CISTICOLE DES JONCS

Classe : Oiseaux Ordre : Passeriformes Famille : Sylvidés Longueur : 10 cm Envergure : ?? cm Poids :8-12 gr

Zitting cisticola, Common Fan-tailed warbler Cistensänger Buitrón Común Beccamoschino Graszanger Grässångare Cistussanger   heinäkerttu

Habitat et Distribution : Les cisticoles des joncs habitent les prairies ouvertes de longues herbes, les friches abandonnées et les lisières des terres agricoles. Ils s'installent très souvent à l'intérieur ou à proximité de zones humides telles que les marais, les étendues innondées, les prairies imbibées d'eau, les fossés au bord des routes et les bordures des marécages. On les trouve aussi sur les côtes pourvues de salicorne herbacée, en marge des vasières, dans les champs de riz. Ce sont des oiseaux qui vivent la plupart du temps à basse altitude, mais on peut les trouver jusqu'à 2100 mètres en Inde.

La cisticole des joncs est présente sur trois continents : l'Europe, l'Afrique et l'Asie, mais dans des zones bien limitées. En Europe, on peut surtout l'observer en France, dans la péninsule, ibérique, en Italie et en Grèce. En Afrique, elle est présente au Maghreb, et quasiment partout au sud du Sahara, en dehors des zones arides. En Asie, on ne la trouve que dans le sud Est, du Pakistan et du Subcontinent indien jusqu'aux Philippines et en Indonésie. Pratiquement partout, elle est sédentaire. 18 sous-espèces peuplent la planète. En France on a répertorié deux races : Cisticola Juncitis juncitis, la race type, est répartie dans la moitié sud et dans le Midi - Cisticola juncitis cisticola, vit dans l'Ouest et sur la côte méditerrannéenne où elle rencontre sa proche cousine.

Caractères distinctifs : En plumage éclipse, les deux partenaires sont identiques. En plumage frais, le capuchon, la manteau et le dos sont chamois-fauve, sépia clair ou chamois-roux , largement striés de noir. Le manteau et les côtés du cou sont plus roussâtres, moins fortement marqués de noir, produisant un léger effet de "collier". Le croupion roux sans marques se fond dans les sous-caudales brun-sombre par le biais de bordures chamois. Les lores sont crême ou blanchâtres, l'anneau occulaire est pâle mais bien défini. Le sourcil chamois pâle, très proéminent au-dessus de l'oeil, devient plus sombre mais plus diffus en arrière. Les joues claires contrastent ave les couvertures auriculaires brun-sombre. Le menton, la gorge, la partie supérieure de la poitrine et le ventre forment un ensemble blanchâtre avec de fortes infiltrations chamois-cannelle sur la poitrine, les flancs, les cuisses et les couvertures sous-caudales. La partie haute de la queue est sépia devenant noire, hormis sur les rectrices centrales, ce qui forme une bande subterminale sombre qui contraste avec les extrémités blanches. Le dessous de la queue est organisé identiquement. La graduation des couleurs sur la queue forment des motifs particulièrement remarquables.

Les rémiges et les grandes couvertures sont gris-brun foncé ou gris-noir ave d'étroites bordures extérieures et terminaisons chamois-brun ou chamois clair. Les tertiaires et les autres couvertures sont noires ave de larges bordures brun-cannelle clair. Le dessous des ailes et les axillaires sont chamois-rosâtre. La mandibule supérieure est gris-brun, gris-noir ou sépia clair, tandis que la mandibule inférieure est sépia ou couleur chair avec une pointe sombre. Les pattes sont roses, l'iris noisette ou brun-jaunâtre.

Les juvéniles sont semblables aux adultes. Cependant l'ensemble des motifs et des bordures sont moins nets ou plus étroits. L'iris est plus brun et plus terne, le bec plus pâle, plus jaunâtre sur toute sa surface.

Voix : Le cri de contact est un "tchipp" puissant. Le chant est constitué par un bref son aigu, cliquetant, répété de façon monotone pendant de longs moments à intervalles réguliers d'une seconde( par exemple lors d'un large vol circulaire chanté). C'est un "dzic....dzic...dzic...dzic.."

Reproduction : Les oiseaux se préparent à nicher dès la première quinzaine de mars. Les mâles parcourent inlassablement leur petit territoire et se laissent soudainement tomber en piqué sur un lieu qu'ils estiment proche du perchoir de la femelle. Ils la poursuivent d'un vol rapide et zigzagant entre les joncs et les arbustes. Les mâles commencent à construire un nid caractéristique et très élaboré en assemblant et en entrecroisant de herbes, des plantes palustres et d'autres graminées pour former un support à une hauteur qui varie de 30 à 40 centimètres au-dessus du sol. Les herbes sont entrelacées avec des fils provenant des cocons dans lesquels les araignées pondent leurs oeufs. Ces fils passent à travers certaines tiges qui ont été préalablement perforées par le bec des oiseaux. Comme les toiles d'araignées sont très adhérentes, ils ont tôt fait de construire une structure solide que la femelle et parfois le mâle complètent avec des fibres végétales. Dans le fond très épais, les oiseaux déposent des fragments d'herbes sèches. Sur cette couche végétale, ils rajoutent une deuxième strate composée d'inflorescences de phragmites ou du duvet de saule. Une fois terminé, le nid possède la forme d'une bouteille ou d'une flasque ovale dont la base est très élargie. Il est d'une taille très modeste, ne dépassant pas 15 cm de hauteur et 6 cm de l'arge.

Les premiers nids qu'on voit en Mars ou en Avril sont bâtis au sommet de la végétation qui continue à croître, les dissimulant totalement. Personne ne pense alors que cette masse blanchâtre puisse être un nid d'oiseau. L'entrée est située dans la partie supérieure du nid, un peu latéralement et en plan légèrement incliné pour que le vent et la pluie ne causent pas dommages à l'intérieur. L'opération de construction du nid dure entre 8 et 10 jours.

La première ponte commence à la fin du mois de mars mais parfois uniquement en avril, car les oisillons sont très sensible au froid à l'humidité qui règne encore à ces mois-là. Elle comprend 4 à 5 oeufs de couleur variable, blancs, rosâtre pâle, verdâtres ou azurés avec une coquile très fragile. Les pontes suivantes n'en contiennent que trois. La femelle pond un oeuf par jour jusqu'à ce que la couvée soit complète. Elle incube seule mais son partenaire reste à proximité. 12 jours après la ponte du dernier oeuf, les petits naissent. Les deux parents les nourrissent avec des insectes et des araignées. Au bout de 9 à 10 jours, ils sortent leur tête par l'ouverture pour réclamer leur pitance. Ils quittent le nid à 13 jours mais il ne sont pas capables de voler avant 16 jours, bien qu'encore avec difficulté. Ils se dissimulent dans les herbes proches du nid et trottinent comme des souris en attendant leur nourriture. Trois couvées ont lieu par saison, la première en Avril, la deuxième en juin et la troisième en Août, presque toujours à la fin du mois. Pour cette dernière, les cisticoles utilisent le nid des deux couvées précédentes.

Nourriture : La cisticole des joncs est insectivore mais elle ne dédaigne pas pour autant les petites graines des plantes palustres. Quand elle se déplace dans les joncs, elle recherche assiduement les araignées et évidemment elle ne s'empare jamais d'une toile d'araignée pour faire son nid sans en avoir dévoré le propriétaire. Les insectes sont capturés dans la végétation, à terre, mais rarement dans les airs.

Comportements : Les cisticoles des joncs vivent seuls ou en couples, mais, en dehors de la saison de reproduction, il leur arrive également de se regrouper en bandes laches. Elles ne sont pas particulièrement timides, mais elles sont assez difficiles à observer car elles ont l'habitude de séjourner à terre dans les longues herbes. Très prudents pendant la saison de nidification, les mâles s'installent couramment pour chanter sur des perchoirs exposés comme les tiges des grandes herbes, le sommet des buissons ou des fils télégrapphiques. Pour leur vol chanté, ils amorcent une trajectoire ondulé à partir d'un perchoir, leur chant commençant en même temps. Chaque bond qu'ils effectuent dans les airs, queue déployée, est synchronisé avec une simple note. Grimpant entre 15 et 30 mètres, ils peuvent ainsi couvrir une assez longue distance avent de regagner habituellement leur perchoir initial. Les cisticoles répugnent à jaillir du couvert quand elles sont dérangées. La plupart du temps, elles effectuent un vol court et bas avant de plonger vers les herbes. Elles se déplacent à la manière d'une souris , en rampant dans la végétation haute et elles restent immobiles si elles se sentent menacées . Leur vol est caractéristique, court mais actif, avec les ailes vrombrissantes et la queue étalée. Cet oiseau hyperactif, jamais tranquille au point de paraître presque névrosé, donne toujours l'impression d'avoir quelque chose à faire, escepté quand il est perturbé.