TRAQUET FAMILIER

Cercomela ou Oenanthe familiaris

Classe : Oiseaux Ordre : Passeriformes Famille : Muscicapidés Longueur : 14-15cm Envergure : ?? cm Poids : 13-29 gr Longévité : ??

Familiar Chat, Red-tailed Chat Rostschwanzschmätzer Colinegro Familiar   Sassicolo familiare Roodstaartspekvreter Roststjärt Chasco-familiar Obiknovennaya Tcherkomela   Rødhalet Stensmutte Kalliotasku Ruststjert belorit belocapkový akaoiwabitaki

Oeuvre de Jill Adams

Caractères distinctifs : Chez la race nominale, les parties supérieures varient du brun terne au brun-gris. Les couvertures auriculaires sont d'un brun distinctement plus chaud, les ailes sont plus sombres avec des liserés chamois-brun. Le croupion et la queue sont roux-orange, cette dernière avec des rectrices centrales et une large bande terminale noiratre. Les parties inférieures sont plus claires, de couleur gris chamoisé . La gorge est plus pale, le bas ventre et les sous-caudales sont roux nuancé de chamois.
Le bec et les pattes sont noirs. Les sexes sont identiques. Les juvéniles ressemblent aux adultes , mais le dessus est tacheté de chamois et le dessous porte des écailles sombres.
Les sous-espèces varient principalement par les différentes nuances du plumage : la race falkensteini a un dessous gris sans teinte chamoisée. La race Omoensis est plus foncée que la précédente. La race angolensis a un avant-corps plus pale et du roux plus clair sur la queue. La race galtoni présente un dessus plus pale, la race hellmayri un bas ventre et des sous-caudales plus blanchatres. La race actuosa affiche un ensemble plus foncé.

Chant et voix : Le chant est une suite de phrases qui consistent en un mélange de sifflements doux et de bavardages émis en sourdine , ce qui donne "tswiip tswiip tswiip cher-cher tswiip tswwiip" ou " piip churr-churr piip-chack-churr piip piip". Les cris sont des sortes de cliquètements "cher-cher" ou "chuck-chuck" précédés de "swiip swiip" sifflés et stridents. Les phrases ont un rythme assez saccadé et peuvent etre restituées de la façon suivante "swii chuckchuck chuck swii chuck".

Habitat et Distribution : Les traquets familiers occupent les zones boisées composées d'arbustes et les espaces de végétation éparse, notamment les parcelles de miombo (brachystagia) .On les trouve également sur les sols rocailleux tels que les ravins érodés, les escarpements, les inselbergs et les kopjes qui sont des affleurements rocheux isolés au milieu de savanes . Ils vivent aussi au milieu des blocs de pierre, dans le lit assèché de cours d'eau , sur les terres cultivées pierreuses ou à proximité de carrières et d'habitations. Au Zimbabwe, on les observe souvent à faible distance des villages alors qu'en Zambie, ils répugnent à s'approcher des batiments. Au Kenya, leur habitat préférentiel se situe entre 400 et 1600 mètres. En République Démocratique du Congo, ils grimpent au moins jusqu'à 2000 mètres d'altitude. Au Lesotho, on peut les trouver jusqu'à 2400 m, hauteur à partir de la quelle, ils sont remplacés par les traquets aile-en-faux (Cercomela sinuata). En Afrique du sud, les traquets familiers sont très communs dans les étendues semi-arides de karoo.

Les traquets familiers sont originaires du continent africain au sud du Sahara. Leur aire de distribution est très morcelée au sud du Sahel de la Sénégambie jusqu'en Ethiopie et en Afrique orientale . Elle est plus compacte en Afrique Centrale et en Afrique australe , de la Tanzanie et de l'Angola jusqu'au Cap de Bonne-Espérance.
7 sous-espèces sont officiellement reconnies : C.F.falkensteini (du Sénégal jusqu'au NO de l'Ethiopie puis en direction du sud jusqu'à l'Ouganda, la Tanzanie et la vallée du Zambèze) - C.F.omoensis (Sud soudan, Sud-Ouest de l'Ethiopie, NE Ouganda, et Nord-Ouest du Kenya) - C.F.angolensis (Sud-Ouest DR Congo, Ouest angola et Nord Namibie) - C.F.galtoni (Est Namibie, Ouest Botswana, Nord de l'Afrique du sud) - C.F.hellmayri (SE Botswana, Sud Mozambique Est de l'Afrique du sud) - C.F.actuosa (Est de l'Afrique du sud, Natal et Mts Drakensberg) - C.F.familiaris , la race nominale (Sud de l'Afrique du sud).

Comportements : Comme leur nom l'indique bien , les traquets familiers ne craignent pas les humains, ils se laissent facilement approcher et observer. Ces oiseaux sont discrets mais actifs, avec des petits mouvements caractéristiques et fréquents des ailes. Ils chassent à l'affut à partir d'un perchoir bas tel qu'un buisson, une branche basse, un fil de cloture , un rocher , un termitière ou un muret, se laissant tomber à terre pour capturer leur proie. ils pratiquent parfois le vol stationaire pour glaner dans les feuilles. Il leur arrive de poursuivre dans les airs les insectes qui sont perturbés. En Afrique du sud, les traquets familiers recherchent leur nourriture dans les zones intertidales, ce qui correspond à la partie du littoral située entre les limites extremes des plus hautes et des plus basses marées. Ces oiseaux sont majoritairement sédentaires. On assiste toutefois à quelques mouvements locaux liés à la saison des pluies , aussi bien sans le Nord (falkensteini) que dans le sud de l'aire (galtoni, hillmayri).

Reproduction : Au Mali, la reproduction a lieu en Mars. Au Ghana, elle se déroule en Décembre, au Nigéria de Mars à Mai et en Afrique orientale en Aout et Mars. La construction des nids intervient en Février en Cote d'Ivoire.
Les oiseaux sont en condition sexuelle de se reproduire à des périodes diverses selon les régions : Septembre-Octobre en Angola, Aout-Décembre en R.D. du Congo, Septembre-Décembre en Zambie, Septembre-Novembre au Malawi, Juillet-Janvier au Zimbabwe et au Mozambique et Juillet-Février en Afrique du sud. Parfois, ces oiseaux mènent à terme 2 nichées.
Le nid est une construction solide fabriquée avec des fibres végétales, du crin et des plumes. Le socle est bati avec de la terre, de l'écorce et une grande quantité de petites pierres qui sont transportées par les 2 parents. Le nid est placé dans une cavité située sur le sol entre des racines, dans des parois de ravins, des façades de falaise ou des murs, mais aussi dans d'anciens nids de républicains sociaux ( Philetairus socius), de spréos bicolores ou des vieux terriers de guepiers à front blanc (Merops bullockoides). Des structures artificielles telles que des nichoirs ,des boites en ferraille ou de vieilles machines agricoles abandonnées sont également utilisées. La construction du nid demande généralement plusieurs jours.
La ponte comprend habituellement 3 oeufs, de couleur bleu-vert brillant avec de rares taches brun-rougeatre. L'incubation dure 13 à 15 jours, les jeunes séjournent au nid de 13 jours et demi jusqu'à 19 jours. On ne possède pas d'information sur la période de dépendance des oisillons, mais en cas de seconde couvée, cette dernière commence environ 2 semaines après l'envol de la couvée initiale.

Nourriture : Les traquets familiers consomment principalement des insectes, en particulier des coléoptères, des fourmis et des termites. Le reste du menu est constitué de graines, de baies, de restes de nourriture chapardés à proximité des habitations, de proies tuées le long des routes et aussi de graines de pin, ce qui cause des dommages importants à ce genre de boisements. Les traquets familiers recueillent également sur le sol des mures qu'ils ingurgitent en entier.
Grace à une enquète menée récemment dans l'Etat Libre d'Orange, on connait le détail du régime : 40% d'hyménoptères (surtout des fourmis ailées) 35% de graines, 11% de coléoptères, 7% de termites soldats, 4% de baies, 2% d'orthoptères et environ 1% d'araignées. L'alimentation fournie aux jeunes est constituée surtout de termites , de sauterelles, de chenilles, d'escargots, de vers de terre et de mures.

Protection/Menaces : Cette espèce n'est pas globalement menacée. La répartition est toutefois très inégale selon les régions . Elle est assez répandue dans les environs de Kédougou au Sénégal et au sud du Mali. On la trouve localement au Togo et au Nigéria. Son statut est assez divers en Afrique Centrale et Orientale, n'atteignant jamais de très grands effectifs. En Afrique australe (Angola, Namibie, Zimbabwe et Afrique du sud) , le traquet familier est généralement très commun. D'après Birdlife, la superficie de son territoire est supérieure à 7 millions de kilomètres carrés et la population , quoique non quantifiée, parait stable.