TETRAOGALLE DU TIBET

Classe : Oiseaux Ordre : Galliformes Famille : Phasianidés Longueur : 50-56 cm Poids : 1500-1750 gr (M) - 1170-1600 gr (F)

Tibetan Snowcock Tibetkönigshuhn Perdigallo tibetano Tetraogallo del Tibet

Caractères distinctifs : Chez cette espèce originaire des massifs montagneux du Centre de l'Asie, les deux sexes sont généralement identiques. Le mâle possède un court éperon aux tarses, absent chez la femelle. Le capuchon et la nuque sont gris, contrastant avec les couverures auriculaires brun-pâle et la partie centrale du cou blanchâtre. Les lores sont indistinctement blanchâtres. La partie supérieure de la poitrine est entourée par une large bande grise qui la sépare du reste des autres parties inférieures blanches. Les flancs et le bas ventre blancs sont barrés par de longues rayures longitudinales noires qui sont à la fois plus ondulantes et plus frappantes au fur et au mesure que l'on s'approche des côtés. Les sous-caudales sont noirâtres, fortement mouchetées et rayées de blanc. Le dessus de la queue est brun-noir, bordé de roux, avec des rectrices centrales entièrement rousses. L'ensemble des parties supérieures présentent une teinte gris sableux, marquée de rayures chamois-ôcre, plus évidentes sur les couvertures alaires et les scapulaires. En revanche, pas de marques sur le croupion ni sur les couvertures sus-caudales gris-roux qui sont finement vermiculés . Les primaires et les secondaires affichent une couleur gris-brun, ces dernières étant largement bordées de blanc, formant un bord de fuite.

Les femelles adultes sont plus ternes que les mâles. Les motifs de la tête et la bande pectorale sont plus diffus, noyés dans une espèce de mouchetage pâle et sans éclat. Les juveniles ne possède pas en principe de marquage dorsal. Les mâles de première année sont assez semblables aux femelles, mais avec un marquage sur la nuque et sur la poitrine qui apparait comme plus grossier. La coloratrion blanche des lores forme comme une espèce de délicat sourcil. Ils acquièrent leur plumage adulte seulement au cours de leur deuxième hiver.

Habitat et Distribution : Les tétraogalles du Tibet fréquentent à la fois les prairies alpines d'altitude et les versants d'herbes rases des montagnes et des plateaux jusqu'à la limite des neiges. Ils s'installent généralement au-dessus de 3500 mètres, à des pointes culminants jusqu'à 5000-6000 mètres, mais en hiver, ils redescendant à des altitudes plus modérées, avoisinant les 2450 mètres. Même dans les pires conditions de vent, les tétraogalles du Tibet evitent les lisières des forêts. Dans les endroits où son aire de Distribution coïncide avec celle du tétraogalle de l'Himalaya, il occupe des sites plus élevés que ce dernier. Il existe quatre variations géographiques du tétraogalle du tibet, les populations vivant au centre de l'aire de distribution ayant une livrée plus sombre, alors que ceux qui vivent à l'Est et à l'ouest en possèdent une plus claire et plus sableuse. La race type Tibetanus Tibetanus vit à l'Ouest du Tibet, dans le Nord-Ouest de l'Inde (Ladakh et Cahemire), dans le nord et l'Est du Pamir, au Tadjikistan et au Xinjiang. La race Tibetanus Aquilonifer est présente dans le sud du Tibet, au Népal, au Sikkim, et au Bhoutan. Tibetanus Henrici est présente uniquement en Chine, dans le Xinjiang. La dernière race, Tibetanus przewalskii, peut également s'observer au chine, mais au Qinghai et dans le sud-Ouest du Gansu.

Nourriture : Comme la plupart de ses congénères, le tétraogalle du Tibet a un régime majoritairement végétarien. Il se nourrit presque exclusivement de baies, de graines, de tiges, de racines mais également de petis insectes pendant la saison de nidification. La recherche des aliments est collective et s'effectue en groupes parfois assez volumineux et pouvant compter quelques dizaines d'oiseaux.

Reproduction : Le tétraogalle du tibet est probablement monogame. Son nid est une simple dépression légèrement garnie d'herbes et de feuilles mortes. Il est souvent dissimulé par un gros bloc de pierre ou un arbuste bas. La ponte est constituée de 4 à 7 oeufs, blanc argile à chamois-roux, partiellement ponctués de brun-rougeâtre, plus abondamment sur le bout fin. Les oeufs sont généralement pondus à la fin mai mais on n'a pas d'information sur la durée de la période d'incubation ni sur le soin apporté par les parents pendant l'éducation des jeunes.

Comportements : Aussi loin qu'aillent nos connaissances, le tétraogalle du tibet a des habitudes comportementales assez similaires à celles des autres espèces de tétraogalles, et plus particulièrement à celles du tétraogalle altaïque. En dehors de la période de reproduction, il a des moeurs sociales très développées, recherchant sa nourriture en bandes pouvant atteindre 50 individus. Quelque informations plus anciennes font part de grands rassemblements à l'automne, composés de plusieurs centaines d'oiseaux descendant vers les vallées à des altitudes inférieures. Les couples appariés quittent les groupes hivernaux aux environs du mois d'Avril. Les mâles s'installent sur des promontoires rocheux et commencent à appeler dès les premières heures de la matinée lorsque le temps est beau. En cas de temps humides, ils restent plutôt silencieux. Dès qu'ils soupçonnent le moindre danger, les tétraogalles courent en direction du sommet vers des affleurements rocailleux d'ou ils peuvent s'élancer et prendre leur envol si cela est nécéssaire. Quelque soient les espèces, les tétraogalles possèdent une serie de cris et d'appels d'apparence assez similaire. Chez le tétraogalle du Tibet, le cri d'alarme est une série de 4 ou 5 notes sifflantes portant à une longue distance et ressemblant en qualité au cri du courlis européen. Les oiseaux effarouchés qui prenent leur envol pour s'enfuir, poussent des sifflements saccadés, plus sobres que ceux du tétraogalle de l'Himalaya, mais qui se transforment en caquètements continus alors qu'ils descendent en planant le long des pentes.