CAROUGE A EPAULETTES

Agelaius phoeniceus

Classe : Oiseaux Ordre : Passeriformes Famille : Embérizidés Longueur : 17-23 cm Envergure : 31-40 cm Poids : 32-77 gr Longévité : 16 ans

Red-winged blackbird Rotschulterstärling Turpial sargento   Ittero alirosse Epauletspreeuw Rödvingetrupial punaolkaturpiaali Krasnoplietchi tchiornyi troupial

Caractères distinctifs  : Chez les carouges à épaulettes, le mâle est facilement identifiable grâce à son plumage noir brillant, avec une large tache rouge orangé sur les épaules, bordée d'une étroite lisière jaune sur la partie inférieure. La femelle présente des parties supérieures poussièreuses ou brunâtres, et des parties inférieures claires très fortement striées. En fait, elles ressemblent à des moineaux de grande taille dont la face serait traversé par un étroit sourcil blanchâtre. Leur menton et leur gorge peuvent afficher une légère teinte rosâtre et l'enlargissement des stries sur l'abdomen donnent à cette partie un aspect brun avec des stries blanches. Les ailes sont brunes, avec une tache rouge plus ou moins importante selon les individus, rappelant vaguement les épaulettes du mâle. Les deux sexes ont un bec tranchant et pointu. Chez le mâle, ce dernier a tendance à être totalement noir, alors que chez la femelle, il est brun sombre sur le culmen et plus clair sur le dessous. Les pattes, les griffes, les yeux et le bec sont foncés. Les immatures mâles ont une livrée variable : certains ressemblent à la femelle adulte alors que d'autres sont assez semblables au mâle adulte en plumage d'hiver. Ils affichent une tache orange bordée de blanc sur l'épaule, tandis que chez les immatures femelles, celle-ci est totalement absente.

Chant  : Chez le carouge à épaulettes, mâles et femelles ont un répertoire assez étendu. Certains cris sont identiques, mais seul le mâle possède un cri en vol qui signale sa sortie du territoire. Les deux sexes produisent des cris d'alarme ou de détresse qui varient selon la nature du danger. Il y a par exemple des cris spécifiques qui annoncent la présence de prédateurs comme les ratons laveurs ou les corbeaux. Les cris de contact sont également très courants, ils permettent notamment aux mâles de communiquer avec les femelles qui stationnent sur leur territoire. Les cris utilisés pendant la parade sont assez différents et ont des finalités différentes selon les sexes . Pour les mâles, ils servent à marquer le territoire et à attirer des partenaires alors que ceux émis par les femelles sont surtout utilisés pendant la période d'incubation.

Au printemps, les mâles produisent un "oak-a-lee" ou un "konkeree" dont la dernière syllabe est amplifiée dans un trille bourdonnant. Le cri le plus courant émis à la fois par le mâle et par la femelle est un "check". Les mâles émettent des "peet" ou "cheer" s'ils se sentent alarmés. Les deux partenaires lancent des "ti-ti-ti" juste avant l'ccouplement.

l'Alaska jusqu'en Nouvelle-Ecosse, sont migratrices. Les populations qui nichent aux Etats Unis et en Amérique Centrale jusqu'au Costa Rica, sont sédentaires. La région qui couvre la Baja californienne et les provinces du Nord du Mexique comme Sonora, Ouest-Chihuahua, Sinaloa, Ouest-Durango, Nord-Nayarit et Mexico, n'est pas une région de nidification, elle est connue pour accueillir les hivernants venus du Nord.. IL existe 17 sous-espèces de carouge épaulettes : phoeniceus, Mearnsi, floridanus, Bryanti, littoralis, nevadensis, caurinnus, aciculatus, neutralis, sonoriensis, megapotamus, Richmondi, pallidulus, Arthuralleni, Nelsoni, nayaritensis et grinnelli.

Comportements : Les carouges à épaulettes sont extrêmement polygames et l'on peut compter jusqu'à 15 femelles sur le territoire d'un seul mâle. En général, un mâle possède en moyenne 5 femelles. L'accouplement se déroule sur son territoire et ne concerne que les femelles qui y habitent, mais on connait pas mal de cas où des mâles errants s'accouplent avec des femelles vivant sur d'autres territoires. Cette dernière pratique augmente considérablement le taux de fécondité et compense les pertes de couvées dues à la prédation ou au parasitisme.

Les parades nuptiales commencent par le chant du mâle. Les femelles ne répondent à ce chant que lorsqu'elles sont installées sur un territoire. Peu avant l'accouplement, le mâle adopte une position accroupie, fait palpiter rapidement ses ailes tout en produisant des vocalises. La femelle répond en prenant la même posture et en chantant. Le coït consiste en un bref contact entre le mâle et la femelle. Pendant la migration, les carouges à épaulettes partagent de nombreuses caractéristiques communes avec des espèces voisines en parenté. Ils ont un vol puissant et ils migrent souvent en grandes bandes pouvant compter parfois plusieurs milliers d'individus. De larges populations perchent ensemble dans les arbres. Les carouges à épaulettes ont une activité diurne et passent une grande partie de leur journée à rechercher leur nourriture. Ils sont très territoriaux pendant la saison de nidification et, au fur et à mesure que celle-ci avance, le mâle et la femelle passent de plus en plus de temps à surveiller leur zone d'influence. Bien que les conflits territoriaux ne soient pas très courants, y compris chez les mâles, ils ne sont pas totalement absents. Les Carouges à épaulettes occupent de vastes aires mesurant environ 2000 mètres carrés. Les populations du Costa-Rica occupent des superficies 3 à 4 fois plus importantes que les oiseaux des zones tempérées.

Du fait de ce vaste territoire, mais aussi de leurs parades très démonstratives et de leurs appels bruyants, les carouges à épaulettes paraissent très communs et sont facilement observables.

Reproduction : La saison commence au début du printemps et se poursuit jusqu'au milieu de l'été. Plus on va vers le sud, plus le début de la reproduction est précoce. Les femelles peuvent déposer jusqu'à 3 couvées pendant cette période. Bien qu'une grande variété de sites soit connue, la femelle choisit l'emplacement de son nid plutôt dans dans une zone humide ou à l'intérieur de terres agricoles. Elle commence sa construction entre le mois de Mars et le mois de Mai. Dès que la femelle a choisi son partenaire, elle commence à bâtir l'édifice à l'intérieur ou à proximité d'un marécage ou dans une prairie humide. Elle utilise des végétaux, comme des tiges de massettes, qui sont mélangés ensemble de façon à former une sorte de panier qui surplombe la surface de l'eau. Des matériaux raffinés sont utilisés pour garnir l'intérieur de la coupe.

Chaque ponte comprend 3 à 5 oeufs bleu-verdâtre, noirs ou violets et recouverts de stries. L'incubation dure environ 11 jours. Les petits quittent le nid entre 10 et 14 jours mais ils ne sont totalement indépendants qu'au bout de 2 à 3 semaines. La responsabilité de l'incubation revient à la femelle seule. Tous les oeufs n'éclosent pas simultanément et elle doit continuer à couver jusqu'à ce que le dernier oeuf ait brisé sa coquille. Les oisillons sont alimentés presque immédiatement après l'éclosion. Les parents augmentent progressivement les proportions de nourriture. Les jeunes reçoivent essemtiellement des petits arthropodes , en particulier des odonates (libelulles et demoiselles), des lépidoptères ( papillons et noctules) et des diptères (mouches). La plus grande partie du travail revient à la femelle mais, si elle vient à s'absenter pour une raison quelconque, les mâles prennent le relais et s'acquittent parfaitement de la tache.

Régime  : Les carouges à épaulettes sont omnivores : ils consomment une grande quantité de végétaux en automne et pendant la période hivernale et une majorité de matières animales pendant la période de reproduction. Ils ingurgitent toutes sortes de plantes mais ils marquent une certaine préférence pour les graines et les produits agricoles, notamment les céréales et le riz. Les adultes consomment un large évantail d'invertébrés et de petits animaux tels que les escargots, les grenouilles, les oisillons, de la charogne, des vers de terre et de nombreux arthropodes. Les insectes, notamment les odonates, les lépidoptères et les diptères ont une place de choix dans leur menu, mais les araignées et les arthropodes non-insectes ne sont pas oubliés pour autant. La plupart des carouges sont en fait des prédateurs très opportunistes qui se nourrissent de tout ce qu'ils trouvent.

Protection/Menaces : C'est l'un des oiseaux les plus communs et les plus répandus d'Amérique du Nord. Ses effectifs ont encore considérablement augmenté dépuis le siècle dernier. Pourtant, il bénéficie d'un assez mauvaise réputation car il est considéré comme un véritable fléau pour les cultures. Aussi, de nombreuses catégories professsionnelles liées à l'agriculture voient-elles d'un mauvais oeil son accroissement et son développement. IL a néanmoins un effet bénéfique : au printemps, il consomme des insectes qui sont une nuisance pour les récoltes.

Habitat : Cet oiseau est typique des marais de massettes où il a tendance à séjourner dans les parties les moins profondes quand il partage cet endroit avec le carouge à tête jaune (Xanthocephalus xanthocephalus). On le trouve également dans les marais de scirpes et de laîches ainsi que dans les marais salants. C'est une espèce très adaptable qui fréquente aussi les hautes terres, en particulier celles qui possèdent des champs humides avec des massifs d'arbustes ou des lisières de zones boisées. Il semble que le peuplement d'habitats situés en altitude soit un phénomène assez récent. Au Michigan, les carouges à épaulettes ont un ordre préférentiel bien établi : d'abord les zones humides, puis les champs bordés de haies, les vieilles friches et finalement les pâtures. Au costa Rica, les adultes recherchent leur nourriture dans les marais, les pâtures avoisinantes et les champs, comme leurs congénères des zones tempérées. En période hivernale, les carouges à épaulettes s'installent surtout dans les champs ouverts et les zones cultivées où ils sont considérés comme de veritables pestes. A cette époque de l'année, les marais ne sont plus aussi importants et sont utilisés uniquement pour le perchage.

Le carouge à épaulettes est endémique d'Amérique du nord et d'Amérique Centrale. Les populations qui nichent dans la moitié méridionale du Canada, du sud-est de