CHOUCADOR A OREILLONS BLEUS

Lamprotornis chalybaeus

Classe : Oiseaux Ordre : Passeriformes Famille : Sturnidés Longueur : 21-22 cm Envergure : ?? cm Poids : 74-112 gr (M) - 61-96 gr (F) Longévité : ?? ans

Greater Blue-eared glossy Starling Grünschwanz-Glanzstar Estornino Orejiazul Storno splendido blu maggiore   Groenstaart -glansspreeuw Blåkindad glansstare leskoptev kovová    Blåøret Glansstær   kyläloistokottarainen    Estorninho-grande-de-orelha-azul     Blåøreglansstær

sous-espèce Sycobius

Caractères distinctifs : Chez les adultes, le front, le capuchon, la nuque, le manteau, le dos et le couvertures sus-caudales sont bleu-vert, avec des reflets bleus sur les sus-caudales qui ont également des taches sombres près des extrémités. Les lores sont noires, les oreillons sont bleu brillant formant une tache bien visible en dessous des yeux. Le menton, la gorge, la poitrine et les sous-caudales sont bleu-vert irisé provoquant un léger contraste avec les flancs, les cuisses, le ventre et le dessous des ailes qui sont bleu avec une nuance violet. Les ailes sont bleu-vert mais les couvertures primaires sont bleuâtres. Une épaulette violet-bronze orne la bordure supérieure de l'aile. De petites taches sombres maculent l'extremité des grandes et des petites couvertures ainsi que les tertiaires. Les rectrices sont nettement plus bleues que le reste du plumage du dos. Les iris dont jaune ou orange, les pattes et le bec sont noirs. Les sexes sont identiques.

Les juvéniles sont plus ternes que leurs parents. Le dessous des ailes présente une coloration brunâtre. Les parties supérieures sont plus irisées que le ventre. Les iris sont brun-rougeâtre avec un anneau extérieur gris.

Chant et voix : Le cri du choucador à oreillons bleus est un "skweer" très caractéristique, à la fois prolongé et nasal. Le même ton plaintif se retrouve dans le chant de vol. Les bandes chantent en choeur à partir de leurs perchoirs dans les arbres. On peut également entendre d'autres cris d'appel, certains aigus, discordants et désagréables, d'autres mélodieux et possédant une grande qualité musicale. Certains auteurs décrivent le cri produit en vol comme un "kwee-kwee" suivi par un sifflement strident et crépitant.

Habitat et distribution : Cet oiseau des régions tropicales fréquente principalement les zones boisées ouvertes. En Afrique Occidentale et plus particulièrement au Mali, on le trouve aux abords des déserts. A contrario, au Kenya, le choucador évite les contrées arides du Nord-Est et niche dans des régions montagneuses supérieures à 1500 mètres dont la surface est arrosée par plus de 500 mm de précipitations annuelles. Près de côtes , il s'installe en-dessous de 500 mètres , également dans des localités qui recoivent un fort taux de pluies. En Ethiopie, il est présent sur le haut plateau. En somalie, il s'eloigne résolument du littoral et préfère les terres intérieures à des altitudes qui varient entre 600 et 2000 mètres d'altitude.

L'aire de distribution du Choucador à oreillons bleus desssine un drôle de dessin en Afrique . Elle couvre d'abord une fine bande qui va du Sénégal et du sud de la Mauritanie jusqu'en Ethiopie et au Nord de la Somalie . Puis elle bifurque vers le sud et pénètre au Kenya, en Tanzanie et dans toute la région orientale jusqu'au Zimbabwe et au Botswana. Dans le sud ouest du continent, le choucador à oreillons bleu est également présent en Angola et dans le Nord de le Namibie. 4 sous-espèces sont officiellement reconnues : L.C.chalybaeus, la race nominale ( Sud Mauritanie, Senegambie, Sud Mali, Burkina Faso, Sud Niger, Nord Nigeria Est et Centre du Soudan; visiteur pendant la saison sèche en Côte d'Ivoire, au Togo et au Benin) -L.C.cyaniventris (Erythrée, Ethiopie, nord-ouest de la somalie, nord Ouganda, Est Zaire et nord Kenya) - L.C.sycobius ( sud-ouest Ouganda, Sud Kenya, Rwanda, Burundi, Tanzanie, Sud-Est Zaire, Nord & Est Zambie, Malawi et Ouest Mozambique.) - L.C.nordmanni ( Sud Angola et Nord Namibie Est jusqu'au Nord du Botswana, Sud Zambie, Zimbabwe, Nord-Est de l'Afrique du sud et Sud Mozambique).

Comportements : En Ethiopie, après la saison de nidification, les choucadors à oreillons bleus forment souvent des dortoirs communs dont les cris et les bavardages sont entendus à quelques distances. Avant de s'installer le soir dans le feuillage fourni des arbres, ces larges bandes se livrent à des évolutions et des parades aériennes. En Ethiopie, ces dortoirs sont installés à proximité des villages, au Malawi on les trouve dans des roselières, ailleurs au Zimbabwe, ils sont également placés à l'intérieur de zones de roseaux ou dans des buissons épineux. Dans certains cas, ils accueillent plusieurs centaines d'oiseaux. D'autres espèces comme les choucadors de Swainson ou les étourneaux caronculés se joignent assez souvent aux choucadors à oreillons bleus. Au sénégal, ces derniers évoluent rarement en solitaire, on les trouve plutôt en compagnie de choucadors pourprés ou à ventre roux au sein de bandes qui peuvent atteindre une trentaine d'individus. Les vols sont plutôt bruyants à cause de la conformation spéciale de leurs ailes dentelées. Au Kenya, ces oiseaux préfèrent la compagnie de choucadors superbes ou d'étourneaux caronculés. Lorsqu'il se déplacent sur le sol, ils sautillent , ils ne marchent et ne courent presque jamais.

Pendant la période de nidification , les choucadors à oreillons bleus ne forment jamais de colonies. Les couples nichent en solitaire et ne recoivent jamais d'aide de la part d'assistants. Alors qu'ils sont habituellement assez familiers, ils peuvent être agressifs à cette période, même vis à vis de leurs congénères. Dans ce cas , les mâles ont une attitude et une posture très caractéristique : le cou est étiré vers le haut, le aile sont dressées à tel point qu'on peut apercevoir les taches sombres des secondaires . Les iris semblent dilatés. Par opposition, les couples qui se saluent baissent la tête et émettent des petites notes assez semblables aux cris de sollicitations des jeunes oisillons.

Reproduction : Les Choucadors à oreillons bleus nichent dans des trous d'arbres entre 3 et 13 mètres au -dessus du sol : ils utilisent des cavités naturelles ou des anciens nids de barbets et de pics, certains pouvant être toujours en activité. L'intérieur du nid est garni avec des herbes, des feuilles et parfois des morceaux de plastique. Des plumes sont également utilisées. En Somalie, les nids sont rarement situés au-dessus de 3 mètres et ils ne sont pas garnis. En Erythrée, les choucadors à oreillons bleus se reproduisent à l'interieur des tunnels creusés dans des berges verticales de cours d'eau. Au Mali, ces oiseaux réemploient d'anciens nids de tisserins, d'Ibis sacrés ou de cigognes d'abdim. Les oeufs sont bleu-verdâtres avec toutes sortes de nuances qui vont du violet à l'ambre-brun. La ponte contient habituellement 3 à 5 oeufs qui sont couvés par la femelle seule pendant 13 ou 14 jours. ils mesurent en moyenne 27 mm sur 19 et pèsent environ 6 grammes. Les petits restent au nid pendant 23 jours, ils sont nourris dans un premier temps d'insectes puis de fruits et de baies.

La saison de nidification a lieu à des périodes différentes selon les régions. Au Sénégal, les choucadors à oreillons bleus se reproduisent de Juin à Octobre, au Nigeria , de Juin à juillet. Au Soudan, ces oiseaux déposent leurs oeufs d'Avril à juin. En Ethiopie, les dates donnent de Mai à Septembre avec une prolongation possible en Mars et avril . En Erythrée, les parents nourrissent les jeunes en Juillet. Au Kenya et en Ouganda, la ponte intervient en Mars et avril. Dans le sud du Zaire, la plupart des rapports indiquent la période qui va de Septembre à Décembre. En afrique australe (zambie; Malawi, Zimbabwe et Afrique du sud ) les informations sont concordantes pour Octobre et Novembre. IL serait trop fastidieux de citer toutes les régions.

En Afrique du sud, les nids de choucador à oreillons bleus sont parasités pat les coucous-geais (clamator glandarius) et par les grands indicateurs (indicator indicator).

Nourriture : Les choucadors à oreillons bleus mangent des figues en très grand nombre, mais ils recherchent leur pitance principalement sur le sol, saisissant des sauterelles, des coléoptères et des graines. En Ethiopie, le menu est constitué d'un savant mélange de fruits de d'insectes. Au Kenya , ils prelèvent du nectar sur les agaves. Dans ce même pays, ils grimpent sur le dos des buffles du Cap, des gnous bleus et des Zèbres de Burchell pour les débarasser de leurs parasites. Par contre , ils ne consomment aucun mammifère. En Erythrée, ces oiseaux sont friants de locustes et de termites ailés qu'ils capturent après une poursuite aérienne.

Protections/Menaces : En Afrique, il s'agit d'un des choucadors les plus communs. Partout, sur l'ensemble de son aire, il est répandu voir abondant. Aucune mesure particulière n'est prise pour sa protection, il est classé comme ne posant pas de problème.