HOCCO A PIERRE

Pauxi pauxi

Classe : Oiseaux Ordre : Galliformes Famille : Cracidés Longueur : 85-92 cm Poids : 3500-3750gr (M) 2650 gr (F) longévité : ?? ans

Northern Helmeted Curassow Crace dall'elmo Pajuí Copete de Piedra Nördllicher Helmhokko Helmhokko   Hjelmhokko hoko prílbový Venezuelankypärähokko Chlemonosnyi gokko   kabutohoukanchou Sisakos hokko

Caractères distinctifs : Chez cette espèce, on distingue 2 formes différentes : dans la forme normale, le mâle et la femelle sont quasiment identiques. Ils ont un plumage noir avec un lustre verdâtre et de beaux reflet bleu de Prusse, chaque plume du corps ayant une bordure noire velouté, ce qui provoque un léger aspect écaillé. Les plumes du milieu de l'abdomen et celles du bas du dos, sont plus ternes, plus douces et n'ont pas de liserés noirs. Les plumes de la tête et du haut du cou n'ont pas de lustre vert, elles sont très denses, souples et veloutées. Celles du capuchon sont dressées. Les recrices ont des extrémités blanches qui ont environ 25 millimètres de longueur. Le bas-ventre et les couvertures sous-caudales sont blanc pur, la transition avec les parties sombres se faisant de façon abrupte. Le sommet du crâne est surmonté par un casque bleu-ardoise pâle en forme de figue. Les yeux sont bruns, le bec saumon cramoisi. Les pieds sont rose-saumon ou rouge carmin terne.
La forme rousse ne concerne qu'un nombre limité de femelles. Autrefois, on pensait que tous les mâles étaient noirs et toutes les femelles rousses, ce qui n'est pas le cas . A la fin du XIème, les oiseaux de forme rousse étaient assez nombreux alors que de nos jours, à peine 25% des femelles revêtissent ce plumage, le reste (75%) étant de forme normale.
Les femelles de forme rousse ont une tête et un haut de cou noirâtre terne, avec du brun sous-jacent. La queue est identique à celle de la forme normale, avec toutefois des extrémités chamoisées. Dans le reste du plumage, les barres et les vermiculures roux-brun et noir terne se mèlent de façon assez compliquée. De nombreuses plumes ont des liserés blanc-grisâtre. Le plumes du milieu de l'abdomen sont plus claires, moins barrées. Le bas-ventre et les sous-caudales sont blancs comme dans la phase normale. Le plumage des jeunes poules ressemble sans doute assez étroitement.
Le hocco à pierre est vraiment est un cas très particulier et original, c'est la seule espèce chez laquelle les femelles affichent deux formes différentes.

Voix et chant : Le cri d'alarme est un "chuck-chuck" qui ressemble à celui d'un écureuil de montagne. Le cri territorial des mâles commence en décembre ou à la fin de la saison sèche. Le chant au débit assez monotone est une sorte de bourdonnement qui ressemble au grincement d'un vieil arbre. Il est composé de six à dix notes, est divisé en 2 phases et dure environ 1 minute. Durant la première phase, l 'oiseau semble aspirer plus d'air, la poitrine est dilatée , la tête et le cou sont agités de haut en bas comme s'il éffectuait des mouvements de pompage. Dans la deuxième phase, l'oiseau a le bec fermé, il rejette l'air et c'est seulement à ce moment que l'on peut entendre le mystérieux bourdonnement ventriloque.

Habitat et Distribution : Les Hoccos à pierre fréquentent les forêts denses, humides et fraiches de montagne.. On les trouve principalement sur les pentes abruptes de la zone subtropicale mais on peut aussi les apercevoir parfois dans les zones tropicales et tempérées voisines. Ces oiseaux marquent une nette préférence pour les parties les plus épaisses des forêts de nuage entre 1000 et 1500 mètres d'altitude, mais on peut aussi les observer de façon plus sporadique entre 500 et 2200 mètres. Le long des côtes du Venezuela, ils préfèrent les versants exposés au Nord et battus par les vents.
De manière générale, les hoccos à pierre apprécient les gorges humides pourvues de broussailles épaisses et composées de palmiers nains ou de plantes de la famille des philodendrons. Ils sélectionnent des lieux où les températures oscillent entre 16 et 19° centigrade et où le degré d'hygrométrie est assez élevé. Toutefois, les femelles ont tendance à choisir des lieux plus arides quand elles nichent. Les Hoccos à pierre évitent autant que possible les lisières des forêts.

Les Hoccos à pierre sont originaires du Nord-Ouest de l'Amérique du sud. Leur aire de distribution couvre les zones montagneuses du centre et des côtes du Venezuela, dans les provinces de Miranda et de Falcon . Elle se pourduit en direction de l'Ouest jusqu'à la frontière colombienne . 2 sous-espèces sont officiellement reconnues : P.P. pauxi , la race nominale (Nord -Centre et Ouest du Venezuela, dans les Andes de Merida jusqu' aux Andes les plus nordiques de la Colombie) - P.P. giliardi (Sierra de Perijà, des 2 cotés de la frontière colombiano-vénézuélienne ).

Comportements : Excepté quand il se repose, quand il niche ou quand le mâle délivre ses vocalises, le hocco à pierre peut être observé à terre ou à l'étage inférieur des petits arbres. Il progresse dans le sous-bois en marchant lentement et en tenant son corps de façon horizontale. La longue huppe blanche est inclinée vers le bas et souvent en mouvement. Cet oiseau est extrêmement discret et il faut parfois observer pendant plusieurs heures avant d'en apercevoir un car il évite généralement le bord des routes et les clairières. Cet amateur de cache-cache préfère genéralement les heures du demi-jour ou du crépuscule . Bien qu'il soit capable d'effectuer des descentes en piqué et de remarquables vols planés, il marque quelque réticence à évoluer dans les airs et il préfère n'utiliser ses ailes arrondies qu'en cas de danger.
Quand, ils sont perturbés, les hoccos à pierre changent de position corporelle, ils abandonnent leur stature horizontale, se tiennent plus verticalement. Leur silhouette devient très mince, leur tête et leur cou sont agités un peu à la manière d'un serpent . Leur queue est remuée de bas en haut et les pointes argentées des rectrices apparaissent alors de façon très nette. En même temps, ils poussent leur cri d'alarme. Pendant leur activité journalière, les hoccos à pierre évoluent sur le sol mais, à la nuit tombée, ils grimpent dans les petits arbres pour dormir.

Reproduction : La saison de nidification commence en décembre ou au début de la saison des pluies, elle est close au mois de juillet. Le mâle établit un territoire qui dépasse rarement 300 mètres sur 300. Au début de la performance vocale de ce dernier, la femelle semble indifférente, mais à la fin de la journée, elle se rappproche progressivement de lui. A la nuit tombée, les 2 futurs partenaires établissent leur lieux de repos dans 2 arbres très proches l'un de l'autre. La formation des couples a lieu en février. Bien que certains mâles aient occasionnellement 2 partenaires, le hocco à pierre est généralement monogame. A la fin Mars ou au début Avril, la femelle commence à construire le nid qu'elle établit sur une crête aride. L'accouplement a lieu à terre après une poursuite silencieuse.
Le nid est une simple construction de branches, de brindilles et de feuilles placée entre 4 et 6 mètres au-dessus du sol. il est de forme ovale et ses dimensions maximales sont 80 centimètres sur 50. En raison de la relative humidité du lieu et de la chaleur de la femelle, les feuilles se putrifient assez rapidement et constituent un épais matelas sur lesquels sont éposés les oeufs. La ponte comprend habituellement 2 oeufs de couleur blanche, de grande dimension et avec une forte coquille. La femelle couve seule pendant 30 à 34 jours. Pendant la période d'incubation, elle est très timide et prend la fuite au premier visiteur qui approche. Le retour ne s'effectue que plusieurs heures plus tard, et après avoir pris de multiples précautions
Pas de renseignements supplémentaires.

Nourriture : Ces oiseaux ont un régime végétarien. Le menu est composé principalement de fruits tombés dont les graines sont régurgités à postériori. Parfois, les hoccos à pierre consomment aussi des feuilles tendres et des bourgeons qu'ils trouvent dans les sous-bois. Ils recherchent leur pitance en solitaire, en couples ou occasionnellement en petits groupes qui peuvent atteindre 6 individus ou plus. Cette activité se déroule uniquement aux premières heures du jour ou en fin d'après-midi.

Protection/Menaces : La situation de cet oiseau est très préoccupante. Encore commun à la fin du XIXème siècle, son statut a commencé à se dégrader considérablement dans les années 50 où il a commencé à disparaître, même des parcs nationaux. Une nouvelle étape dans la décadence a été franchie en 1987, bien que la densité dans les régions les plus basses soit demeurée entre 5 et 10 oiseaux au kilomètre carré. A l'époque actuelle, le statut de cette espèce dans les Andes de Merida est incertain. Les effectifs de la race Gilliardi sont inconnus, mais on pense généralement qu'elle subit une pression considérable en raison de la déforestation et d'une chasse d'une ampleur inconsidérée. L'établissement d'un parc national dans la Sierra de Perijà pour la protection de la race Gilliardi a été suggéré. Selon la plupart des organismes , cette espèce est considérée comme en danger.