TALEVE SULTANE

Classe : Oiseaux Superordre : Echassiers Ordre : Gruiformes Famille : Rallidés Longueur : 45-50 cm Envergure : 47-53 cm Poids : ?? kg

Purple swamphen   Purpurhuhn Calamon commùn   Pollo sultano
Purperkoet Stäppvipa

Caractères distinctifs  : la talève sultane possède un plumage bleu violet soyeux, avec des reflets métalliques sur la gorge et la poitrine, sur lequel contraste la couleur blanche des plumes sous caudales. Le bec est très grand, de forme triangulaire, et la mandibule supérieure volumineuse et recourbée, ce qui lui donne un aspect étrange. Il se prolonge jusqu'au sommet de la tête par une plaque frontale d'un rouge vif comme le bec et les longues pattes. Celles-ci se terminent par des doigts très longs aux griffes longues et effilées, spécialement celle du doigt postérieur. Les yeux sont également rouges. Les deux sexes sont similaires. Les juvéniles ont un plumage gris ardoise bleuté, non brillant. La gorge et la face sont gris bleuté.

25/02/2014

Chant : la voix de la talève sultane est difficile à définir. Le cri au moment de l'envol, rappelle beaucoup le son produit par une petite trompette. Il en existe plusieurs autres, possédant richesse et variété. Son cri est lancé depuis un endroit caché au plus dense de la végétation, et très souvent de nuit. Un autre de ses cris est une sorte de lamentation, une série de puissants sons continus qui vont crescendo, et atteignent une sonorité humaine impressionnante. Ce cri est émis en fin de journée et dans l'obscurité par un seul individu.

D'autres cris sont au contraire plus brefs et rauques, allant du grognement au son d'une clochette, se terminant sur un dernier souffle de trompette. Beaucoup de ces cris sont émis en coeur par plusieurs talèves, et toujours de nuit, augmentant en intensité au fur et à mesure que l'excitation monte.

Reproduction  : la talève sultane commence la construction du nid avant que la végétation ait trop poussé. C'est un nid flottant construit au plus dense des roseaux. C'est une plate forme de tiges sèches qui servent de base, recouvertes de larges feuilles, et surmontées d'un tunnel de feuilles aquatiques. Le nid est construit par les deux parents. On peut dire que c'est une énorme construction. C'est en réalité un tas de tiges de roseaux secs, soutenus sur le fond, et émergeant seulement de quelques centimètres. Chaque nid possède une ou deux rampes d'accès.

La ponte a lieu en avril/mai. La femelle dépose les oeufs dans une sorte de coupe grossière. Ils sont assez grands (54,5 x 37 mm ), brillants, la coquille est très claire et peut varier en tonalité. Elle est parsemée de taches violacées au fond et de points bruns. L'incubation dure environ 25 jours. Les poussins abandonnent le nid au bout de 4 ou 5 jours après l'éclosion. Ils sont couverts de duvet noir, les pattes sont rouges avec de longs doigts, et les griffes sont noires. Le bec est déjà très fort, gris foncé, rouge sang à la base. Peu de temps après apparaissent les premières plumes qui sont déjà bleu violet mat, typiques des immatures. Ils grandissent rapidement, bien nourris par les parents. Le rouge du bec commence chez les jeunes par la plaque frontale, et gagnera le bec entier au mois d'août.

Nourriture  : la talève sultane a un régime essentiellement végétarien, à base de tiges et de sève de plantes aquatiques. Parfois, elle peut consommer des poissons morts trouvés entre les canaux.

Protections/Menaces : les talèves sultanes ont un impact important sur leur propre habitat, à la vitesse où elles consomment les racines. Parfois, l'aspect des marais où elles ont passées est spectaculaire. Cependant, le pouvoir de régénération de ces roseaux (typha, carex, scirpus, phragmites communis) est tel, qu'il est improbable que les talèves soient capables de détruire leur propre habitat. De plus, elles contribuent même à éviter sa trop grande expansion.

La talève sultane, bien que protégée dans la plupart des endroits où elle vit, est quand même victime du vol de ses œufs et de la chasse, et bien sûr, le drainage des marais et la pollution par les insecticides et le plomb restent malgré tout une menace.

Sous-espèces et Distribution (13) : P.p.porphyrio - Est & Sud de l'Espagne, Sud de la France et Sardaigne jusqu'au Maroc, Algerie et Tunisie. P.p.madagascariensis - Egypte, Afrique sub-Saharienne et Madagascar. P. p. caspius - Mer Caspienne , NO de l'Iran et Turquie. P p.seistanicus - Iraq et Sud Iran jusqu"à l'Afghanistan, le Pakistan et le NO de l'Inde. P.p.poliocephalus - Inde et Sri Lanka jusqu"au Bangladesh et les îles Andamans et Nicobar, Nord du Myanmar jusqu'au sud de laChine (Yunnan) et le Nord de la Thailande. P.p.viridis - Sud Myanmar, Sud Thailande et Peninsule Malaise en passant jusqu'à l'Indochine jusqu'en Chine méridionale. P.p.indicus - Grandes îles de la Sonde jusqu'à Bali et Sulawesi. P.p.pulverulentus - Philippines. P.p.pelewensis- Palau Island . P.p.melanopterus - Moluques et petites îles de la Sonde jusqu'à la Nouvelle Guinée. P.p.bellus - Sud-ouest de l'Australie. P. p. melanotus - Nord & Est de l'Australie et Tasmanie jusqu"à la Nouvelle-Zélande, île Kermadec et île Chatham; migre en Nouvelle Guinée. P.p.samoensis Peale, - îles de l'Admirauté, Nouvelle Caledonie en direction de l'Est jusqu'aux Samoas.

Habitat  : la talève sultane aime les marais où abondent les laîches, avec des alternances d'inondations et de sècheresse. A ce moment-là, les oiseaux s'éloignent vers les lagunes côtières et les fleuves, où ils passent le reste de l'été et l'automne, jusqu'à l'inondation des marais avec les pluies et les crues.

Distribution : Europe, Afrique, Asie, Australie, Nouvelle Zélande.

Comportements : la talève sultane a une étrange façon de se nourrir, en se servant de ses longs doigts. Elle se nourrit en marchant si elle se sent protégée, le long de la zone vaseuse bordant les roseaux. La nourriture est prise avec une patte, de préférence la droite. Les fragments végétaux sont tenus entre les doigts et élevés jusqu'à la moitié de la hauteur les séparant du bec. Si un fragment tombe, il est récupéré avec les doigts et non avec le bec, bien que souvent la tentative échoue. Les morceaux de racines ne pouvant être déplacés de cette façon, sont maintenus au sol avec les doigts et déchiquetés avec le bec.
La talève sultane a été vue nourrissant ses petits avec la sève des roseaux, arrachant les tiges avec le bec et les saisissant avec les doigts, comme le ferait un perroquet.

Vol : la talève sultane vole relativement bien, avec les pattes pendantes, ce qui permet de l'identifier à bonne distance, et lui a valu d'être cataloguée « d'oiseau à l'aspect grotesque » et également « comme ressemblant à un intrus venant des tropiques ou une relique de la préhistoire. » (VIELLIARD-1974)

Texte de Nicole Bouglouan

Sources:

HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Volume 3 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN : 8487334202

THE HANDBOOK OF BIRD IDENTIFICATION FOR EUROPE AND THE WESTERN PALEARCTIC by Mark Beaman, Steve Madge - C.Helm - ISBN: 0713639601

LES OISEAUX DE THAILANDE par Roland Eve et Anne-Marie Guigue - Times Editions - ISBN: 9812042008

BIRDS OF THE MIDDLE EAST by R.F. Porter, S. Christensen, P Schiermacker-Ansen C.Helm - ISBN: 0713670169

BIRDS OF AFRICA SOUTH OF THE SAHARA by Ian Sinclair and Peter Ryan - Princeton University Press Princeton and Oxford - ISBN: 0691118159

BIRDS OF THE GAMBIA AND SENEGAL by Clive Barlow and Tim Wacher – Helm Field guides – ISBN: 0713675497

Avibase (Lepage Denis)

BirdLife International (BirdLife International)

Pájaros de España (JL Beamonte)