PARADISIER BLEU

Paradisaea rudolphi

Classe : Oiseaux Ordre : Passeriformes Famille : Paradisaeidés Longueur : 30 cm Poids : 158-189 gr (M) 124-166 gr (F)

Blue Bird of Paradise Uccello del Paradiso azzurro Ave del Paraíso azul Blauparadiesvogel   Blauwe Paradijsvogel   Blå paradisfågel   rajka modrokridlá Blåparadisfugl

Oeuvre de Jan Dungel

Caractères distinctifs : Chez le mâle de la race nominale, la tête, le cou et le manteau sont noir de jais brillant avec un lustre vert bronzé. L'arrière du capuchon et la nuque sont infiltrés de rouge carmin foncé. De petits croissants blanc argenté forment un anneau incomplet sur le pourtour de l'oeil. Le dos et le croupion sont noirâtres avec des reflets brillants bleus, bleu-vert ou bleu indigo. Les sus-caudales sont bleu cobalt foncé. Le dessus des ailes présente différentes teintes de bleu sur les couvertures et les vexilles intérieurs. Les tertiaires sont bleu violacé, le bord de traine est plus sombre et les rémiges sont noir mat avec des liserés bleus sur toutes les plumes hormis certaines des primaires. Le dessus de la queue est bleu-violet , les rectrices centrales forment de longs rubans bleu-noirâtres qui sont terminés par une spatule.
Le haut de la poitrine affiche une couleur noir sans éclat ou avec de légers reflets bleu foncé qui sont plus nets sur le bas de la poitrine. Le ventre est noir de jais, les sous-caudales et les cuisses noir-brunâtre. De longues plumes ornementales jaillissent des flancs, formant un panache aux différentes teintes de bleu ou de mauve. La partie supérieure des flancs est marquée de chaque coté par une tache rouge cramoisi qui joue un role important pendant la parade.
Les iris sont brun sombre , le bec est blanc-bleuâtre. Les pattes affichent une couleur gris violacé.
La femelle est plus petite que le mâle . Elle ne possède pas de longues plumes ornementales. La tete et les parties supérieures sont semblables à celles de son partenaire, mais les zones noires sont plus ternes , plus brun-noirâtre, avec un lustre plus discret. Le carmin ou le magenta sont absents du capuchon . Le dessous est brun-châtain, variant du brun sombre sur la gorge jusqu'au cannelle foncé sur le bas du ventre. La partie centrale du ventre est plus ou moins barrée de noir mais ce caractère n'est pas présent chez tous les individus. Les jeunes femelles ont des barres plus noires et plus développées sur l'abdomen. Les juvéniles ressemblent aux femelles mais ils ont des ailes plus sombres, un bec plus grisâtre et des plumes blanches autour des yeux qui sont plus visibles.
Les subadultes mâles conservent de nombreux caractères du plumage de leur mère, mais avec l' âge , ils acquièrent progresivement quelques plumes ornementales des flancs et les longues rectrices centrales en forme de ruban.
La race maragritae est assez semblable à la nominale mais les femelles ont un dessous plus uniformément et plus étroitement barré de noir. Les rectrices externes et les tarses sont en moyennes plus courts.

Chant et voix : Comme cri de reconnaissance, les paradisiers bleus lancent un "kwank" proche de celui du paradisier de Raggi . Néanmoins, il est moins aigu et il résonne plus comme une cloche. On peut également entendre unr note montante et sonnante suivie une note descendante et répétée, ce qui donne "kouwi-carr-carr-carr-carr". En certaines occasions, ces oiseaux délivrent aussi une série peu rythmée de notes descendantes et plaintives "wahr wahr wahr wahr wahr wahr". Les males qui paradent délivrent sous la forme d'un babil des notes nasales et basses qui alternent avec des "caw" faibles

Habitat et Distribution : Le paradisiers bleus fréquentent les zones boisées des moyennes montagnes de 1100 à 2000 mètres d'altitude. Leur habitat préférentiel se situe toutefois entre 1400 et 1800 mètres.
On les trouve également à la lisière des forets et dans la végétation secondaire dense qui pousse dans les jardins non entretenus ou abandonnés. Les males adultes ont tendance à vivre aux altitudes moyennes de leur aire de distribution tandis que les jeunes males se répartissent aux altitudes les plus hautes et les plus basses.

Ces oiseaux sont endémiques de Nouvelle-Guinée. 2 races sont officiellement reconnues : la race P.R.margaritae vit dans le Centre-Est de l'ile principale , dans des zones montagneuses telles que la région de Tari, les Monts Henga, la Chaine Kubor, le Mont Giluwe, le Mont Hagen, le Mont Karimui et la chaine Bismarck. La race nominale P.R.rudolphi vit dans le sud-Est de la Nouvelle-Guinée des montagnes de l'Est (district d'Okapa) jusqu'à la chaine Owen Stanley.

Comportements : Les paradisiers bleus recherchent leur nourriture à différents étages de la végétation. Lorsqu'ils consomment des fruits, ils s'installent à une assez grande hauteur dans les arbres, souvent à proximité de la canopée. Par contre, lorsqu'ils mangent des insectes et qu'ils prospectent sous l'écorce des branches, ils se tiennent plutot à des hauteurs modestes. Les males se restaurent généralement en solitaire. Néanmoins, ils forment parfois de petits groupes avec d'autres espèces de paradisiers là ou les ressources sont abondantes.. Les femelles sont chargées de la défense des garde-mangers.

Reproduction : Sur l'ensemble de son aire de distribution, le paradisier bleu niche à n'importe quel mois de l'année. Toutefois, la reproduction bat son plein de Juillet à Février. Les pontes les plus nombreuses s'accomplissent en Avril et on peut observer de nombreux jeunes au mois de Novembre. Les oisilllons qui viennent de s'envoler subissent les réprimandes de leurs parents à la mi-décembre. Les paradisiers bleus sont des oiseaux polygames.
Les male parade à partir d'une branche basse située dans le sous-bois, à une hauteur de 1 à 3 mètres au-dessus du plancher de la foret. Il éclaircit le feuillage qui est placé juste au-dessus de façon à ce que la lumière soit filtrée et éclaire la scène juste à le manière d'un projecteur. Contrairement aux paradisiers impériaux (paradisiers de Guillaume) qui établissent un lek classique à l'intérieur duquel tous les protagonistes peuvent se voir, les paradisiers bleus forment un lek éclaté dans lequel les participants sont distants de plus de 300 mètres les uns des autres et où les activités ne sont pas synchronisées.
Le male des paradisiers bleus parade la tete à l'envers et laissent pendre les longues plumes ornementales des flancs dont les extrémités satinées sont déployées comme un éventail . Avec le paradisier impérial, c'est d'ailleurs le seul parmi tous les oiseaux de paradis à adopter ce genre de position inversée .
Les femelles construisent le nid seul et prennent en charge toutes les taches parentales. L'édifice a la forme d'une grosse boule circulaire qui est construite avec des tiges végétales, des épiphytes, des feuilles de palmier pandanus , des fibres de casuarinas et des épines. L'intérieur de la coupe est garni avec des vrilles de plantes grimpantes. Le nid est installé à des hauteurs variables, de 4 à 19 mètres, du sommet d'un buisson jusqu'à la canopée d'un grand arbre.
La ponte comprend normalement 1 ou 2 oeufs qui sont couvées pendant 18 jours. Les parents sont agressifs vis à vis des intrus surtout lorsque le nid conitent des petits. On ne possède aucun renseignement sur les séjour des jeunes au nid.

Nourriture : Les paradisiers bleus consomment principalement des fruits et plus particulièrement des figues , des drupes et des baies. Toutefois, ils ingurgitent aussi des animaux comme les arthropodes et peut-etre des lézards.

Protection/Menaces : D'après Birdlife , le territoire de ces oiseaux est extremement réduit et dépasse à peine les 20 000 kilomètres carrés. Toujours selon le meme organisme, la population globale est évaluée entre 2500 et 10 000 individus, on suppose qu'elle est en léger déclin. En effet, les paradisiers bleus continuent à etre chassés pour leurs plumes qui servent à confectionner des costumes traditionnnels. D'après Beehler, cette pratique est encore relativement courante. A ces menaces d'un autre temps, il faut ajouter l'exploitation plus contemporaine des zones boisées et l'acroissement des zones habitées qui provoque une dégradation parfois considérable de leurs lieux de vie. Le Handbook et Birdlife s'accordent pour classer cette espèce comme VULNERABLE (VU).