GUILLEMOT DE BRÜNNICH

Classe : Oiseaux Ordre : Charadriiformes Famille : Alcidés Longueur : 43-48 cm Envergure : 75 cm Poids : 750-1481 gr

Brunnich's guillemot Dickschnabellume Arao de Brunnich Uria di Brunnich

Caractères distinctifs : Le guillemot de Brünnich diffère peu du Guillemot de troïl. En été, tous deux possèdent le dos, le cou et la partie supérieure de la poitrine noirs, tandis que le reste du corps est d’un blanc lustré si bien qu’ils donnent l'impression de revêtir un élégant smoking. En hiver, les couleurs sont identiques, cependant le blanc recouvre la gorge, les joues et le haut de la poitrine. En plumage nuptial, le dos du Guillemot de Brünnich est plus foncé et plus brillant que le plumage brun chocolat du Guillemot de troïl. Ce dernier affiche une bande blanche qui part de l’œil en direction du côté de la tête. Les deux espèces ont en commun un bec noir, pointu, effilé comme un poignard et quelque peu aplati sur les côtés, toutefois celui du Guillemot de Brünnich est plus court et plus épais que celui du Guillemot de Troïl. En été, le Guillemot de Brünnich se distingue également par une bande blanche le long du tranchant de la mandibule supérieure.

Habitat et Distribution : Les régions les plus septentrionales de l'Asie, de l'Amérique du Nord, du Groenland et de l'Europe constituent la patrie du Guillemmot de Brünnich . En Europe, son aire de nidification est limitée à l'Islande et au littoral de la région de Mourmansk. En hiver, il reste sur les côtes Nord de la Norvège et à proximité de l'Islande. Il nomadise rarement jusqu'au Nord de la France et sur la Baltique. Pendant la saison de reproduction, les guillemots de Brünnich occupent les corniches des falaises des côtes et des îles arctiques, souvent associés à des guillemots de troïl. Pendant la saison hivernale, ils sont probablement plus pélagiques que ces derniers.

Nourriture : Les guillemots de Brünnich pêchent collectivement, au sein de groupes variant de 20 à 200 individus. Ils se nourrissent surtout de petits poissons de 5 à 15 cm de long, de crustacés tels que les calamars et les krills et de mollusques.Contrairement à de nombreux canards qui se propulsent sous l’eau au moyen de leurs fortes pattes palmées, les guillemots plongent en battant de leurs ailes à demi-ouvertes et peuvent demeurer submergés pendant plusieurs minutes. Les guillemots s’approchent des bancs de poissons nageant à une grande profondeur et les attaquent par en dessous quand ils se profilent contre la faible lumière venant de la surface.

Reproduction : Il revient à son aire de nidification fin mars ou début avril. Les premiers jours, les oiseaux restent sur l'eau, puis ils s'approprient progressivement les rochers. Ils nichent en colonies nombreuses sur les saillies des paroies abruptes . La femelle pond son oeuf unique à même le sol nu, et les deux parents le couvent alternativement pendant 30 à 36 jours. Le petit est couvert d'épaisses plumules duveteuses rappelant la laine des mammifères. Les parents lui apportent sa nourriture jusqu'à 3 fois par jour et vont la chercher parfois jusqu'à quinze kilomètres du nid. A l'âge de 18 à 25 jours, le jeune quitte son rocher même s'il n'est pas encore apte à voler. Il bat rapidement des ailes, ce qui amortit sa chute dans l'eau. Toute la bande des jeunes nage alors à la surface et pousse des cris sonores pour appeler les adultes. Les parents continuent à assister leur petit et à lui apporter sa nourriture.

Vol : Les guillemots ne sont doués ni pour le vol ni pour la marche. Comme ils ont les ailes proportionnellement plus petites que celles d’autres oiseaux de la même taille, ils doivent, pour s’envoler, effectuer des battements très rapides et prendre leur élan ou se déplacer longtemps à la surface de l’eau en heurtant la crête des vagues. Une fois dans les airs, ils peuvent atteindre d'assez grandes vitesses, proches parfois des 75 kilomètres/ heure..

Comportement : L’extraordinaire migration à la nage des oisillons du Guillemot de Brünnich de l’Arctique est un phénomène unique parmi les oiseaux. En effet, dès l’âge de trois semaines, ces derniers entreprennent un long périple qui les mène de leurs aires de reproduction jusqu’à leur aire d’hivernage située au large de Terre-Neuve. La première partie de ce voyage, soit environ 1 000 km, se fait entièrement à la nage, parce que le jeune oiseau est incapable de voler avant d’avoir atteint l’âge approximatif d’un mois et demi . Il continue de engraisser pendant son séjour en mer, nourri par son père qui l’accompagne et qui, lui aussi, se trouve dans l'incapacité temporaire de voler du fait de la mue ou avant que ne pousse de nouvelles plumes à ses ailes. Aucune autre espèce ne voyage si loin à un si jeune âge où le vol est encore impossible.