dessous des ailes est brun foncé. Les parties inférieures sont gris ardoise foncé. Le bec et les pattes sont noirs, l'iris varie du brun au brun-rougeâtre foncé. Les femelles sont plus petites et plus ternes que leur partenaire. Le plumage est parfois aberrant et présente des cas d'albinisme partiel.

Les juvéniles sont plus ternes et plus noir-brunâtre que les adultes. Les parties supérieures sont légèrement mouchetés de chamois. Les couvertures alaires sont bordées de chamois ou de gris-brun et les sus-caudales sont barrées. L'ensemble des parties inférieures , de la gorge jusqu'aux sous-caudales est barré de gris-noir chamoisé. L'iris est brun foncé, le bec noir. Le plumage adulte est atteint au bout de 6 à 7 semaines.

Habitat et distribution : Les gonoleks ardoisés fréquentent principalement les sous-bois fournis dans les régions broussailleuses arides. On les trouve également dans les parcelles épaisses d'acacias, dans les zones boisées et dans les fourrés. Dans de nombreuses régions, cette espèce est associée avec la végétation dense qui borde les rivières et les cours d'eau.

Les gonoleks ardoisés sont originaires du Centre-Est de l'Afrique. Leur aire de distribution couvre le sud du Soudan, le Nord-Est, le sud-Est et le sud de l'Ethiopie, le Nord-Ouest et le sud-Ouest de la Somalie, le sud-Ouest et l'Est de l'Ouganda, le Kenya, la Tanzanie et le Rwanda. Deux sous-espèces sont officiellement reconnues : L.F. funebris (Nord Somalie, Centre Ethiopie, sud Soudan, Est Ouganda, Ouest Kenya et Nord Tanzanie) - L.F.degener (sud Ethiopie, sud Somalie et côte orientale du Kenya) . Ces races sont sédentaires.

Comportements : Les gonoleks ardoisés vivent en solitaire ou en couples. Ce sont des oiseaux bruyants, timides et furtifs, bien que faisant preuve parfois d'une certaine curiosité et familiarité. Ces gonoleks sont plus souvent entendus qu'aperçus. On les trouve souvent à terre, dans la végétation épaisse. Toute l'année, ils défendent leur territoire qui mesure entre 1,5 et 3,5 hectares grâce à des puissants sifflements et des cris agressifs. Ils grimpent généralement au sommet des buissons pour lancer leurs cris, s'étirent ou se raidissent puis, au moment de s'exprimer, baissent leur tête et leur corps dans une sorte de salutation. Les duos sont entendus pendant toute la journée. Les individus qui communiquent entre eux ne peuvent souvent pas se voir car ils sont généralement séparés par une assez grande distance et masqués par une végétation épaisse. La plupart des chants se déroulent en matinée et en soirée. A chaque type de comportement (marquage du territoire ou contact entre les individus) correspond un type particulier de duo. Les cris de menace sont accompagnés par des postures horizontales et de larges ouvertures de bec. .

Les gonoleks ardoisés recherchent leur nourriture à terre ou dans les sous-bois composés de buissons denses. Pendant qu'ils effectuent leur quête, ils sautillent et marquent une pause pour recueillir leurs proies sur les troncs, les branches et les feuillages.

Nourriture : Les gonoleks ardoisés consomment des arthropodes. Leur menu est composé principalement d'isoptères (termites), d'hyménoptères (fourmis, guêpes et abeilles), de lépidoptères (papillons, chenilles et larves de papillons nocturnes) d'orthoptères (sauterelles), de coléoptères (scarabées) et de mantidés (mantes religieuses). Ils ingurgitent aussi des tiques et occasionnellement des fruits. Les chénilles vertes constituent le répas presque exclusif des jeunes oisillons. Les colonies de quéléas à bec rouge sont probablement victimes du gonolek ardoisé qui prélève parfois des jeunes oiseaux dans les nids.

Reproduction : Les gonoleks ardoisés sont des oiseaux monogames et territoriaux qui ne nichent qu'à la saison des pluies. Parfois, certains nids en cours de construction sont abandonnés par les couples et reconstruits à un endroit différent avec les matériaux originels. Pour une ponte de substitution, un nouveau nid est systematiquement bâti. Il arrive également qu'un couple commence trois nids simultanément avant de se concentrer définitivement sur un. Compte-tenu de la grande superficie de l'aire, la saison de nidification intervient à des dates différentes selon les régions : Octobre au Soudan, Avril en Ethiopie, Janvier, Mars-Juin et Octobre-novembre en Ouganda et au Kenya, Octobre-Novembre et Décembre-Mars en Tanzanie.

Les parades nuptiales qui précèdent la nidification sont bien connues dans le détail. Les mâles crient, s'étirent puis abaissent leur tête et leurs corps quand ils appellent. Ils se balancent également d'un côté à l'autre. Ils se penchent en avant, abaissent leurs ailes et hérissent les longues plumes de leur croupion, dévoilant les taches blanches qui sont habituellement dissimulées un peu à la manière des cublas (dryoscopus). La queue est dressée et déployée en éventail. Pendant le court vol qui est effectué, les ailes sont agitées de tremblements et les plumes du croupion donnent l'impession d'ête plus allongées. Aucune offrande rituelle de nourriture n'est généralement affectuée. Après l'accouplement qui a lieu uniquement dans un arbre, les 2 partenaires émettent des "kch kch" bruyants.

Les deux partenaires unissent leurs efforts pour construire le nid. Le mâle semble moins impliqué et parfois il ne participe pas du tout. Le nid est une coupe élaborée avec des lannières d'écorce, des fibres végétales et des herbes sèches. L'intérieur est garni de fines herbes et de radicelles. Les parois extérieures sont souvent recouverts de toiles d'araignées. Près de 70% des constructions sont placées à environ 1 mètre 50 au-dessus du sol, sur une fourche ou sur une branche horizontale à proximité du bout. Certaines sont toutefois bien dissimulées dans un petit buisson ou dans un fourré. La ponte comprend 2 ou 3 oeufs qui sont déposés à un intervalle de 24 heures . Ceux-ci sont bleu pâle avec des points brun-rougeâtre concentrés sur la partie la plus large de la coquille, formant une grosse tache brun-grisâtre. Les deux parents couvent à tour de rôle, exceptionnellement la femelle couve seule pendant 17 jours. La relève est ponctuée de cris produits en duo.

Les petits naissent aveugles et nus. Ils ont une peau noire et le pourtour de leur bouche est jaune. Ils sont pleinement enplumés au bout de 12 jours mais les plumes des ailes et de la queue demeurent encore réduites. A l'envol qui intervient environ 15 jours après l'éclosion, chaque plume noire est terminée par une bordure chamois. Tant qu'ils sont au nid, les oisillons sont nourris presque exclusivement de chenilles vertes. Pour réclamer leur pitance, ils lancent des "see" plaintifs et à peine audibles. Pendant la première semaine, ils sont rechauffés en permanence.

On ne sait pas exactement si les nids de gonoleks ardoisés sont parasités, mais lorsqu'un coucou s'approche du nid, ils produisent des cris rudes et stridents.

Protection/Menaces : Le gonolek ardoisé n'est pas une espèce menacée. Il possède cependant de nombreux prédateurs : les oeufs sont dévorés par les serpents, les lézards moniteurs, les mangoustes et les calaos. Les petits sont attaqués par les genettes et par les mangoustes .