DIDUNCULE STRIGIROSTRE

Didunculus strigirostris

Classe : Oiseaux Ordre : Colombiformes Famille : Columbidés Longueur : 34-35 cm (M) 32 cm (F) Envergure : ?? cm Poids : 400 gr Longévité :?? ans

Tooth-billed pigeon, Samoan Pigeon   Zahntaube Diduncolo becco dentato Paloma Manumea   Tanduif   Tanddue
  Hammasnokkakyyhky Oohashibato

Caractères distinctifs : Le diduncule possède un bec relativement massif, fortement recourbé et terminé par un crochet. La mandibule inférieure porte trois échancrures en forme de dent plus ou moins saillantes de chaque côté. Les lores et la zone de peau nue assez développée autour des yeux sont rouges. Le front, le capuchon et la nuque jusqu'au manteau affichent une belle couleur noirâtre foncé avec un léger lustre bleu-vert ou bleu argenté. La partie basse du manteau , les scapulaires et les petites couvertures sont chatain brillant. Les grandes couvertures et l'ensemble des rémiges sont gris brun plus foncé, l'extérieur des grandes couvertures et l'intérieur des tertiaires présentant une teinte chatain brillant. Le dos et le couvertures sus-caudales sont chatain foncé. La queue est un peu plus foncée, affichant une couleur chatain-bordeaux.

Le menton, la gorge, le cou, les couvertures auriculaires et la poitrine sont noirâtres, avec une nuance grise sur la gorge et un reflet vert foncé sur la poitrine. Le ventre est noirâtre avec un léger lustre vert. Les flancs, les cuisses et la zone anale forment un ensemble gris-brun foncé. Les tarses sont nus. Les couvertures sous-caudales sont chatain sombre. Le dessous de la queue roux est bordé de gris-brun sur les filets intérieurs. Le dessous des ailes est gris fuligineux, avec des rémiges brunes. L'iris est brun sombre. Le bec est jaune ou orange avec une cire rouge à la base. Les pattes sont rouge foncé.

Les femelles sont très semblables à leurs partenaires mais elles ont tendance à avoir un lustre argenté moins étendu sur le cou. Les juvéniles n'ont pas de lustre vert sur le tête, le cou et la poitrine, encore que ce dernier puisse être parfois visible sur la poitrine. Ces parties ont une couleur noirâtre, avec des bandes chatain ou chamois sur les plumes, ce qui leur donne un aspect barré. Le dessus est chatain, mais plus pâle et plus roux que les ailes. Chaque plume des parties supérieures est fortement taché de noir, ce qui entraine un effet de barres. Le ventre est noir avec des bordures chamois sur chaque plume.

Chant et voix : Le cri d'alarme des mâles est délivré d'une position élevée dans un arbre. C'est un "oooo" prolongé, avec des notes montantes et descendantes, qui dure environ une seconde et demie. Il est habituellement répété à intervalles réguliers de 6 à 10 secondes. Le cri des femelles est semblable mais parait plus aigü. On peut également entendre quelques grognements gutturaux et un roucoulement plaintif qui résonne comme un cri de danger.

Habitat et Distribution : Ce pigeon peu ordinaire affiche une solide préférence pour les forêts primaires n'ayant subi aucune perturbation. Son installation dans cet habitat est lié à la présence d'arbres du genre dysoxylum qui constituent probablement sa seule source de nourriture. Il est en effet incapable de s'adapter aux plantations qui ne sont pas constituées par des espèces indigènes ou locales. Cependant, avec la récente déterioration de son habitat, il fréquente de plus en plus les lisières, les bouquets d'arbres le long des routes. Il visite même les clairières pourvu qu'il y subsiste des arbres d'origine locale. Le diduncule strigirostre vit à des altitudes qui varient de 300 à 1400 mètres, avec une préférence particulière pour les hauteurs les plus élevées. Cet oiseau est endémique de Samoa, où sa présence est connue uniquement dans les îles Savai'i, Upolu et Nu'utele.

Comportements : C'est un oiseau grégaire, que l'on rencontrait autrefois couramment en bandes de vingt ou trente individus. Désormais, de nos jours, il vit en bandes plus restreintes ou en couples, voir même en solitaire. C'est un pigeon très discret dont on pensait, jusqu'à une période récente, qu'il se nourrissait à terre. Il semble qu'en réponse aux menaces des prédateurs, il ait, à présent, adopté un mode de vie presque entièrement arboricole, passant la plus grande partie de son temps dans l'ombre du feuillage des grands arbres. S'il prend son envol précipité, ses ailes produisent un claquement puissant tandis qu'il s'éloigne d'une allure agile. Lorsqu'il émet un cri à partir d'un perchoir situé à une grande hauteur, il effectue une légère révérence à chaque roucoulement.

Reproduction : Une grande partie de ses moeurs reproductives nous sont inconnues. Il était jadis réputé pour nicher à terre. De nombreux orntithologues de la fin du XIXème siècle rapportent avoir capturé des diduncules alors qu'ils couvaient au sol. Il s'avère que, par crainte des prédateurs, les diduncules strigirostres nichent à présent dans les arbres, à des hauteurs pouvant atteindre jusqu'à 15 mètres. La ponte est constituée habituellement de 2 oeufs. Les deux parents couvent et se relaient sur le nid avec une grande régularité. On ignore la durée de la période d'incubation et de séjour des jeunes au nid.

Nourriture : Le diduncule strigirostre se nourrit presque exclusivement des graines et des fruits du dysoxylum, de la famille des méliacées . il utilise son remarquable bec pour extraire la partie dure du fruit , évacuant la chaire visqueuse grâce à un mouvement adapté de la mandibule inférieure. Cette technique sans égal lui garantie l'exclusivité de cette catégorie d'arbre et le met à l'abri de la concurrence des autres pigeons frugivores.

Protections et menaces : Vers le milieu des années 80, les effectifs étaient évalués entre 4 800 et 7 200 individus. A la suite des cyclones du début des années 90, ils avaient chuté à environ 2 500 unités. La déforestation en vue d'augmenter la superficie des terres agricoles constitue le premier danger. Il faut y ajouter la pression de la chasse. Aux alentours de 1985, 400 oiseaux en étaient victimes chaque année. Heureusement, depuis quelques années, l'espèce est protégée et on n'est plus autorisé à la tirer. De plus, à Samoa, cet oiseau a été choisi comme enblême pour le développement de la conscience pour la conservation du patrimoine naturel.