PARADISIER DE GUILLAUME

Paradisaea guilielmi

Classe : Oiseaux Ordre : Passeriformes Famille : Paradisaeidés Longueur : 31-33 cm Poids : 250-265 gr (M)

Emperor Bird of Paradise Uccello del Paradiso dell'imperatore Guglielmo Ave del Paraíso Imperial Kaiserparadiesvogel   Keizer Wilhelms Paradijsvogel   Rödbukad paradisfågel   rajka císarská Keiserparadisfugl

Chant et voix : Les mâles qui paradent ont une communication très bruyante. Quand ils sont dans les leks, ils émettent de puissantes séries de 6 à 8 notes dont la première est basse et les autres aiguesn ce qui peut etre retranscrit de la façon suivante : "whu, whow, whow, whow,whow". Ils produisent également 5 "whai" identiques et nasals qui ont une tonalité métallique. Dans les mêmes circonstances, les mâles délivrent aussi des "bau", des "bau pop", ou des "pop pop" de puissance variable.

Certains cris sont assez semblables à ceux du Paradisier de Raggi. En d'autres occasions, les paradisiers de Guillaume adoptent un conversation plus calme faite de "whoh"de "hah" ou de "whow" qui sont répétés plusieurs fois en l'eqpace de plusieurs secondes. Les chants de parade sont souvent précédés d' "whoc" ou de "whop" liquides et bouillonnants.

Caractères distinctifs : Le mâle et la femelle sont sexuellement dimorphiques. Chez le mâle, une grande partie de la tête et le haut de la poitrine sont vert sombre irisé ou vert-jaunatre. L'arrière du capuchon, l'arrière du cou et le manteau ont des plumes jaune paille clair avec des bases bordeaux. Le bas du dos, le croupion, les sus-caudales, les couvertures alaires et les tertiaires sont brun foncé avec une légère teinte bordeaux. Le reste des ailes et la queue sont brun foncé. La paire de rectrices centrales est extrêmement allongée . Seules les bases possèdent des vexilles , les terminaisons sont réduites à l'état de très longs filaments brun foncé.
La cagoule jaune déborde légèrement sur les parties inférieures et rejoint le vert du haut de la poitrine. Le bas de la poitrine est bordeaux foncé tirant sur le marron, le ventre est brun-noirâtre, la zone anale, les cuisses et les sous-caudales présentent une couleur brun sombre teintée de marron. Des plumes ornementales jaillissent des flancs, formant un long panache dont la base et jaune-orange et les extrémités blanc-argenté. Les iris sont brun-rouge foncé, le bec est bleu-gris crayeux. Les pattes varient du brun-chair au rose-brunâtre.
La femelle est plus petite que le mâle. Elle n'affiche ni couleur irisée ni longues plumes ornementales. La tête et la poitrine son brun foncé. Le jaune du dessus et des cotés de la poitrine est plus défraichi. Le reste des parties supérieures est brun plus pâle que chez le mâle. Le bas de la poitrine et l'abdomen sont brun moyen . Les juvéniles ne sont pas décrits.
Le immatures mâles ressemblent aux femelles. Les subadultes mâles acquièrent progressivement quelques plumes ornementales mais conservent une grande majorité des caractères de la femelle adulte.

Habitat et Distribution : Les paradisier de Guillaume ont un habitat assez homogène. Ils vivent principalement dans les forêts primaires de colline entre 450 et 1500 mètres d'altitude. Ces oiseaux fréquentent également les parcelles résiduelles de forêt qui sont séparées par des jardins. Leur habitat préférentiel se situe généralement entre 670 et 1350 mètres.
Les paradisiers de Guillaume sont endémiques de Nouvelle-Guinée. Leur aire de distribution couvre uniquement la Péninsule de Huon, dans le Nord-Est de l'ile principale. On les trouve dans les chaines montagneuses suivantes : Finisterre, Saruwaged, Monts Cromwell et Monts Rawilinson . Compte tenu de la faible superficie du territoire , l'espèce est considérée comme monotypique, c'est à dire qu'elle n'est pas divisée en sous-espèces.

Comportements : Les femelles se nourrissent en solitaire alors que les mâles prospectent en duos ouen petits groupes. Ces derniers investissent les arbres fruitiers , souvent en compagnie d'autres espèces de paradisiers. Les paradisiers de Guillaume sont présumés sédentaires. Aucun mouvement migratoire, local, altitudinal ou saisonnier n'est repéré à ce jour.

Reproduction : La saison de nidification minimale est de Septembre à Octobre. Les mois consacrés aux parades nuptiales varient selon les régions : de Janvier à Mars et d'Avril à Mai aux alentours de Sattelberg, de Juillet à Aout dans les environs de Boana.
Les paradisiers de Guillaume sont polygames. Ils établissent une aire de parade aussi appelée "lek" dans laquelle les males occupent toujours le même perchoir attitré. Les places situés au centre de l'arène sont considérées comme les plus avantageuses et elles sont révélatrices d'une certaine hiérarchie. Dans les leks dits classiques, comme c'est le cas pour le paradisier de Guillaume, il y a généralement 5 ou 6 males qui entrent en compétition pour séduire les femelles. Ils sont proches les uns des autres et ils se livrent à des représentations visuelles et sonores extravagantes au cours desquelles ils mettent leur plumage en valeur.
Certains males restent immobiles sur leur perchoir pendant quelques instants, entre 3 et 6 mètres au-dessus du sol, puis ils poussent des cris puissants et se laissent pendre la tete en bas , leurs plumes ornementales formant un disque blanc avec 2 taches centrales jaunes . Les ailes et la queue sont partiellement déployées, la tête est dressée vers le haut et agitée de mouvements latéraux. La femelle vient alors s'installer au-dessus de son partenaire présumé pour pouvoir admirer ses acrobaties.
Une fois que l'accouplement a eu lieu, la femelle quitte le lek et s'en va construire son nid seule. Celui-ci possède un socle solide construit avec de larges feuilles. La paroi extérieure et l'intérieur de la coupe sont batis principalement avec des vrilles de plantes grimpantes. La ponte comprend 1 ou 2 oeufs. On ne possède pas d'informations supplémentaires.
Les paradisiers de Guillaume s'hybrident parfois avec les paradisiers de Raggi et les paradisiers petit-émeraude (Paradisaea minor). .

Nourriture : Le régime n'est pas connu dans son détail. Les paradisiers de Guillaume sont principalement frugivores mais ils consomment également des arthropodes. Ces oiseaux prospectent beaucoup dans les arbres fruitiers où ils délogent les insectes situés sous l'écorce .

Protection/Menaces : Les paradisiers de Guillaume sont généralement considérés comme presque menacés (NT) . Ils ont une aire de disribution très réduite qui est, d'après Birdlife, à peine supérieure à 10 000 kilomètres carrés dans les presqu'iles de Huon et d'Aldabert. La population globale est sans doute peu importante et elle subit vraisemblablement un déclin assez rapide qui peut etre expliqué par l'abattage commercial des arbres et par l'éclaircissement des forets pour l'agriculture intensive.
La dégradation des zones boisées met cet oiseau en contact avec le paradisier de Raggi qui le domine dans la conquète des sites. L'utilisation de ses plumes pour la confection de costumes traditionnels ne s'effectue qu'à une échelle très réduite et n'affecte guère cette espèce.