GUILLEMOT A MIROIR
Classe : Oiseaux Ordre : Charadriiformes Famille : Alcidés Longueur : 30-32 cm Envergure : 52-58 cm Poids : 320-485 gr
Black
guillemot
Gryllteiste
Arao
aliblanco
Uria
nera
Zwarte Zeekoete
Tobisgrissla
Chistik
Tejst
riskilä
Identification : Le guillemot à miroir est noir, avec une large tache blanche ovale sur l'aile. Les pattes et l'intérieur du bec sont rouge vif. En hiver, il mue jusqu'à devenir plutôt blanc et gris. Les parties supérieures sont gris tacheté, et les parties inférieures deviennent blanches. Ce plumage d'hiver est souvent décrit comme « poivre et sel ». Les pattes sont d'un rouge plus pâle. La tache blanche persiste sur les ailes. Le bec est noir, fin et droit, et la tête est plutôt blanche. La queue est pointue. Les yeux sont brun foncé. Les juvéniles sont similaires aux adultes en plumage d'hiver, et les jeunes d'un an ont le même plumage que les adultes, avec des taches brunâtres sur la tache blanche des ailes.
Chant : le guillemot à miroir a un cri caractéristique, un sifflement faible et haut perché « piiiih », entendu surtout près des sites de reproduction. En vol ou sur l'eau, il émet un sifflement puissant et mélodieux. On peut aussi l'entendre au cours de la parade nuptiale, mais plus doux.
Habitat : le guillemot à miroir niche sur les côtes rocheuses avec éboulis. Il hiverne surtout le long des côtes. Distribution : Atlantique nord et Cercle Arctique sud. Nord de l'Europe, la bordure de l'Océan Arctique en Amérique du nord, et la Sibérie.
Comportements : le guillemot à miroir niche en solitaire ou en petites colonies d'une douzaine de couples, mais pouvant aller jusqu'à 100 couples. Pendant la parade nuptiale, le mâle décrit des cercles autour de la femelle en émettant un doux sifflement, à intervalles fréquents. Ils agitent aussi leur tête de haut en bas. Pendant l'accouplement, le mâle « danse » sur le dos de la femelle, d'une patte sur l'autre, alternativement. Ils sont monogames et fidèles à leur site de nidification. Quand il nage à la surface, le guillemot à miroir plonge vite sa tête sous l'eau, afin de regarder si les lieux sont sûrs. Il plonge avec un rapide battement d'ailes pour l'aider à s'enfoncer. On peut voir à ce moment-là les miroirs blancs de ses ailes accompagner son « vol » sous l'eau. S'il veut voler dans les airs au lieu de plonger, il court sur la surface jusqu'à ce qu'il puisse s'élever. Alors, avec ses pattes rouges dépassant derrière la queue, il décrira deux cercles à 30m de l'observateur, et s'il voit qu'il n'est pas menacé, il se posera à nouveau sur l'eau, à une distance évidente de sécurité. Le guillemot à miroir pleut plonger à une profondeur de 50 m , pendant près de deux minutes. C'est davantage un oiseau côtier que de pleine mer. La plupart restent toute l'année sur les sites de reproduction. Les aires de nourrissage varient avec la saison. Pendant la période de reproduction, les oiseaux se nourrissent sur des eaux intérieures de moins de 50 m de profondeur. Ils restent cependant assez près des rivages toute l'année. En hiver, ils se nourrissent le long des lisières des icebergs quand il y en a, et dans les polynies* du grand nord. Le guillemot à miroir est territorial sur le site du nid, les perchoirs proches de celui-ci, et les défend vaillamment. Les comportements agressifs incluent le sifflement typique et haut perché, des attaques avec le bec grand ouvert, des marches agressives, corps penché et ailes entrouvertes, et des poursuites à la surface, aériennes ou sous l'eau. Des poursuites style « saute mouton » ont été observées, où un oiseau vole parmi les autres, et vient soudainement se poser juste face à l'intrus, devant lui sur l'eau. On a pu observer aussi des guillemots à miroir nageant en ligne, sans doute une technique de nourrissage, avec la tête sous l'eau, pour surveiller avant de plonger.
* Une polynie est un endroit où la mer ne gèle jamais, à cause de courants plus chauds venant des profondeurs (environ -1,8°C ) contre -30°C au dehors, et de forts courants de surface qui poussent les morceaux de glaciers vers le large au lieu de les laisser se souder sur place.
Vol : le guillemot à miroir a un vol identique à celui des pingouins, avec un rapide bruissement des ailes. Le poids du corps est porté vers l'arrière, et les coups d'ailes sont rapides. Il garde le bec levé, et le cou et la tête bien tendus. Il est assez « ventru ».
Nidification : le guillemot à miroir fait son nid sous un rocher, dans des cavités rocheuses ou des grottes, à la base des falaises, entre la végétation et sous des branches de bois flotté. La femelle dépose 1 à 2 œufs, blanc pur ou vert pâle, tachetés de marques foncées, sur le sol ou la roche nue. L'incubation dure environ quatre semaines, assurée par les parents. Les poussins sont élevés pendant cinq semaines après l'obtention de leur plumage. Les poussins ont besoin de 3 ou 4 jours pour la naissance, quand ils sont laissés au nid sans aide. Les deux parents nourrissent les jeunes avec plus de 20 poissons par jour, jusqu'à leur premier plumage, à l'âge de 30 ou 40 jours. Parfois, les parents doivent les attirer hors du nid avec du poisson, mais une fois emplumés, les jeunes sont indépendants. Ils atteignent leur maturité sexuelle à l'âge de 3 ou 4 ans.
Régime : le guillemot à miroir se nourrit de toutes sortes d'animaux marins, crustacés (crabes et crevettes), mollusques (coquillages) et vers.
Protection/Menaces : la prédation, le mauvais temps, les fortes marées qui submergent les nids, peuvent entraver la bonne marche de la reproduction. Le guillemot à miroir est abondant dans le haut Arctique. Il est néanmoins sensible aux pollutions. Des études ont démontré la présence de pesticides, mercure et résidus d'hydrocarbures, dans les œufs et les tissus. Les hydrocarbures présents en mer sont mortels s'ils se déposent sur le plumage.