SOLITAIRE SIFFLEUR

Myadestes genibarbis

Classe : Oiseaux Ordre : Passeriformes Famille : Turdidés Longueur :19-20,5 cm Envergure : ?? cm Poids : 26-28 gr

Rufous-throated solitaire Bartklarino Solitario Gorgirrufo Solitario golarossiccia Roodkeelsolitaire Rödstrupesolitär   lesnák rezavohrdlý
antillienrastuli akanodohitoritsugumi Rødstrupesolitærtrost

Chant et voix : Le cri est un sifflement simple et allongé, un "teut" ou un "toot" qui résonne un peu comme un sifflet de police. 2 ou plusieurs oiseaux peuvent répondre à tour de rôle dans un concert de cris qui a un ton assez plaintif. Le chant est constitué d'une série de notes étranges dans laquelle alternent trilles et sifflements. Il ressemble beaucoup à celui du Solitaire de Cuba mais il est plus bref, plus aigü et formé de 4 notes plus claires . La seconde note est habituellement plus haute que la première et la série se termine par

des notes musicales ou des sonnements harmonieux de cloche. La pharase est répétée sur le même ton, mais avec un volume plus important. Quand ils chantent, les solitaires siffleurs adoptent une posture très caractéristique, se tenant de façon très rectiligne et laissant tomber leur queue (voir illustration de Barry McKay).

Caractères distinctifs : Les 2 partenaires sont quasiment semblables. Chez le mâle adulte, les parties supérieures sont gris-ardoisé, légèrement plus foncées sur le dessus de la tête et sur la nuque. Quelques plumes du bas du dos et du croupion sont parfois teintées de brun-olive. Les couvertures moyennes , la bordure intérieure des grandes couvertures et les tertiaires sont grises. L'alula; les rémiges et l'extérieur des grandes couvertures sont brun-noirâtre avec des liserés grisâtres au niveau des primaires et des secondaires , ce qui est visible lorsque l'aile est fermée.
Les couvertures sous-alaires sont grises, les rémiges du desssous de l'aile affichent un peu de blanc. La queue est brun-noirâtre, excepté les rectrices centrales qui sont gris ardoisé et les rectrices les plus externes qui sont blanches.
Les lores sont noirâtres, les joues et les couvertures auriculaires sont sombres avec de fines mouchetures et un petit croissant blancs sous l'oeil. Les côtés du cou sont comme les parties supérieures. une assez longue moustache blanche soulignée par un trait malaire noir part de la base du bec.. Le menton est blanc, contrastant avec le haut de la poitrine qui est châtain-roux éclatant. Le reste d la poitrine et l'abdomen sont gris ardoisé. Les flancs sont teintés de roux, la zone anale et les sous-caudales sont brun-roux.
Le bec est noir, les pattes et les pieds jaunes ou orange-jaunâtre.
Les femelles sont comme les mâles, mais elles ont tendance à montrer plus de blanc sur le menton et sur les pointes des plumes de la gorge. Les immatures ressemblent aux adultes mais les plumes des parties supérieures, de la tête jusqu'au dos, ont des centres chamois-orange. Celles des couvertures ont des terminaisons orange ou cannelle. Les parties inférieures ont de fines barres noires sur la poitrine et le haut du ventre. Les croissants du bas des joues sont rosâtres.

Habitat et Distribution : Les Solitaires siffleurs fréquentent les forêts pluviales de montagne jusqu'à 1800 mètres sur Hispaniolia. On les trouve aussi dans les zones boisées humides de plaine composées d'arbres à larges feuilles permanentes. Ces oiseaux vivent de 240 à 650 mètres d'altitude à la Martinique et de 660 à 880 mètres à Saint-Vincent. A la Martinique, ils apprécient particulièrement les fougères arborescentes et les massifs de bambou qu'on trouve dans les ravins profonds. Sur Hispaniolia, ils évitent les pures forêts de pins et les plantations ombragées de caféiers à moins que ces derniers ne soient situés dans un habitat humide proche d'une rivière.

Les Solitaires siffleurs sont originaires des îles de la Mer des Caraïbes. On les trouve aussi bien dans les Grandes que les Petites Antilles, de la Jamaïque jusqu'à Saint-Vincent. Comme chez de nombreuses espèces insulaires, cet oiseau possède de nombreuses sous-epèces : M.G.solitarius (Jamaïque) - M.G.montanus (Hispaniolia) - M.G.dominicanus ( la République Dominicaine) - M.G.genibarbis ( la Martinique, les Petites Antilles) - M.G.santaluciae ( Sainte-Lucie) M.G.sibilans ( Saint-vincent, les Petites antilles).

Comportements : Ces oiseaux sont communs mais ils passent facilement inaperçus car il restent souvent immobiles et silencieux dans la profondeur des feuillages. Ils ne sont vraiment détectés que lorsqu'ils émettent des sifflements de manière persistante. Les Solitaires siffleurs ont des moeurs essentiellement arboricoles, ils recherchent leur nourriture et ils délivrent leurs cris dans les arbres, les fougères arborescentes et les buissons qui sont situés à la lisière des forêts. Généralement, ils privilégient les arbres fruitiers et les zones moites des forêts. Ils sont considérés comme sédentaires. Cependant, les populations de la Jamaique et d'Hispaniolia sont des migrants altitudinaux qui decendant à des altitudes plus modérées pendant la saison hivernale, c'est à dire de Novembre à Mars/Avril.

Reproduction : La saison de nidification se déroule de Mars à Août. Le nid à la forme d'une grosse coupe volumineuse qui est généralement placée dans un buisson ou à terre sous un enchevêtrement végétal qui recouvre le pied d'un tronc d'arbre. De nombreux autres enplacements peuvent être sélectionnés : en effet, il peut être également situé à l'intérieur d'une souche, sous un rocher, dans la crevasse d'une fourche d'arbre ou au sommet d'une fougère arborescente. Exceptionellement, le nid peut être installé au coeur d'une touffe de bromeliacées à plus de 15 mètres au-dessus du sol. Eventuellement, il est placé dans une berge abrupte qui surplombe un cours d'eau.
La ponte comprend 2 oeufs de couleur blanche ou bleu pâle avec de fines teches brun-rougeâtre. La durée d'incubation est inconnue, de même que la dépendance des jeunes vis à vis des adultes.

Nourriture : Comme la majorité de leurs congénères , les solitaires siffleurs ont un régime mixte : ils consomment surtout des petites baies et des fruits mais également des insectes et des invertébrés. Le détail du menu n'est pas connu.

Protection/Menaces : Les Solitaires siffleurs ont une aire de distribution morcelée et réduite qui mesure environ 88 000 kilomètres carrés. Cette espèce est relativement commune . elle est cependant en déclin en Haïti où elle souffre de la destruction de son habitat depuis les années 30..