PARADISIER MAGNIFIQUE

Diphyllodes magnificus

Classe : Oiseaux Ordre : Passeriformes Famille : Paradisaeidés Longueur : 20 cm (F)

Magnificent Bird of Paradise Uccello del Paradiso magnifico Ave del Paraíso magnifica Sichelschwantz-paradiesvogel Prachtparadijsvogel

Habitat et Distribution : Les paradisiers magnifiques sont endémiques de Nouvelle Guinée où ils occupent une grande moitié Nord de l'île. On les trouve également dans les îles de Misol, Salawati et Japen. Par contre, ils sont absents de la chaine montagneuse centrale et des deux péninsules méridionales. Les paradisiers magnifiques fréquentent presque exclusivement les forêts pluviales de moyenne montagne à des altitudes qui varient entre 590 et 1600 mètres.

Caractères distinctifs : Le mâle possède un capuchon et une nuque brune qui se prolonge par un court éventail jaune brillant. Le dos est rouge écarlate brillant avec une étroite bande noire sur la partie orange du croupion et du bas du dos. Sur les ailes, les grandes couvertures et les secondaires sont jaune orange lustré. La queue noire possède deux longues rectrices centrales qui se replient en formant une boucle fortement incurvée. Chaque côté du cou porte une huppe de plumes marron. Les plumes de la poitrine forment un vaste bouclier vert sombre iridescent avec une bande centrale bleu-vert irisé. La femelle affiche un dessus brun-olive, plus sombre sur la tête et sur les ailes. Le dessous est chamois-gris avec de fines rayures noires.

Nourriture : Les paradisiers magnifiques se nourrissent de fleurs qu'ils trouvent au sommet des arbres des forêts pluviales. quand ils s'alimentent, aussi bien les mâles que les femelles fréquentent des groupes mixtes au sein desquels figurent des nectariniidés, des meliphagidés et des petits oiseaux insectivores. Le régime du paradisier magnifique est constitué à 80% de végétaux tels que les fruits à noyaux ou les figues et de 20% de petits insectes comme les fourmis, les coléoptères et les criquets.

Reproduction : Le paradisier magnifique appartient à la catégorie des oiseaux polygames. Dès le début de la saison de reproduction qui intervient au mois de juillet et se poursuit jusqu'en Décembre, les mâles rejoignent les leks, qui sont des perchoirs communs où ils se livrent à leurs rituels, chantant, dansant, déployant leurs atours et faisant tout ce qui convient pour attirer une partenaire. Une fois qu'elle s'est accouplée, la femelle s'isole et construit un nid à faible hauteur dans un petit arbre ou dans un buisson. Ce dernier est constitué principalement de mousses, de feuilles, de petites racines et de fibres végétales. Elle y dépose deux oeufs jaune crême avec des marques brunes et grises. Elle ne reçoit aucune aide de la part du mâle en ce qui concerne l'éducation des jeunes. La femelle nourrit les petits en régurgitant de la nourriture. Ces derniers ouvrent les yeux à six ou sept jours. Ils aquièrent leur plumage sur la tête, le dos et les ailes au bout de onze jours. La femelle arrête de les nourrir et ils sont capables de survivre par leur propres moyens quand ils ont 38 jours. Les mâles sont considérés comme ayant atteint l'âge adulte entre 3 et 6 ans, lorsque les fils recourbés de la queue se sont totalement développés.

Comportements : Les paradisiers magnifiques ne sont pas territoriaux ou agressifs et ils se nourrissent en compagnie d'autres espèces au seins de bandes. Les deux sexes sont très actifs et il n'est pas rare de les voir voler à de hautes altitudes au sommet des arbres mais dans des groupes séparés. Les mâles sont très vocaux et possèdent un large éventail de cris, pas moins de cinq différents ayant été répertoriés. Le premier et le plus impressionnant peut-être est un "churrs" retentissant qui augemente en puissance et en intensité. Un autre cri "Ksss-ksss-ks-ks-ksss" est utilisé uniquement lorsque le mâle est situé à l'intrieur du lek.

Les rituels de la parade ont été décrits dans leurs détails. Ils sont constitués de cinq phases principales. Dès qu'une femelle vole à proximité du lek, le mâle entame dans un premier temps la parade du dos , qui est semblable à celle du paradisier de Raggi. Dans cette phase, le corps est inversé, la queue est dressée si bien que les rectrices centrales de sa queue et ses resplendissantes couleurs dorsales sont pleinement exposées. Il commence ensuite à soulever et à rabaisser sa poitrine. Une fois que la femelle a atterri sur son perchoir, le mâle devient très excité et il entame aussitôt la parade horizontale. Il tient son torse raide et horizontal, faisant rebondir son corps en entier et accompagnant sa prestation de piaulements qui font accroitre son agitation à mesure qu'elle approche. Un rapide mouvement permet d'assurer une transition pour réaliser la parade de la nuque. Il tend alors son cou, expose sa magnifique nuque jaune. Si l'attention de la femelle est toujours captivée, le mâle débute alors une danse élaborée qui est habituellement le prélude à l'accouplement. Très excité, il fait vibrer ses plumes pectorales, ouvre et ferme le bec pour dévoiler son superbe intérieur vert, secoue sa tête d'un côté à l'autre, fait frisonner les longues rectrices centrales, danse du haut en bas de son perchoir avec de petits mouvements désordonnés avant de pousser un faible cri bourdonnant et rauque. Arrivé à ce terme, la femelle est séduite et donne en général son accord.