FAISAN A QUEUE ROUSSE

Classe : Oiseaux Ordre: Galliformes Famille : Phasianidés Longueur : 42-44 cm (F) 47-50 cm (M) Poids : 1043 gr (M) - 837 gr (F)

Rufous-tailed Fireback Gabelschwanzfasan Perdicilla Argundá Fagiano codagialla Vuurrugfazant Topløs Ildryg

Distribution : Sur le continent asiatique, dans la péninsule de Malaisie; dans la partie insulaire à Sarawak, à Brunei, en Indonésie, principalement à Kalimantan, à Bornéo, uniquement dans le sud et dans l'ouest de l'île et dans toutes les parties de Sumatra. La population est estimée assez vaguement entre mille et dix milles individus, sans que l'on sache exactement si ces chiffres se rapportent uniquement à le péninsule malaise ou à l'ensemble du territoire. A kalimantan, la sous sous-espèce pyronota est la seule qui soit représentée et encore se situe-t-elle en faible densité.

Caractères distinctifs : La dessus de la tête ne porte pas de crête, la face est recouverte de caroncules écarlates dont les deux lobes supérieurs sont érectiles en période de court. . Le capuchon, la gorge, les oreilles et le cou sont noirs avec des reflets violets. Le manteau, les ailes et les flancs sont noir pourpré avec de fines vermiculations gris argenté. Le milieu du dos est pourpre avec des reflets métalliques sombres et des franges bordeaux foncé. La queue est constituée de quatorze à seize rectrices de couleur cannelle. La première paire est arrondie, un peu plus courte que la deuxième et la troisième et maintenue légèrement en l'air à la manière des poules domestiques. Le poitrine est noir pourpré. Les iris ont une coloration rouge-brun, le bec une teinte blanc verdâtre. Les pattes bleu-gris sont pourvues d'un puissant éperon. Les jeunes mâles acquièrent leur plumage adulte assez précocément, vers l'âge de 4 mois. La femelle est entièrement noire excepté la tête de coloration brunâtre, le menton et la gorge enfumés. Les plumes sont fortement lustrées de bleu-acier dans leur partie exposée sauf sur l'abdomen , les cuisses et l'orifice anal. Les iris sont bruns, le bec noir, la peau faciale et orbitale rouge écarlate. Les pattes sont bleu-gris, également équipées d'un éperon tranchant comme le mâle, mais plus petit. Les femelles d'erythrophtalma ressemblent beaucoup aux coqs de l'espèce de Savadori, mais peuvent s'en distinguer grâce à leur solide constitution, leur bec noir et l'absence de bordures iridescentes bleues sur les plumes.

Il existe une variation géographique, le faisan pyronote qui vit exclusivement dans l'île de Bornéo. Comme sous-espèce du faisan à queue rousse , il possède avec lui de nombreux caractères convergents, notamment son allure générale, sa coloration d'ensemble noir-pourpré et sa remarquable queue roux-cannelle. Pourtant, avec une observation minutieuse, il est possible de trouver des critères de divergence. Le faisan pyronote se distingue de la race type erythrophtalma par le cou et la partie supérieure du dos gris-clair finement moucheté de noir avec des motifs blancs en forme de flêche. Les plumes du flanc et de la poitrine sont lancéolées, noir-pourpré avec de larges marques blanches très caractéristiques en forme de trait. Le croupion est rouge bordeaux, les couvertures sus-alaires bleu-acier. L'extremité des rectrices est bordé de noir. Il est assez difficile de faire une distinction entre les femelles des deux sous-espèces. Tout juste peut-on dire que la femelle pyronote a des reflets métalliques plus marqués et qu'elle est sans doute d'une taille légèrement supérieure. Mais visuellement, en première observation, cela est difficlement perceptible.

Nourriture : Cet oiseau se nourrit pendant toute la journée, un peu à la manière d'une poule qui gratte bruyamment le sol de la forêt mais qui marque des temps de pauses pour scruter les éventuels dangers. Il fréquente les pistes animalières ( notamment celles des buffles) et visite les mares où il se désaltère de bon matin. Pratiquement la même quantité de plantes et de matières organiques ont retrouvées dans ses déjections, les termites constituant l'élément le plus couramment ingurgité, les tiques et les larves étant des choix plus rares. De petites baies fermes ont été également retrouvées dans l'estomac de cet oiseau. La quête de nourriture en groupes semble être la stratégie adoptée en réponse à la prolifération des invertébrés dans la litière feuillée. Elle permet à la collectivité de profiter des excédents qui auraient échappé à la sagacité d'un de ses membres. Cette pratique implique que l'espèce s'est spécialisée, du moins partiellement, dans la consommation d'invertébrés vivant en colonies.

Chant et voix : Son cri d'alarme est un “kak“ puissant. Il émet également un “purr“ vibrant et guttural ainsi qu'un croassement faible que l'on peut retranscrire de la façon suivante : “tak-takrau“ ou “tooktaroo“.

Reproduction : En certaines occasions, le faisan à queue rousse se rencontre en groupes plus nombreux (jusqu'à 22 individus, représentant vraisemblablement plusieurs familles regroupées après la reproduction ) soit avec une égale répartition des sexes, soit comme c'est plus souvent le cas avec un mâle dominant, ce qui impliquerait de toute évidence une sexualité de type polygamique. Le nombre égal de mâles et de femelles dans un groupe ne remet d'aileurs pas forcement en cause la thèse de la polygamie. En presqu'ile malaisienne, la période de nidification commence en Mars et se poursuit jusqu'à Septembre . Des combats entre mâles ont été signalés en Février comme prélude à la période de séduction des femelles. La taille de la ponte varie de 1 à 4 oeufs sur le continent asiatique, de 2 à 3 oeufs sur le territoire insulaire , à Bornéo ou Sumatra. On sait qu'en captivité, il faut trois ans pour que la femelle atteigne la maturité sexuelle.

Comportements : Prudent, il habite les sous-bois fournis et on ne le voit jamais suffisamment pour bien connaitre ses habitudes. Néanmoins, on sait que, la plupart du temps, il vit en couples. Des groupes de 5 ou 6 individus peuvent également être rencontrés, bien que la taille du groupe soit toujours assez difficile à évaluer en raison de l'obscurité du couvert.

Protection/Menaces : Alors que l'espèce- type de faisan à queue rousse basée dans la péninsule malaise présente des effectifs stables ou à peine en déclin, le pyronote est considéré par beaucoup d'ornithologistes comme une espèce en danger et cela pour au moins trois raisons : son aire de distribution relativement réduite, les incendies à répétition et l'abattage intensif de la forêt qui atténuent encore plus sa superficie d'habitation.

Habitat : Le faisan à queue rousse peut être qualifié principalement d'habitant des boisements primaires situés à basse altitude et des secteurs de forêts pluviales à faible activité. En péninsule malaise, il est connu pour son occupation des vieilles forêts pourvues en canopées denses et de bonne qualité disposées sur des pentes douces ou peu escarpées du niveau de la mer jusqu'à 200 mètres ou parfois plus. Il est absent des forêts de collines élevées, préférant s'installer à la lisière, dans les champs cultivés qui les bordent ou à proximité des cours d'eau qui circulent dans les basses terres. Le faisan à queue rousse tolère les habitats dégradés. Ceci est visible notamment en Malaisie où il existe en plus forte densité dans les forêts en cours d'exploitation que dans les boisements situés sur les terrasses alluviales, les sols arides ou marécageux. Mais ceci est moins vrai à Bornéo et à Sumatra où il fréquente des habitats éloignés de toute présence humaine. On a parfois spéculé sur sur le fait qu'il pourrait occuper des fonds de vallées qu'il aurait pu partager comme aire de distribution avec le faisan noble. Il s'avère que ces deux espèces se livrent à une compétition exclusive et que jamais leurs aires ne se chevauchent ni se superposent.