SITTELLE DE KRÜPER
Sitta krueperi
Classe : Oiseaux Ordre : Passereaux Famille : Sittidés Longueur : 12,5 cm Envergure : 21-23 cm Poids ?? gr
Krüper's Nuthatch
Picchio muratore di Kruper
Trepador de Krüper
Türkenkleiber
Turkse Boomklever
Krüpers nötväcka
Chernogolovyi popolzen
Habitat et distribution : Aux plus basses altitudes, la sittelle de Kruper fréquente les forêts de pins de Turquie (Pinus Brutia). Aux altitudes les plus élevées, elle s'installe dans les forêts d'épicéas, de sapins, de pins noirs, de cèdres du Liban, et occasionnellement de genevriers. On peut la trouver à la fois dans les forêts denses, dans les forêts éparses et parfois même dans le bouquets d'arbres clairsemés. Bien qu'elle marque une nette préférence en général pour les forêts de conifères, en automne et en hiver, elle se disperse dans les forêts mixtes et même dans celles de feuillus. Ce phénomène n'est pas anecdotique puisque, dans l'île de Lesbos, la sittelle de Kruper niche assez couramment dans des arbres à larges feuilles. Toutefois, en règle générale, et surtout dans le Caucase, elle élit domicile dans les forêts qui présentent un mélange équilibré de sapins et d'épicéas. En Turquie, la sittelle de Kruper vit du niveau de la mer jusqu'à 2000 mètres et parfois même jusqu'à la limite des arbres à 2500 m. Neanmoins, les régions où elle rencontre les meilleures conditions d'adaptation se situent dans les zones de colline et de moyenne montagne entre 200 et 1200 mètres. Dans le Caucase, elle réside entre 1000 et 2000 mètres.
La sittelle de Krüper est endémique de l'Asie mineure. Son aire de distribution s'étend surtout dans la partie occidentale de l'Anatolie mais aussi dans les Monts Taurus le long du littoral méridional de la Turquie. Elle est localement présente dans les montagnes qui longent la Mer Noire et la lisière nord du plateau central. Son territoire continue marginalement en Georgie et dans le Caucase. Une population isolée vit dans l'extrême sud de la république de russie. La sitelle de Krüper est un oiseau, sédentaire, ce qui ne l'empêche pas de vagabonder en hiver jusqu'aux plaines littorales bordant la Mer Noire.
Caractères distinctifs : En plumage frais, le mâle adulte présente un front noir légèrement lustré de bleu, tranchant nettement avec le reste de la calotte. Le reste des parties supérieures, comprnant les petites, les moyennes couvertures et les tertiaires, est gris-bleu. Les rectrices centrales sont brun sombre, avec une nuance de gris-bleu surtout sur l'extérieur. Les rectrices externes sont noires, avec des terminaisons gris-bleu et une petite tache subterminale blanche. Le dessus de l'oeil est surmonté par un large sourcil blanc qui va des narines jusqu'à l'arrière des couvertures auriculaires. Ce dernier est souligné par un trait occulaire noir, net sur les lores et vague en arrière de l'oeil. Les joues, les oreillons, les cotés du cou et la gorge sont blanc pur. Le centre de la poitrine est recouvert par une large tache rousse. Les côtés de la poitrine et les flancs affichent une couleur gris-bleu clair. La partie inférieure de la poitrine, le ventre et la zone anale sont gris pâle avec une vague nuance chamois-brun. Le dessous de la queue est châtain avec une bordure blanche. Le dessous des ailes et les axillaires sont blanchâtres. L'iris est cannelle sombre ou brun, le bec gris corne. Les pattes et les pieds sont gris foncé.
La femelle ressemble au mâle mais elle est plus terne et avec une calotte moins bien définie. Le trait occulaire est plus clair et moins net. Les taches pectorales et sous-caudales sont plus pâles, plus roux-orange. Le bas de la poitrine et le ventre sont nuancés de chamois sale ou de brun. L'arrière des flancs et la zone anale sont gris-cannelle défraichi. Les juvéniles ont une apparence plus grise, de laquelle est exclue toute nuance de bleu. La tache pectorale et les sous-caudales sont à peine cannelle-rosé.
Chant et voix : Les cris comprennent des "dui-dui-dui-dui" rapides nasillards et claironnants, rappelant ceux du verdier d'Europe. On peut également entendre un "puik sec" ou un "ksch" évoquant le geai des chênes. Le chant est une suites de notes rapides pendant quelques secondes "hui-hui-hui-hui"
Reproduction : La saison de nidification se déroule de la mi-Mars à la mi-Mai en Turquie (avec quelques variations en fonction de la l'altitude et de la région), d'Avril à Mai dans le Caucase. Le nid est placé dans un trou d'arbre, jusqu'à 24 mètres au-dessus du sol. Lorsqu'il n'y a pas de cavité disponible, il peut être localisé sur la sommet d'une souche ou même sur un amoncellement de brindilles à l'intersection de deux grosses branches. La sittelle de Kruper peut creuser son propre trou dans un tronc ou une branche morte, mais la plupart du temps, il se contente de nettoyer une cavité déjà existante. L'ouvrage est réalisé en grande partie par la femelle. Le diamètre de l'entrée n'est pas réduit par de la boue ou de la résine. Le nid à proprement parlé est construit avec des bouts d'écorce, du bois pourri et des écailles provenant de cônes. Il est garni d'un matelas de mousse, de fibres d'écorce, de crin, de laine, de fourrure animale et de plumes. La femelle s'occupe du gros des travaux.
La ponte comprend 5 à 7 oeufs de couleur blanc-crême avec des taches rousses et violettes concentrées souvent sur la partie la plus large de l'oeuf. La femelle couve seule pendant 14 à 17 hours. Elle est ravitaillée au nid par son partenaire qui ne lui fournit par ailleurs aucune aide en ce qui concerne l'éducation des oisillons. Par contre, il participe à leur nourrissage. Les jeunes restent au nid pour une durée de 16 à 19 jours. Il n'y a probablement qu'une nichée par saison.
Comportements : La sittelle de Kruper vit en solitaire ou en couples pendant la saison de nidification, période pendant laquelle les territoires sont défendus avec acharnement, la plupart du temps au moyen de duels chantés effectués à la frontière, le propriétaire gonflant sa poitrine rousse en signe de menace. Après que les jeunes aient acquis leur autonomie, la famille reste ensemble pendant de nombreux jours. En automne, les groupes formés de 2 à 5 oiseaux peuvent alors se joindre à de bandes mixtes pour rechercher leur nourriture en commun. Les sitelles donnent l'impression d'être toujours actives et inépuisables . Elles sont souvent sociables. Il leur arrive de baisser des ailes et de dresser la queue. Lorsqu'elles sont agitées, elles adoptent une posture verticale et donnent des petites chiquenaudes avec leurs ailes ou alors elles se perchent sur une aspérité en faisant bouger leur corps d'un côté à l'autre.
Nourriture : Les sittelles de Kruper cherchent normalement leur nourriture au sommet des arbres et prospectent au niveau des plus petites branches et des cônes. Cependant, elles peuvent utiliser tous les étages de la végétation, y compris les buissons et parfois même le sol. Pendant la période de nidification, elles se nourrissent principalement d'insectes qu'elles capturent parfois en plein vol. En automne et en hiver, elles changent de menu et consomment des graines de pins et d'autres conifères. Elles extraient les graines des cônes avec leur bec puis elles les transportent jusqu'à une crevasse d'arbre où elles les martellent pour les ouvrir. Les graines des pins de Turquie étant une denrée facilement stockable, les sittelles de Kruper organisent des réserves qui seront disponibles pendant la saison humide. Le territoires sont maintenus en hiver, sans doute pour préserver l'accès à ces garde-manger.