PODARGE OCELLE

Podargus Ocellatus

Classe : Oiseaux Ordre : Caprimulgiformes Famille : Podargidés Longueur : 32-48 cm Envergure : ?? cm Poids : 131-142 gr(F) 163 gr (M)

Marbled Frogmouth, Podargo ocellato Podargo Ocelado Marmorschwalm
  Gemarmerde Uilnachtzwaluw Marmoripöllökehrääjä Hvidbrynet Frømund

Chant et voix : Le chant (le cri?) du podarge mâle est une série de huit à neuf "koo" lugubres qui ressemblent aux sifflements d'un train dans le lointain. Ce peut être également une série de notes liquides "koor-loo, koo-loo, koo-look ou whoor-loop" qui montent légèrement. Habituellement, ce chant est délivré en saccades brusques, cependant pendant la saison de nidification, c'est une suite monotone et continue qui dure de longs moments. La femelle possède un chant (cri) assez

similaire quoique plus rude. Il est émis à partir d'un perchoir tel qu'une branche d'arbre ou une plante pendante. On peut l'entendre surtout au crépuscule et à l'aube, mais pendant la reproduction , il résonne pendant toute la nuit. Pendant la saison de nidification, les podarges ocellés émettent une autre cri pour marquer leur territoire et signifier que le nid est occupé : il s'agit d'un "woo-woo-woo-woo-wooa" en ce qui concerne le mâle et d'un "wa-wa-wa-wa-wa" en ce qui concerne la femelle. Il est suivi par un claquement de bec.

Caractères distinctifs : Chez ce podarge à l'aspect général brunâtre, les deux sexes sont légèrement différents. Chez le mâle, le front, le capuchon et la nuque sont brun-roussâtre, avec des points brun-noirâtre terminés de chamois. Aucun collier ne vient encercler l'arrière du cou. Le manteau, le dos, le croupion et les couvertures sus-caudales sont brun-roussâtre, avec des taches brunes et chamois, des stries et des points brun-noirâtre, tous ces motifs présentant souvent des extrémités chamois. Les couvertures primaires brun foncé sont barrés et ponctués de fauve. Le reste des couvertures alaires est brun-roussâtre avec des taches et des mouchetures noires. Les scapulaires chamois sont tachés, barrés et vermiculés de brun. Les rémiges primaires et secondaires sont brunes avec des motifs chamois et fauves. Les tertiaires sont brun-roussâtre avec des motifs bruns et chamois. La queue brun-roussâtre est barrée de noirâtre. Le sourcil blanc ou chamois s'étend jusqu'au front, juste au-dessus du bec. Les lores et les couvertures auriculaires sont roux uni ou avec des barres brunes. Le menton, la gorge et la partie supérieure de la poitrine sont chamois pâle ou blanc-grisâtre avec de fines barres brunes. Le reste de la poitrine esr btun-grisâtre avec d'évidentes marques brunes, blanc-crême, chamois-pâle et brun-noirâtre. Le ventre et les flancs sont barrés de brun avec de franches marques chamois pâle et blanc-crême. Le dessous de la queue est chamois pâle ou blanc-crême. Les couvertures sous alaires sont chamois.

La femelle est assez semblable à son partenaire mais ses parties supérieures sont plus unies. Son dessous porte des motifs brun- noirâtre plus discrets et semble plus uniforme bien qu'il présente parfois de petites mouchetures blanc-crême ou chamois-clair. Les juvéniles ont un dessus brun-roux avec de légères barres noires et blanches. Les parties inférieures sont blanchâtres avec de fines barres brunes.

Habitat et Distribution : Les podarges ocellés préfèrent les épaisses forêts pluviales de plaines, mais on les trouve également dans les parcelles éparses, ainsi que dans les forêts de mousson, les broussailles, les forêts secondaires déjà bien régénérées et à la lisière des zones boisées. En Papouasie-Nouvelle-Guinée, ils fréquentent aussi les savannes d'eucalyptus, alors que, dans le nord de l'Australie, ils sont présents dans les forêts riveraines et côtières composées d'arbres à feuilles semi-caduques, entre le niveau de la mer et 1600 mètres. Dans l'Est de l'Australie, ils vivent dans les forêts subtropicales dotées d'une canopée dense, dans des zones de ravins escarpés où s'écoulent de petites rivières. Occasionnellement, on les trouve également dans des zones ouvertes, dans des forêts sclérophylles ou même dans des plantatations, entre 0 et 800 m.

Cette espèce australasienne occupe une vaste aire de distribution qui s'étend de la Nouvelle-Guinée jusqu'aux îles Salomon, au nord-Est et à l'Est de l'Australie. Six races sont actuellement reconnues : Podargus Ocellatus, la race type, vit dans les iles de la Papouasie occidentale (Waigeo, Salawati, et Misool), Iran Jaya (y compris les îles Yapen et Meos Num dans la Baie de Geelvink), les îles Aru et le partie orientale de la Papouasie. La race Marmoratus vit dans l'extrême nord-Est de l'Australie et la péninsule du Cap york. La race Plumiferus est présente dans les forêts côtières du SE du Queensland et du NE des Nouvelles-Galles-du-sud. La race Intermedius est sédentaire aux îles Trobriand, et dans l'Archipel d'Entrecasteaux. La race Meeki vit dans l'archipel de la Louisiade. Enfin, la race Inexpectatus est présente aux îles Salomon, dans les îles Bougainville, Choiseul et Isabelle.

Reproduction : Sur toute la surface de son aire, la saison de nidification se déroule d'Août à Décembre, ce qui correspond au printemps dans l'hémisphère sud. Le podarge ocellé est territorial pendant toute l'année. Les territoires de nidification ne dépassent guère quelques hectares. Il arrive cependant que les titulaires de ces territoires deviennent silencieux et soient obligés de changer d'emplacement à cause des cris répétés de podarges gris (podargus strigoides). Les deux parents s'occupent de la construction du nid et collectent les matériaux en creusant à terre ou en arrachant des brindilles et des bouts de bois à proximité du site de nidification. Le nid est une petite plateforme peu encaissée, de 8 à 20 centimètres de diamètre et de 2 à 4 cm de profondeur. Il est bâti avec des brindilles, des petit batons, des vrilles de plantes grimpantes, du lichen, de l'herbe et de la mousse. La dépression dans laquelle sont déposés les oeufs est vraiment peu creusée. Le nid est placé généralement sur la fourche d'un arbre, entre 3 et 40 mètres au-dessus du sol, et il peut être utilisé pendant plusieurs années consécutives. On peut également le trouver au sommet d'une plante épiphyte, sur un bâtiment ou même à terre.

La ponte comprend habituellement un ou deux oeufs, rarement 3. Ils sont de forme élliptique, de couleur blanc sale, et mesurent environ 55 X 30 millimètres. L'incubation est assurée par le mâle pendant la journée, le femelle se perchant à une hauteur de 50 mètres ou plus. Les deux parents se relaient probablement pendant la nuit. L'oiseau qui couve est visité ou nourri tous les quarts d'heure pendant toute la durée de son service. On ne connait pas exactement la durée de l'incubation. Les oisillons, qui ne sont ni précoces ni vraiment nidicoles sont nourris plusieurs fois après le crépuscule et encore une fois avant l'aube. Ils deviennent autonômes au bout de 31 jours. Dans le nord de l'Australie, et plus particulièrement dans la péninsule du Cap york, il est courant que seul un oisillon prenne son envol.

Comportements : Les podarges ocellés ont des moeurs crépusculaires et nocturnes. Ils se reposent sur le sol ou sur un endroit proche du sol, sur des racines, des arbres tombés, au milieu de plantes grimpantes ou de fougères basses, sur des plantes épiphytes, des branches horizontales qui saillent à quelques centimètres au-dessus du plancher de la forêt. Ils se reposent habituellement seuls, mais parfois aussi en couples ou en petits groupes familiaux. Deux adultes ou plus se tiennent épaule contre épaule, quelques jeunes s'intercalant entre les parents. Les sites de repos peuvent être utilisés plusieurs jours de rang. Si un danger se présente, l'oiseau qui se repose, adopte immédiatement une posture d'alarme en comprimant ses plumes, en étirant son cou et sa tête, et en pointant sa tête et son bec vers le haut. Le oiseaux qui se reposent appuient souvent leur corps et leur queue contre le tronc. Si l'oiseau doit quitter précipitemment son perchoir, il s'installe sur une position plus élevée et il s'y couche de tout son long sur une branche, bien en vue. Dès qu'il se pose, le podarge ocellé est fréquemment harassé et assailli par d'autres espèces telles que les méliphages. Lorsque c'est le cas, il adopte une posture d'alarme, mais cette fois avec la bouche grande ouverte.

En dehors de la saison de nidification, les territoires mesurent de 8 à 18 hectares. L'activité principale se déroule de la mi-soirée et du crépuscule jusqu'à l'aube. Aux alentours du milieu de la nuit, cet oiseau se tient souvent au sommet de la canopée.Toutefois, au cours de la période de reproduction ou pendant les nuits de la pleine lune, le podarge ocellé est actif pendant toute la nuit. Il se perche fréquemment sur les branches ou occasionnellement sur les poteaux qui bordent les routes. S'il se sent menacé, il entreprend une parade de défense en écartant les ailes. Il chasse à partir de perchoirs bas : branches, souches, poteaux de cloture et petits rochers en saillie Les oiseaux qui recherchent leur nourriture volent de perchoirs en perchoirs sur toute l'étendue de leur territoire. Les oiseaux qui chassent planent à partir d'un perchoir et entreprennent un plongeon de faible amplitude qui leur permet de capturer leur proie à terre, sur une branche ou dans le feuillage. Le proies les plus menues sont consommées sur place alors que les plus volumineuses sont rapportées au perchoir où elles sont frappées contre une surface rigide avant d'être avalées. Occasionnellement, le podarge ocellé chasse à proximité des éclairages artificiels : faisceaux des projecteurs ou lanternes à gaz.

Nourriture : Les podarges ocellés sont principalement des insectivores. Ils consomment des plécoptères ou perles, des blattes, des perce-oreilles, divers types d'orthoptères (y compris les grillons et les ensifères), des papillons de nuit et leurs larves, des coléoptères (en particulier les capricornes), des araignées, des punaises, des cigales et des grenouilles. Il leur arrive occasionnellement de capturer de minuscules chauves-souris et des petits oiseaux (en particulier des Miros jaunâtres, Tregellasia capito) lorsque ceux-ci sont englués dans des nappes de brume.