HOCCO D'ALBERT

Crax alberti

Classe : Oiseaux Ordre : Galliformes Famille : Cracidés Longueur : 83-90 cm Poids : ?? gr (M) ?? gr (F) longévité : ?? ans

Blue-billed Curassow Crace beccoblu    Pavón Piquiazul Blaulappenhokko   Blauwknobbelhokko   Blåknoppet Hokko hoko modrozobý Sininokkahokko Sineklyouvyi kraks Mutum-de-bico-azul  aokobuhoukanchou

Caractères distinctifs : Comme la plupart des autres hoccos, cet oiseau présente un plumage qui est majoritairement noir. Contrairement à ses congénères, il a une cire et des caroncules bleus, ce qui est à l'origine de son nom anglais. Le dessus du bec ne possède pas véritablement de protubérence, dans les cas les plus extrêmes la cire est simplement légèrement gonflé, créant un petit monticule à peine proéminent. Le mâle présente une livrée noire excepté le bas du ventre, les sous-caudales et la partie terminale des rectrices qui sont blanches Les plumes du capuchon, courbées vers l'avant, forment une huppe ébouriffée. Les pattes sont rosâtres. Chez les femelles, les plumes de la crête sont asez fortement barrées de blanc. On note également de fines rayures blanches sur les ailes et sur la queue. Les femelles se distinguent principalement de leur partenaire par leur ventre et leurs sous-caudales de couleur rousse. Sur le versant Nord des Montagnes de Santa Marta, on a pu observer une phase barrée et assez rare de femelles : ces dernières ont des barres noires et blanches sur la poitrine et le haut du ventre et affichent plus de blanc sur la crête. Il existe également une phase intermédiaire entre la phase normale rousse et la phase barrée.

Chant et voix : Entre novembre et avril, les mâles sont alors plus faciles à détecter grâce aux mugissements graves qu'ils émettent depuis un poste élevé. Les femelles sont moins communcatives mais capables de produire des bourdonnement bas. Le cri complet est constitué de neuf syllabes, et il ne peut être perçu qu'à une faible distance. Quand il est entendu de loin (de 50 à 80 mètres), on n'entend que les cinq premières syllabes.

Habitat et Distribution : Les hoccos d'Albert fréquentent les forêts humides de plaines et de collines ainsi que les versants les moins élevés des montagnes de la zone tropicale. Ces oiseaux peuvent grimper jusqu'à 1200 mètres au-dessus du niveau de la mer, mais on les trouve plus couramment en-dessous de 600 mètres. Les zones fréquentées par l'espèce sont variées : elle a été notée au coeur des forêts primaires, dans les zones de forêts secondaires et en lisière. Le territoire historique des Hoccos d'Albert se situe dans le Nord de la Colombie. Leur aire de distribution s'étend de la Sierra Nevada de Santa Marta en direction de l'Ouest jusqu'à la vallée du Sinù et direction du sud jusqu'à la vallée moyenne et basse de la Magdalena. Ces oiseaux sont regroupés principalement dans les provinces d'Antioquia , de Cordobà et de Boyaca où les lambeaux de forêts résiduelle sont encore relativement importants.

Comportements : Le Hocco d'Albert est un oiseau surtout terrestre qui passe la plupart de son temps à se nourrir sur le sol. C'est une espèce grégaire, formant des petits groupes familiaux de 4 à 5 individus. Toutefois, cet oiseau peut être également observé en solitaire. Le hocco d'Albert établit des dortoirs communs dans les feuillages à des hauteurs diverses. Ces lieux de repos ne sont généralement pas très éloignés des sites de nourrissage et ils sont conservés pendant plusieurs jours. Le hocco d'Albert descend assez régulièrement le long des routes où il prend des bains de poussière pour nettoyer et assainir son plumage.

Reproduction : Les hoccos d'albert se reproduisent pendant la saison sèche. La saison de nidifcation a lieu entre le mois de Décembre et le mois de Mars. Comme la plupart des cracidés, ces oiseaux adoptent un mode de reproduction monogame, ce qui n'empèche pas certains mâles de posséder 2 ou 3 femelles. Le mâle prend en charge la construction du nid qui est une plateforme négligée construite avec des lianes et garnie avec des feuilles. La ponte comprend 2 ou 3 oeufs qui sont incubés par la femelle seule pendant environ 32 jours. Les poussins sont entièrement emplumés à la naissance. Ils sont nidifuges et désertent le nid peu de jours après l'éclosion. Les hoccos ne produisent qu'une seule couvée par an, avec 1 ou 2 jeunes à l'envol, ce qui représente un taux de renouvellement particulièrement bas. .

Nourriture : Son régime est constitué principalement de fruits, mais aussi d'autres matières végétales, de vers de terre, d'arthropodes de déchets et peut-être même de charognes. Il ingurgite également du sable, sans doute pour en tirer des compléments minéraux ou bien pour faciliter sa digestion.

Protection/Menaces : Le hocco d'albert est le plus ménacé de tous les cracidés. Dans le monde entier, c'est un des espèces les plus en danger. A cause de sa grande taille, à peu près équivalente à celle d'une dinde, ce hocco est un gibier de choix pour les chasseurs. En outre, pour survivre, il dépend étroitement des forêts primaires résiduelles de la vallée de la Magdalena et de la côte Caraïbes. Or, son habitat a presque entièrement été détruit, et ses vestiges sont fragmentés et très menacés, principalement par l'abattage illégal des arbres et par la plantation de coca.

Entre 2003 et 2007, des études ont été réalisées dans les départements concernés (Antioquia, Córdoba, Boyacá et Santander) afin de collecter des données sur l'écologie de l'espèce, sa densité de population, ses préférence en matière d'habitat, les menaces qui pèsent sur elle ou la structure de sa population. Ces différentes analyses ont débouché sur la création d'une réserve ornithologique dans la Serriana de la Quinchas, une chaine montagneuse à l'Est de la Colombie. Cette reserve, progressivement agrandie jusqu'à 1200 hectares, permet progressivement la régénération de l'espèce. En dehors du Hocco d'Albert, on y note également la présence d'autres Cracidés tels que la Pénélope panachée ( Penelope purpurascens ), l'Ortalide motmot ( Ortalis motmot ) et la Pénélope aburri ( Aburria aburri ).