ROSELIN GITHAGINE

Bucanetes githagineus

Classe : Oiseaux Ordre : Passeriformes Famille : Fringillidés Longueur : 12-14 cm Envergure : 25-28 cm Poids : 16-22 gr

Trumpeter Finch Wüstentrompeter , Wüstengimpel   Camachuelo Trompetero   Trombettiere   Woestijnvink   Ökentrumpetare Aavikkotulkku Ørkendompap hýl pouštní   Pintarroxo-trombeteiro Sivatagi süvölto Pustynny Snegir Bouvreuil githagine

Caractères distinctifs : Ce petit fringillidé se remarque principalement par son plumage brun-rose clair et par son gros bec orange. Chez les adultes, le capuchon est gris cendré, le dos est brun-grisâtre avec une légère nuance rose. Les ailes et le bas du croupion sont rosâtres. La queue est brun sombre avec des bordures pâles. Les partie inférieures sont gris-rose pâle, contrastant avec le dessus qui est plus foncé. La femelle ressemble à son partenaire mais la nuance rosâtre est absente en hiver et à peine visible pendant la période nuptiale.
Les iris sont bruns. En période nuptiale, le bec du mâle varie de l'orange à l'écarlate, en hiver il est jaune-orange terne. Le bec de la femelle est jaune fade pendant toute l'année. Le pattes et les pieds sont chair-brunâtre.

Chez les juvéniles, le dessus est brun clair, un peu plus pâle sur le croupion mais avec quelques vagues stries sur le manteau. Les ailes et la queue sont semblables à celles de la femelle adulte, mais les liserés des couvertures affichent une couleur jaune-fauve. Le centre de la poitrine, le ventre, la zone anale et les sous-caudales forment un ensemble blanchâtre. Le reste du plumage est identique à celui de la femelle, sauf que les côtés du corps sont infiltrés de fauve clair.

Chant et voix  : Les roselins githagines émettent d'incessants gazouillements quand ils sont au sein de bandes hivernales. Le cri de reconnaissance est défini comme un « stand and ease » par les observateurs anglophones. Le chant est décrit comme une longue série de gazouillements saccadés et tremblotants qui alternent avec des croassements et des pépiements qui ont une sonorité de cloche.

Habitat et Distribution  : Les roselins githagines préfèrent les habitats arides et semi-désertiques . On les trouve dans les collines parsemées de petits arbustes, de buissons, de plantes herbacées et de végétation adaptée à la sècheresse. Ils marquent également une certaine affection pour les déserts rocheux et caillouteux, pour les semi-déserts situés à basse et à moyenne altitude. Ils fréquentent même les zones arides dénudées à condition qu'elles disposent de points d'eau à proximité.

Les roselins githagines vivent à cheval sur deux continents. En Afrique, leur aire de distribution s'étend des Ïles Canaries et de la Mauritanie jusqu'en Egypte et au Soudan en passant par les pays du petit Maghreb et par la Lybie. En Asie, elle couvre tous les pays du Moyen Orient, d'Israel et de la Syrie jusqu'an Arabie Séoudite et jusqu'en Iran. Ce territoire se poursuit en Afghanistan jusqu'au Pakistan et à l'extrême Ouest de l'Inde. sur ce vaste territoire de plusieurs millions de kilomètres carrés, on reconnaît officiellement 4 sous-espèces : B.G.githagineus , la race nominale (Egypte principalement la vallée du Nil et le Nord du Soudan),sédentaire - B.G.zedlitzi (Maroc et Algérie dans les régions de l'Atlas, Mauritanie, Tunisie, extrême nord du Tchad, sud-est de la péninsule ibérique) - B.G.amantum (îles Canaries, Grande Canarie, Teneriffe et Fuerteventura) - B.G.crassirostris , la race la plus orientale, (Sinaï, Palestine, NO et Ouest de la péninsule arabique, Oman, Turkménistan, Est de l'Iran, Afghanistan et Ouest du Pakistan, Ouest et nord-Ouest de l'Inde).

Comportements  : Les roselins githagines passent la plupart de leur temps sur le sol et sur les escarpements rocheux, ce qui ne les empêche pas de se percher également dans les arbres, les arbustes, sur les fils téléphoniques et les poteaux de clôture. A terre, ces oiseaux sautillent de pierre en pierre ou adoptent une allure trainante. Ils visitent fréquemment les murets au bord des chemins et les toits des maisons. Quand ils se déplacent, ils volent à faible hauteur au-dessus du sol. Pendant la période de reproduction, les roselins githagines peuvent être observés en couples ou en petits groupes lâches, alors qu'à partir de la fin de l'automne, ils forment des rassemblements plus importants pouvant compter jusqu'à 50 ou 60 individus. Ces roselins ont tendance à se regrouper le matin et le soir pour aller se désaltérer aux sources des déserts.

Des petites colonies nidificatrices se forment sur les différents territoires mais les couples ont tendance à s'isoler pour pratiquer leurs rituels amoureux. Ainsi, les mâles poursuivent les femelles qu'ils convoitent en volant au ras des rochers et en poussant leur cri nasal et claironnant. Ceux qui possèdent déjà leur livrée nuptiale quittent le groupe pour trouver un peu d'intimité avec la partenaire de leur choix. Pour séduire leur promise, ils gonflent alors leur poitrine afin de mettre en valeur la couleur rose vif de leur plumage.

Reproduction  : La saison de reproduction est relativement brève, se déroulant du mois d'Avril au mois de Juin. Le nid est une structure composée de morceaux de bois, de brindilles, l'intérieur est garni avec des poils et de la laine. Il est placé habituellement dans une cavité de roche ou dans une crevasse d'un ancien bâtiment en ruine, entre 3 et 6 mètres au-dessus du sol. Il contient 4 śufs variant du bleu clair au bleu foncé avec des taches sombres ou rougeâtres qui forment un anneau bien visible sur la partie la plus large de la coquille. Les śufs mesurent en moyenne 18 mm sur 15 , ils sont couvés pendant environ 13 ou 14 jours par la femelle seule.

Nourriture  : Les roselins githagines sont principalement végétariens : ils consomment surtout des graines de plantes herbacées, des bourgeons, et des feuilles. ils font également des incursions dans les surfaces agricoles où ils prélèvent des graines cultivées. Ils prospectent les touffes d'herbes et les buissons en quête de jeunes pousses, mais également d'insectes tels que les larves et les sauterelles. En fin d'après-midi ou en soirée, ces oiseaux sont capables de parcourir d'assez longues distances pour trouver un point d'eau.

Protection/menaces : Cette espèce possède une très vaste aire de distribution. Elle est à peu près commune partout. La population la plus proche de la France se situe dans le sud-Est de l'Espagne, dans les provinces d'Almeria,de Murcie, de Grenade et d'Alicante où on a recensé de 4000 à 6000 couples d'après une source provenant de la Communauté Européenne. Mais ces oiseaux ne pénètrent pas en France à cause de la barrière naturelle constituée par les Pyrénées. En Israël, plusieurs milliers d'oiseaux ont également été répertoriés. Les effectifs globaux ne sont pas quantifiés mais ils semblent stables en raison de leurs faibles exigences en matière d'habitat. D'après les différents organismes ( Birdlife, Handbook, IUCN), ces oiseaux sont considérés comme « de préoccupation mineure ».