HERON FLÛTE-DU-SOLEIL

Syrigma sibilatrix

Classe : Oiseaux Superordre : Echassiers Ordre : Ardéiformes Famille : Ardéidés. Longueur : 50-61 cm Envergure : ?? cm Poids : 520-545 gr Longévité : ??

Whistling Heron Pfeifreiher Garza Chiflona, Garza Silbadora Airone fischiatore   Fluitreiger Pibehejre Viheltäjähaikara Visselhäger Maria-faceira   volavka hvízdavá Tsaplia-svistoun

Chant et voix : Le Héron flûte-du-soleil a un répertoire très étendu. Presque tous ses cris sont des sifflements, ce qui justifie largement son nom anglais. Cet espèce doit son nom français aux puissants sifflements flûtés "keer-eer" ou aux séries de notes plaintives et musicales "wueeee, wueeee" que l'on peut facilement imiter. Le héron flûte-de soleil émet aussi un "kee kee kee" mélodieux qui porte à longue distance. Il lui arrive de produire un

sifflement très allongé et lent quand il prend son envol. Le cri d'alarme est un "quah-h-h" rude.

Caractères distinctifs : Le héron flûte-du-soleil est un oiseau absolument remarquable par ses couleurs replendissantes. Il a une belle teinte grise et un long cou couleur paille. Son dos et ses ailes bleu-grisâtre contrastent avec le croupion , la poitrine et les flancs qui sont jaune primevère. Les petites et les moyennes couvertures sont cannelle, ces dernières avec des stries noires. La capuchon noir se poursuit par de longues plumes ornementales courbées mais rigides. Le ventre, les flancs et le dessous de la queue sont blancs. Le bec, long et mince, présente une teinte rose-rougeâtre avec une pointe noire. Les lores varient du bleu au violet. Les iris sont jaunâtre pâle, les pattes noir-verdâtre . Les deux partenaires sont identiques.

Les immatures possèdent un plumage plus terne. Le jaune des plumes n'est définitivement acquis que lorsque que celles-ci ont atteint leur pleine croissance. Chez les hérons flûte-du-soleil, le bec et les lores prennent une teinte plus brillante pendant la période nuptiale, devenant nettement rougeâtres. Le Héron flûte-du-soleil se distingue des autres hérons par son cou jaunâtre qui contraste avec son corps gris. Nulle autre espèce de la famille des ardéidés ne présente un tel apparât, ce qui évite toute confusion.

Comportements : Le héron flûte-du-soleil chasse généralement en solitaire ou en couples. Il entretient un territoire assez étendu dans lequel il ne se nourrit qu'aux heures du jour. Cette zone d'influence est défendue par de multiples parades. Ces rituels de défense n'ont d'ailleurs rien d'original, ce sont les parades traditionnelles des ardéidés : attaques frontales avec le bec pointé à l'horizontale et avec la crête dressée, étirements du cou accompagnés de sifflements stridents. Le soir, le héron flûte-du-soleil forme de larges dortoirs dans les arbres. Dans le Nord de l'Argentine et la province de Buenos Ayres, les oiseaux commencent à se rassembler 1 heure à 1 heure et demie avant le crépuscule.

Le héron flûte-du-soleil cherche sa nourriture en marchant ou en restant immobile. Dans les llanos, il passe plus de 70% de son temps en posture droite, séjournant souvent plus de 10 minutes à la même place. Il regarde un point fixe avant de baisser lentement la tête. Dans plus de 10% des cas, il fait osciller son cou avant de frapper sa proie. Parfois également, il marche doucement dans l'eau. Si la proie est rapide, il peut courir en se penchant fortement vers l'avant. Le Héron flûte-du-soleil capture parfois ses proies en picorant ou en glanant sur les feuilles et sur la végétation mais son taux de réussite est plus important lorsqu'il lance brusquement son bec pour les harponner.

Contrairement à la plupart des autres hérons, le héron flûte-du-soleil vole sans rétracter totalement son cou. Il se déplace à la manière des canards avec des battements rapides d'ailes. Pour atterrir, il plane , tourne ses pieds vers l'extérieur et dépoie complètement sa queue blanche. Ce héron apprécie de se poser sur des routes sèches. Si, pour une raison quelconque, il est obligé d'en décoller, il s'empresse d'y revenir.

Reproduction : En Uruguay, dès la fin du mois de Septembre, cet oiseau commence à marquer son territoire en effectuant de brefs vols circulaires au cours desquels il dévoile tour à tour son dos sombre et les parties claires de son dessous. Dans ce pays, la reproduction bat son plein en Janvier, alors qu'en Argentine, la saison de nidification est plus étendue et plus variable. Les populations qui nichent au Nord de l'Amazonie se reproduisent entre Avril et Septembre. Un nid de branches est bâti dans les arbres, généralement sur une large ramure horizontale , entre 3 et 8 mètres au-dessus du sol. La construction est si lache et si fragile qu'on peut souvent voir les oeufs à travers le fond qui n'est pas garni. Les oeufs sont bleu pâle avec de nombreuses taches, notamment sur les 2 extrémités de la coquille. La ponte comprend habituellement 4 oeufs dont on ne connaît pas la durée d'incubation. Compte-tenu de la faible résistance du nid, les accidents et les chutes sont assez courants pendant les jours de grand vent, aussi voit-on rarement plus de 2 petits à l'envol. Après qu'ils aient quitté le nid, les petits restent dépendants de leurs parents pour la nourriture. Ils sollicitent leur pitance en hérissant les plumes du cou et en sifflant comme des oies. Dès que les adultes atterrisent avec la nourriture, les jeunes réclament leur dû en sifflant et en baissant les ailes.

Nourriture : Les hérons flûte-du-soleil sont des carnivores. Ils ont un menu très varié. Les oiseaux des llanos (populations du nord de l'Amérique du sud) consomment des larves de libellules, des vers de terre, des grenouiles, des insectes volants et des phasmes. Ils ingurgitent également des scarabées, des têtards et des anguilles. Les mollusques ne sont pas épargnés. En Argentine, ces oiseaux mangent aussi des lézards apodes du genre Ophiodes ainsi que des araignées.

Protections/Menaces : Bien que sa repartion soit assez clairsemée, le héron flûte-du-soleil est assez courant dans de nombreuses régions où aucune population n'est considérée comme vulnérable. Oiseau des régions tropicales sèches, il a bénéficié de la déforestation et la création de nouvelles zones ouvertes pour l'agriculture a facilité son expansion. De ce fait, l'espèce est classé comme ne posant aucun problème particulier (LC -Least Concern) . D'après Birdlife, son aire couvre désormais plus de 4 millions de Kilomètres carrés sur le continent sud-américain.

Habitat et distribution : Au Venezuela et en Argentine, le héron flûte du soleil est assez caractéristique des savannes ouvertes. Dans ces pays, cet oiseau est très dépendant des zones humides et ces zones herbeuses ne sont occupées que lorsqu'elles sont couvertes de rosée ou aspergées de précipitations. Le Héron flûte-du-soleil recherche principalement sa nourriture dans les llanos et dans le chaco, mais également en bordure des rivières ou le le long des fossés et des pièces d'eau. Pendant la saison sèche, on le trouve typiquement dans les marais aux herbes courtes possédant quelques centimètres d'eau résiduelle ou alors à proximité des mares, ce qui ne l'empêche pas de fréquenter des prairies assèchées comme c'est le cas en Uruguay. En Bolivie, les zones de transition entre les forêts tropicales et les forêts sèches de feuillus, surtout si elles se transforment en marécages pendant la saison des pluies, semblent être les habitats préférés de cette espèce. En Argentine, les régions de chaco ou les zones marécageuses avec quelques bouquets résiduels de grands arbres paraissent constituer un habitat de référence.

Le Héron flûte-du-soleil vit exclusivement en Amérique du sud. Il existe deux populations bien distinctes séparées par le bassin de l'Amazone. La race méridionale de ce héron appelée Sibilatrix (Race nominale) est trouvée de la Bolivie, du Paraguay et du sud-Est du Brésil jusqu'en Uruguay et au Nord-Est de l'Argentine. La race nordique appelée Fostersmithi vit exclusivement dans les llanos du Bassin de l'Orénoque, en Colombie et au Venezuela.