FAUVETTE SARDE

Classe : Oiseaux Ordre : Passeriformes Famille : Sylvidés Longueur : 12 cm Envergure : ?? Poids : 9-13 gr

Marmora's Warbler Sardengrasmücke Curruca Sarda Magnanina sarda
Sardijnse Grasmus Sardinsk sångare

Habitat et Distribution : Les fauvettes sardes fréquentent un habitat assez homogène constitué d'une végétation basse située sur le littoral et les îles de la Méditerranée occidentale. Il s'agit principalement de garrigues, de palmeraies, de zones de palmiers nains et d'étendues herbeuses situées sur le flancs de collines ou sur le sommet de falaises. Toutefois, on peut également les trouver dans des buissons épineux ou des maquis qui affleurent sur des terrains rocailleux en association avec des petits conifères, des genêts de plus grande taille et des bruyères. Les fauvettes sardes occupent habituellement des altitudes du niveau de la mer jusqu'à 500 m, bien qu'elles atteignent fréquemment 1800 m dans les régions montagneuses de Corse et de Sardaigne.

Leur aire de répartition est assez réduite en Méditerranée Occidentale. La race type vit en Corse, en Sardaigne et dans les îles avoisinantes, la sous-espèce Balearica vit sur l'ensemble des îles Baléares (excepté Minorque) où elle est sédentaire. Certains oiseaux de la race type prennent leurs quartiers d'hiver en Afrique du Nord, dans le Nord de la Tunisie, le Nord de la Lybie, le Nord de l'Algérie, mais parfois aussi loin que la lisière du Sahara.

Caractères distinctifs : La fauvette pitchou est la seule espèce avec laquelle la fauvette sarde peut être vraisemblablement confondue. Il faut reconnaitre que les deux oiseaux sont assez proches et qu'ils possèdent une silhouette assez similaire, tous deux possédant un petit corps, des ailes courtes et une queue relativement allongée. En ce qui concerne les adultes, la différenciation est assez aisée : la fauvette sarde affiche une poitrine gris ardoise alors que la pitchou présente un dessous rouge vineux ou brun-rosé.

Les sexes sont différents. Chez l'adulte mâle de la race nominale Sarda, en plumage frais, la totalité des parties supérieures , y compris les côtés de la tête jusqu'à la partie supérieure de la joue ainsi que le cou, sont gris ardoise, l'extrémité des plumes portant une étroite bordure brune. Le capuchon est plus sombre, dévenant presque noire sur le front et la région occulaire, ce qui provoque un fort contraste avec l'anneau orbital rouge terne ou rouge écarlate. La partie basse des joues, le menton, la gorge et la partie supérieure de la poitrine sont gris ardoise clair, avec de fines mouchetures pâles. Le reste du dessous est gris-brun sombre, nuancé d'un brun rosé qui devient plus pâle ou plus blanchâtre à proximité du ventre et de la zone anale. La queue présente une teinte brun-noir ou gris ardoise sombre avec des filets extérieurs plus clairs. Les filets des rectrices externes portent de fins liserés et une bordure terminale blanche. Les remiges noir-brunâtre, les tertiaires et les couvertures alaires gris-ardoise affichent une frange grise. Le dessous de l'aile et les axillaires sont gris-ardoise. La mandibule supérieure est brun-corne avec un bord tran chant jaunâtre, la base de la mandibule inférieure est rouge fraise . Les pattes sont jaune terne, jaune-brun ou jaune-orange. L'iris varie de l'ocre-rougeâtre pâle au rouge cramoisi brillant. En plumage usé (de mai à juillet), le dessus est gris-ardoise uniforme sans bordure brune. Le dessous est gris sombre plus uni, sans nuance rose et presque sans blanc sur le ventre. Les mouchetures grises sur la gorge et le menton sont absentes. Les rémiges et la queue sont plus brunes, les fines bordures gris-pâle ayant quasiment disparu sous l'effet de l'usure.

En plumage frais, la femelle ne peut souvent souvent être différencié du mâle adulte, bien que ses parties supérieures soient généralement moins foncées, plus brunes ou plus brun-ardoise, avec une zone occulaire moins noire. La partie basse des joues, le menton et la gorge sont gris-ardoise plus pâle avec d'imperceptibles terminaisons gris pâles aux plumes. Le reste du dessous est gris-brun rosé avec du blanc au ventre. Les liserés des rémiges et de la queue sonr généralement moins gris-pâle, plus gris-brunâtre. L'iris est habituellement moins coloré, moins rouge éclatant, variant du rouge-brun au rouge-orange. La base de la mandibule inférieure est orange ou jaune-orange et non plus rouge fraise.En plumage usé, de mai à juillet, les parties supérieures prennent une teinte plus brun foncé, parfois avec un lustre gris sombre. Le dessous devient gris-chamois rosé, sans aucune moucheture sur le menton et sur la gorge. Les rémiges et les rectrices sont plus brunes, révélant leur usure évidente.

La race Balearica est assez semblable, quoique nettement plus petite d'environ 20%, ce qui est surtout visible aux ailes, aux tarses et la queue. Son bec est plus long et sensiblement plus fin. Chez le mâle, la zone occulaire est plus sombre et plus étendue, formant une sorte de masque noir bien apparent. Il présente souvent aussi une tache blanche sous la gorge et des parties inférieures plus claires. La femelle est semblable au mâle avec un dessus plus brun et une absence de masque facial. Les dessous sont plus pâles que chez la race nominale sarda, avec une teinte rosée sur la poitrine et sur les flancs.

Nourriture : Les fauvettes sardes capturent dans le feuillage, près du sol, des petits insectes, des araignées, des cocons et d'autres créatures minuscules.

Voix : Le chant est assez semblable à celui de la fauvette pitchou mais plus court, moins râpeux et avec des phrases rapides n'excédant pas deux à trois secondes en durée. Par ailleurs, ces phrases sont faibles en intensité, pauvres en qualité, avec un trille rugueux et peu mélodieux qui est ponctué par des notes rauques et discordantes. Les cris d'appel sont variés : ils comprennent un crépitement clair et tranchant "trrrut" ou "drrut" ainsi qu'un bref "slit", "tsig" ou "tik".

Reproduction : On possède peu de renseignements sur les moeurs reproductives de la fauvette sarde. Le nid, profondément dissimulé dans une touffe de ciste ou dans un buisson, est constitué d'herbes sèches et occasionnellement, de duvets végétaux, laines et crins. L'oiseau effectue sans doute deux pontes dans la saison, la première en Avril-Mai, la seconde en Juin. La ponte est constituée de 3 ou 4 oeufs. D'une dimension de 17 sur 13 millimètres, ils sont de couleur blanc jaunâtre taché de brun-olivé ou de gris violacé. L'incubation dure aux alentours de 12 ou 13 jours, est assurée surtout par la femelle. Le séjour au nid des jeunes est de 11 à 12 jours.

Comportements : La fauvette sarde vit surtout en couple ou en solitaire, bien qu'en automne et en hiver, on la rerouve en petits groupes familiaux laches. Furtive dans la nature, elle aime bien se dissimuler dans la végétation basse. Cependant, elle possède une nature curieuse et elle autorise souvent une approche. Elle se nourrit plus fréquemment à découvert que la fauvette pitchou et elle ne se cantonne pas dans les fourrés, effectuant de fréquentes incursions sur les bruyères et à la cime des petits arbres. Si elle est effarouchée, elle apparait brièvement au sommet d'un buisson avant de plonger à l'intérieur et éventuellement d'en émerger pour s'installer un court instant sur une ramille. Les mâles sont généralement plus faciles à observer car, pendant la période de reproduction, ils postent en évidence sur des perchoirs de chant au sommet de petits arbustes. Ils réalisent également un vol chanté au cours duquel ils s'élèvent de 5 ou 6 mètres dans les airs, les pattes ballantes, avant de plonger en ondulant jusque sous le couvert. La fauvette sarde a une allure décidé, sautillant, trainant des pieds sur le côté, rampant et courant sur le sol. Elle se tient plutôt horizontalement , souvent avec la tête haute et la queue dressée. Ordinairement, son vol est assez indolent, bas avec des petits mouvements de la queue. Lorsqu'elle s'enfuit, son vol est court et elle retombe assez vite dans le couvert.