JARDINIER BRUN

Amblyornis inornata

Classe : Oiseaux Ordre : Passeriformes Famille : Ptilonorhynchidés Longueur : 24-25 cm Poids : male 105–155 g, female 105–146 g. Longévité : ??

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Caractères distinctiifs :
A première vue, le jardinier brun présente un plumage assez uniforme , ce qui lui vaut son synonyme anglais de " plain bowerbird". Cette absence apparente de motifs décoratifs lui vaut son nom latin d'inornata. Enfin, son défaut de huppe ou de crête, chose assez étonnante pour une espèce qui pratique les parades, est à l'origine de son nom anglais de "crestless bowerbird"
Toutefois, si l"on y regarde à plus près , sa livrée affiche de multiples nuances : le capuchon est brun-noir chaleureux, mise en valeur par le brun plus clair de cotés de la tête et de l'arrière du cou. Le menton est vaguement écaillé de gris. Le reste des parties supérieures est brun-olive sombre avec une légère teinte cannelle. Il faut être très observateur pour repérer le bord de traine .chamois des primaires ainsi que la bordure grise intérieure des rectrices.
Les parties inférieures, y compris les sous-caudales, varient du chamois au cannelle clair et paraissent nettement plus pâles que le dessus.
Les iris sont brun sombre, le bec noirâtre avec la base de la mandibule inférieure plus pâle, les pattes sont bleuâtres.
Les 2 sexes sont identiques , même si la femelle est un peu plus petite et avec des pattes plus foncées, moins bleues. Les juvéniles ne sont pas décrits.

Chant et voix :
D'après l'étude récente de Frith, le répertoire de cet oiseau est composé principalement d'imitations d'espèces naturelles et de bruits mimétiques recueillies à proximité des lieux d'activité humaine : vocalises de loriquets et d'autres espèces de perroquets, bruits de martèlement d'outils, aboiements de chien, bruits de flottement de bache sous l'effet du vent ou même ronflement de générateur.
D'après del Hoyo, les vocalises servant à se faire reconnaître sont puissantes : elles comprennent des sifflements tremblants ainsi qu'une grande variété de sons soufflants, râlants et rappelant une respiration pénible, des bruits crachants et cliquetants.
Selon la même source on peut aussi entendre des "kah kah" répétés à intervalles réguliers et des séries de "keu keu keu keu". Pendant la parade, le mâle produit un chant en sourdine entrecoupé d'imitations.

Habitat et Disitribution:
Les jardiniers bruns dépendent étroitement de l'existence de forêts pluviales pourvues de grands arbres dont la hauteur peut atteindre de 25 à 30 mètres. A l'intérieur de ce type d'habitat, ils apprécient particuièrement les pins australiens (Araucaria cunninghami) et les confères du genre Agathis (Agathis labillarderi) qui sont situés à des altitudes qui varient de 1000 à 2075 mètres.
A basse altitude, la forêt est assez disparate, à moyenne altitude , elle est dominée par les chênes orientaux ( Lithocarpus) . Aux altitudes les plus élevées, ces oiseaux sont principalemznt aperçus dans les parcelles où prédominent les faux-hêtres tropicaux (Nothophagus).
Les sites dans lesquels on trouve les berceaux sont placés le long des crêtes, sur des versants en légère pente. Les jardiniers.bruns délaissent les reliefs calcaires érodés et sont absents des étendues karstiques qui ont une grande superficie.

Les jardiniers bruns sont endémiques de la Papouasie occidentale (partie indonésienne de la Nouvelle-Guinée). Leur aire de distriibution couvre plus particulièrement la péninsule du Vogelkop (Mts Tamrau et Monts Arfak). Des populations isolées vivent également dans la péninsule d'Onin (Monts Fakfak) et dans les Monts Wandammen. En dépit de cette repartition assez morcelée, ll'espèce est considérée comme monotypique, c'est à dire qu'elle ne possède pas de races régionales.

Comportements
Les parades sont assez bien décrites.
Dès l'arrivée d'une femelle, le mâle se rue à l'intérieur de la hutte, se tapit sur le sol et se dissimule à l'abri des décorations, tout en lançant son chant qui est composé principalement d'imitations. Après ces premières vocalises, il interrompt sa partie de cache-cache, fait une courte incursion à l'exterieur pour tenter de repérer son éventuelle partenaire. Arrivé sur le seuil, il agite la tête en direction des 2 cotés puis disparait de nouveau au fond de sa hutte sans cesser d'émettre ses vocalises. Les voutes de la hutte ou du wigwam sont agencées de telle façon qu'elles amplifient les sons.

Reproduction
Le pic dans l'activité nidificatrice est variable selon les régions. Des nids contenant un oeuf unique sont visibes au début octobre. La période des parades nuptiales est très étendue et peut durer de Juillet à Février
Les jardiniers bruns sont polygames, ils établissent des liens conjugaux avec leur partenaire pendant un temps très restreint qui dure du début de la parade jusqu'à l'accouplement. Passé ce dernier, chaque interlocuteur va de son côté : la femelle s'occupe exclusivment du nid et de la couvée tandis que le mâle entreprend de nouvelles extravagances pour séduire une compagne différente. Ces oiseaux ne sont pas territoriaux, excepté pendant la période où le mâle défend les abords immédiats du berceau
Le mâle construit un mât enrubanné qui a une structure plus ou moins complexe Il y a 2 sortes différentes de berceau , le premier est le plus sophistiqué, c'est une plateforme bâtie autour d'une colonne de brindilles et d'autres matériaux, à proximité d'un tronc d'arbuste. Elle ressemble à une hutte complexe avec un toit d'épiphytes ou d'orchidées, elle ressemble beaucoup au berceau du jardinier à huppe orange (amblyornis subalaris) . La base de la colonne est recouverte de mousse qui s'étend vers le bas et vers ll'extérieur pour former une pélouse d'environ 3 mètres carrés. Ce premier type de berceau peut être aperçu dans les Monts Tamrau, dans l'Arfak et les Mts Wandammen.
La seconde structure est nettement plus simple et ne possède pas de toit. On la trouve dans les Mts Fakfak et les Mts Kumawa. Elle ressemble à celle du Jardinier de McGregor. Elle est organisée autour d'une colonne centrale dont la surface est décorée avec des fruits et des fleurs dicrètement multicolores, des squelette d'insectes , des bouts de charbon, des champignons et d'autres décorations multicolores de formes diverses. Les éléments décoratifs peuvent changer en cours d'année selon la disponibilité des produits naturels. Quand ils viennent à manquer, ils sont remplacés par des objets en plastique ( bouteille transparente, sachet bleu, récipient rouge). Cette transformation intervient plus souvent aux alentours des villages où les déchets domestiques sont plus courants.
Le nid, construit entièrement par la femelle, est placé sur une branche fourchue et moyennement feuillue, entre 1 et 2 mètres 50 au-dessus du sol. Les morceaux de bois et les feuilles constituent les élements principaux pour son élaboration mais la base est moins épaisse et moins robuste que chez les jardiniers de McGregor. La ponte contient un oeuf unique dont on ne connait pas la durée d'incubation. La date d'envol et celle à laquelle ils acquièrent leur autonomie sont inconnues.

Nourriture :
Le menu alimentaire est peu documenté. Dans son inventaiire des matières consommés, Frith cite principalement des fruits et des végétaux, ainsi que des arthopodes, suggérant un régime mixte.


Protection/Menaces :
En dépit de son térritoire assez réduit (un peu plus de 15 000 kilomètres carrés selon Birdlife), le jardinier brun n’est pas considéré comme globalement menacé et il est supposé présenter des effectifs stables. Les relations avec les populations humaines locales des Monts Arfak sont bonnes, celles-ci semblant marquer un profond respect pour les allées de danse et évitant de les détruire.
D'après la plupart des organisations ornithologiques, les jardiniers bruns doivent être classés comme de préoccupation moindre. (LC)