PARADOXORNIS DU YANG TZE

Paradoxornis heudei

Classe: Oiseaux Ordre : Passeriformes Famille : Timaliidés Longueur : 18-20 cm Envergure : ?? cm Poids : 23-48 gr (M) - 18-25 gr (F) Longévité : ? ans

Reed Parrotbill Becco a cono di Heude Picoloro del Yangtsé Jangtse-Papageimeise   Heudes Diksnavelmees Ruokotimali Heudes Papegøjenæb    sýkorice rákosní   Kinesisk vasspapegojnäbb

Chant et voix : Le chant est une très longue série de "chut", de "hiu" ou de "tiu" qui sont délivrés à une fréquence et une cadence variable avec des espaces plus ou moins grands : "chut-chut-chut-chut-chut ut'ut'tu'ut'. Il y a parfois une variante "chup chip chup chik-ik'ik'ik'ik'ik" dont la qualité est assez semblable à celle des allotries du genre Pteruthius. Certains autres chants "chip chipchip chip-ip'ip'ipip" reppellent beaucoup les engoulevents indiens (Caprimulgus asiaticus).

Les cris et les chants secondaires sont des notes plaisantes, basses et claires "u uui-uui-uui-uui", ils sont répétés toutes les 3 à 20 secondes. On peut aussi entendre des "iw-iiw-iiw-iiw", nerveux tremblants et légèrement plus espacés. Le répertoire peut être complété par des "hiwu'iwu'iwu'iwu'iwu" qui imitent le cri des sittelle des Naga. Des "jhjo-jhjo" simples ou des "jhew-jhew" en sourdine sont également parfois audibles.

Caractères distinctifs : C'est le seul paradoxornis qui ait des variations saisonnières de plumage. Chez l'adulte de la race nominale en plumage hivernal (frais), le front et le centre du capuchon sont gris cendré avec de larges stries rose-crême. Il y a une large rayure latérale brune qui passe au-dessus de l'oeil et se poursuit jusqu'aux côtés de la nuque. L'ensemble de la tête, du sourcil jusqu'au menton a des couleurs claires ou blanchâtres, excepté les couvertures auriculaires qui sont gris pâle. Les couleurs des côtés du cou se fondent progressivement dans celle du manteau. Le haut des scapulaires et le manteau varient du gris au brun-gris avec de larges stries rose pâle, ces dernières s'assombrissant et devenant noires sur le bas du manteau. Le dos et le croupion sont chamois foncé. Les couvertures alaires sont châtain mais les filets intérieurs ont des centres gris foncé. Les plumes de l'alula sont tachés de blanc de même que certaines des tertiaires. Les secondaires sont bigarrés de noir, de châtain et de chamois. Les primaires varient du gris sombre au noirâtre. Les rectrices affichent de remarquables motifs noirs et blancs
En ce qui conerne les parties inférieures, le gorge et le haut de la poitrine ont une nuance rosâtre. Les côtés du corps ont une teinte châtain-roux ou chatain foncé contrastant avec le ventre, la zone anale et le bas des flancs qui sont chamoisés . Le centre de la poitrine est parcouru par une bande blanchâtre qui descend. Les iris sont roux ou brun-rougeâtre, le bec est jaune devenant verdâtre à proximité des bords tranchants. Les pattes sont jaunes ou couleur chair.
En plumage nuptial (usé), les paradoxornis du Yangtsé ont un capuchon, un haut du manteau des cotés du cou plus gris cendre uni. La rayure latérale du capuchon est noire , le manteau et le dos sont châtain foncé. Les couvertures auriculaires sont plus claires, le bas des côtés de la poitrine est châtain comme les scapulaires. Le bas des flancs est plus châtain qu'en plumage hivernal. Les liserés des secondaires paraissent plus visibles, créant une sorte de barre alaire blanche.
Les sexes sont identiques, les juvéniles sont décrits comme plus ternes ue les adultes. La race polivanovi est légèrement plus petite que la nominale notamment au niveau de l'envergure. Le capuchon est plus bleuâtre, le manteau est plus pâle et moins strié. Le dos, le croupion et le ventre forment un ensemble chamois plus pâle. Les sous-caudales sont plus blanches.

Habitat et Distribution : Les paradoxornis du Yangtsé habitent les roselières des régions basses, on les trouve jusqu'à des hauteurs de 800 mètres en Mongolie. La race nominale fréquente les roseaux qui bordent les cours d'eau, les îles et les estuaires ainsi que ceux qui longent les côtes. Près de Shangaï, les densités sont plus importantes dans les roseaux de petite taille ( moins de 2,50 m de hauteur) que dans ceux qui ont une stature plus développée (3,5 m de haut).
Les paradoxornis du Yangtsé marquent habituellement une grande préférence pour les roseaux courts dont les pieds sont battus par les marées. En Mongolie, la race polivanovi occupe essentiellement les roselières qui bordent les lacs d'eau douce. Les couvées sont déposées dans des endroits où les roseaux forment un réseau assez dense et les nids sont également bâtis dans le même genre d'endroits. En Mongolie, les paradoxornis du Yangtsé partagent leur habitat avec les panures à moustaches ou avec les paradoxornis de Webb.

Les paradoxornis du Yangtsé sont endémiques de Chine où ils occupent un assez vaste territoire en Mandchourie le le long du fleuve Amour et dans les régions de l'Est à l'embouchure du Yang Tsé Kiang et le long du littoral de la mer de Chine. il y a officiellement 2 sous-espèces : P.H.polivanovi (extrême Est de la Mongolie, Nord-Est du Nei Mongol et Heilongjiang, extrême sud-est de la Russie, dans la région de l'Oussouriland) - P.H.heudei, la race nominale (Est de la Chine, le long des côtes et dans le bassin du Yangtsé).

Comportements : Compte-tenu de leur régime insectivore particulier (voir nourriture), les paradoxornis du Yangtsé ont un mode opératoire original pour prélever leur nourriture. Ils produisent des bruit puissants pour effrayer les insectes qui fréquentent leur habitat. Ils fouillent les trous d'entrée creusés par les insectes avec la pointe de leur bec . ils tranchent également les tiges pour tenter de débusquer des victimes. La mandibule inférieure projetée vers l'avant joue un rôle important dans ce genre de travail.
Les paradoxornis du Yangtsé se déplacent à l'intérieur des roselières par bandes de 5 à 15 individus. Parfois, les rassemblements contiennent une trentaine ou une cinquantaine d'oiseaux. Cependant, ces moyens passereaux restent exclusivement en couple pendant la saison de nidification. Les paradoxornis d Yangtsé sont sédentaires.

Reproduction : La saison de nidification se déroule de Mai à Août et il y a parfois plusieurs nichées. Le nid, qui est construit en 6 ou 7 jours, est une magnifique structure en forme de coupe. Il est bâti avec des bandes de roseau sèché, lié, bordé et garni avec de fins filaments qui proviennent des tiges. Parfois, il est consolidé avec des toiles d'araignée. Le diamètre extérieur mesure environ 8 centimètres, la hauteur 10 cm. Le diamètre de la coupe intérieure est de 5 cm, la profondeur est de 6. L'édifice est placé à faible hauteur, entre 1,3 et 1,7 mètre eu dessus du sol, à l'étage moyen de la roselière. La facture ressemble beaucoup à celle du nid de la rousserolle effarvate (Acrocephalus scirpaceus).
La ponte contient 2 à 5 oeufs, de couleur blanc-verdâtre brillant, avec des taches brunes ou couleur Sienne formant une sorte d'anneau sur la partie la plus large de la coquille. Les oeufs de la race nominale mesurent aux alentours de 18mm sur 14, ceux de la race polivanovi 16 sur 13. L'incubation dure 12 jours par les 2 parents qui nourrissent également conjointement les oisillons.
On ne possède aucune information sur la longueur du séjour des jeunes au nid.

Nourriture : Les pardoxornis du Yangtsé se nourrissent principalement d'insectes et notamment de petits coléoptères à écailles qui infestent les roseaux (trichodes ou clairons de la famille des claridae). Ils consomment aussi d'autres catégories d'arthropodes comme les sauterelles et les criquets ainsi que leurs larves et leurs oeufs. Ces oiseaux ne possédant pas de gésier, les insectes à carapace dure ne conviennent pas à leur régime.

Protection et Menaces : D'après le Handbook des Oiseaux du Monde,cette espèce n'est pas globalement en danger mais elle est considérée actuellement comme presque menacée (NT) en raison de sa stricte dépendance des roseaux. En Chine, elle est localement commune et les populations de la région de Shangaï étaient estimées à la fin des années 80 comme comprises entre 290 et 387 individus, soit un peu plus qu'un couple à l'hectare. La population des roseaux courts peut atteindre parfois 3 couples par hectare.
Dans la région du Lac Khanka, dans l'extrême Est de la Russie, la population varie de 600 à 700 oiseaux. Il y a de nombreuses aires protégées en Chine, en Mongolie et en Russie. Le principal danger qui touche cette espèce est l'éclaicissement des zones de roseaux et la sur-récolte de ces végétaux pour la fabrication de la pulpe de papier.
Beaucoup de zones lacustres ou côtières sont détruites pour être transformées en espaces de culture pour la subsistance.