BRACHYPTEROLLE LEPTOSOME

Brachypteracias leptosomus

Classe : Oiseaux Ordre : coraciiformes Famille : Brachypteraciidés Longueur : 30-38 cm Poids : 186 gr (M) -137;5 gr (F)

Short-legged Groundroller Ghiandaia marina terricola zampecorte Carraca-terrestre Paticorta Bindenerdracke Gebandeerde-Grondscharrelaar Korotkonogaïa Rakcha

Protection et Menaces : Cette espèce qui possède une aire de distribution assez réduite, n'est pas très commune. Cependant, elle passe assez facilement inaperçue et ses effectifs sont sûrement sous-évalués. Elle vit au moins dans 14 sites protégés, dont le Parc National de la péninsule de Masoala où les effectifs sont estimés à 8800 couples. La principale menace qui touche cet oiseau est le déffrichement des régions littorales et leur transformation progressive en terres agricoles.

Caractères distinctifs : C'est le plus grand des rolliers terrestres, avec ses longues ailes, ses courtes pattes, sa tête massive et sa gorge boursouflée. Le mâle présente un dessus vert bronzé, une nuque recouverte d'un lustre bleu-violet et un sourcil chamois clair. Le croupion et les couvertures sus-caudales sont bleu-vert, ces dernières avec un lustre vert-bronze foncé. Le dessous des ailes est brun-bronzé, toutes les rectrices hormis la paire centrale présentant une bande subterminale sombre et une extrémité blanche. Les couvertures alaires portent des croissants blanchâtres surlignés de noir. Les primaires affichent une bande alaire blanche bien visible en vol. Les côtés de la face sont brun-bordeaux avec des points blancs qui se fondent dans les stries claires de la gorge. Le haut de la poitrine est traversée par une large bande blanche. Le reste des parties inférieures est chamois-blanchâtre avec des barres brunes. Le ventre et la zone anale sont moins marquées. L'iris est brun. Le bec brun foncé ou brun-corne est terminé par un crochet. Les narines près de la base de la mandibule supérieure sont entourées de vibrisses. Les contours de la bouche sont jaune terne. Les pattes sont brun-jaunâtre à doré.

La femelle diffère simplement par sa plus petite taille. Les juvéniles sont plus ternes. Ils ont une calotte plus brune avec des points blancs, une bande pectorale plus fine et un dessous chamois avec des motifs bruns différents. La mandibule inférieure est plus claire.

Habitat et distribution : Les Brachyptérolles leptosomes fréquentent les parties humides des forêts pluviales de plaines et de moyenne altitude. On les trouve presque exclusivement dans les forêts denses et peu éclairées, pourvues de grands arbres et n'ayant subi aucune perturbation. Le sol est y très humide et recouvert d'une épaisse litière de feuilles. Le sous-bois y est relativement clairsemé. Ces brachyptérolles vivent également dans des zones assez densément boisées situées sur des versants dont la pente est modérée. Ils sont également présents à la lisière de fouillis végétaux épais. Par contre, ils sont rigoureusement absents des forêts ayant subi des dégradations. Ces oiseaux sont échelonnées à des altitudes qui varient du niveau de la mer usqu'à 1500m, mais ils marquent une nette préférence pour les régions basses.

Les brachypterolles leptosomes sont endémiques de la partie Est de Madagascar, de la réserve de Tsaratanana au Nord jusqu'au Parc National Andohaheta au sud.

Chant et voix : Les rolliers terrestes (brachypteraciidés) possèdent un vaste répertoire de cris. Les plus caractéristiques sont les cris territoriaux que l'on peut entendre à une grande distance. Ces derniers sont émis presque exclusivement avant et pendant la saison de nidification, habituellement de Septembre à Février. Comme ces manifestations vocales sont à peu près le seul moyen d'établir leur présence, il semble bien que ces oiseaux passent assez facilement inaperçus en dehors de la période de reproduction. Dès qu'il s'agit de marquer leur territoire, ces oiseaux sont très bruyants. Mais ce n'est pas la seule finalité des cris, ils servent également à maintenir le contact entre les couples dans la forêt. Chez les quatre espèces qui vivent en forêt, le cris territoriaux son identiques : ce sont des notes gutturales qui forment des séries de "whoop" ou de "boob". Ils sont émis de perchoirs plus élevés que ceux qui sont habituellement fréquentés lorsque l'oiseau recherche sa nourriture. Les cris de contact sont généralement beaucoup plus doux que les cris territoriaux. Ils sont produits par les couples ou les membres d'une même famille. Ils servent non seulement à repérer les membres du clan mais ils sont également utilisés pour initier les offrandes rituelles de nourriture. Ces cris sont émis pendant toute la journée. Les cris d'alarme sont plus rauques, plus sifflants "kwish-sh" ou " tac tac tashhhhhhhrr". On peut entendre d'autres cris qui sont en liaison avec la parade ou avec l'excitation.

Comportements : C'est le plus arboricole de tous les brachypteraciidés . Tôt dans la matinée, il recherche ses aliments dans le feuillages des arbres. Plus tard dans la journée, il regagne l'étage inférieur de la végétation ou il descend à terre. Il est également actif dans la faible lumière du crépuscule et même plus tard. Lorsqu'il est perché, le Brachypterolle leptosome reste immobile pendant de longues minutes, parfois jusqu'à une heure. Il se tient dans un petit arbre, un arbuste ou un pandanus, tournant seulement la tête pour repérer une proie, puis il se déplace rapidement d'un vol direct et bruyant pour rejoindre un nouveau perchoir ou pour s'emparer d'une victime. Avant de prendre son envol, il ébouriffe ses plumes, agite nerveusement ses ailes et imprime des mouvements saccadés à sa queue. La plupart des proies sont capturées dans le feuillage ou sur le tronc des arbres. Un faible nombre est saisi à terre ou dans la litière de feuilles. Dans ce dernier cas, l'oiseau fouille avec ses pieds, en particulier dans les endroits où les arbustes son nombreux et l'herbe très éparse. Les proies sont achevées de deux façons différentes : soit elles sont frappés violemment contre une branche, soit elles sont écrasées avec le bout du bec. Après quoi, elles sont avalées toutes entières.

Le brachyptérolle leptosome est sédentaire et adopte des moeurs territoriales. Le territoire d'un mâle peut atteindre jusqu'à une vingtaine d'hectares. On ne possède aucun rapport concernant des mouvements altitudinaux saisonniers. Cependant, les effectifs varient parfois localement en fonction des conditions climatiques.

Reproduction : La saison de nidification intervient d'Octobre à Janvier. Le dépôt des oeufs se déroule la plupart du temps en décembre et les éventuelles pontes de substitution ont lieu au mois de Janvier. Contrairement aux quatres autres espèces du genre qui nichent dans des terriers situés au niveau du sol, le Brachytérolle leptosome construit son nid à une assez grande hauteur dans les arbres. A ce jour, on n'a découvert que deux nids de cette espèce à Madagascar. Le premier était situé dans une cavité naturelle à quelques 18 mètres au-dessous du sol dans un arbre du genre weinmannia de la famille des cunionacées. Le second nid était creusé par le couple dans une touffe de plantes épiphytes, 22 mètres au-dessus du sol dans un grand arbre du type canarium de la famille des burséracées. Toutefois, il n'est pas exclu que le Brachypterolle leptosome adopte occasionnellement le même mode de reproduction que ses congénéères, car il a été aperçu jaillissant d'un tunnel terrestre au cours du mois de Septembre. La ponte comprend probablement 1 ou 2 oeufs qui sont couvés par la femelle seule pendant 22 à 26 jours. Pendant cette période, elle est rarement ravitaillée par le mâle. Un seul oisillon prend son envol, environ une trentaine de jours après l'éclosion.

Nourriture : Le Brachptérole leptosome se nourrit principalement d'invertébrés. La liste de ses proies est relativement longue : fourmis, foumilions, coléoptères et leurs larves, chenilles, mille-pattes, cigales, crabes terrestres, sauterelles, mantes religieuses, punaises, escargots, araignées, phasmes et vers de terre. Il consomme également des petits vertébrés tels que les caméléons, les grenouilles, les géckos, les lézards et les serpents. Il n'est pas impossible qu'il ingurgite aussi des oeufs d'oiseaux car il subit l'agressivité et les attaques d'autres espèces.