OUTARDE PASSARAGE

Sypheotides indicus

Classe : Oiseaux Superordre : Echassiers Ordre : Gruiformes Famille : Otididés Longueur : 46-51 cm Envergure : ?? Poids : 510-740 gr

Lesser Florican Flaggentrappe Sisón de Penacho   Floricano minore   Kleine Indische Trap Mindre Florikan   abetarda-?  intianpikkutrappi Florikan drop indický

Chant et voix : Deux sortes de cris sont officiellement répertoriés : premièrement, des croassements semblables à ceux des grenouilles et qui accompagnent les sauts prodigieux pendant les parades. Deuxièmement, des sifflements courts que ces outardes émettent quand elles sont éffrayées et qu'elles sont obligées de prendre précipitemment leur envol.

Caractères distinctifs : Ces oiseaux ont une silhouette très caractéristique en raison de leur long cou et de leurs longues pattes qui leur procurent une allure pas très élégante. Pendant la période de reproduction, les outardes passarage sont nettement dimorphiques. En livrée nuptiale, le mâle affiche sur la partie basse de la nuque une sorte de houpette formée de longue plumes filiformes terminées par de petites raquettes. La tête, le cou, la poitrine et les parties inférieures forment un bel ensemble noir de suie. Le dos et les ailes sont majoritairement brun éclatant avec des liserés noirs. Le collier juste au-dessus du manteau et les couvertures alaires sont d'un blanc pur. Le bec et les pattes sont vert-jaunâtre. Contrairement aux autres membres de la famille des otididés, la femelle est plus grande que son partenaire. Elle présente un plumage principalement chamois ou couleur sable. Des petite stries sombres ornent le capuchon, le cou et les parties inférieures. Un large sourcil sombre parcourt le dessus de l'oeil, du front jusqu'en arrière de l'orbite.

Les juvéniles sont semblables aux femelles. En dehors de la saison de nidification, le mâle est absolument identique à sa partenaire.

Habitat et Distribution : L'Outarde passarage est un oiseau des prairies et des champs ouverts, en dessous de 250 mètres d'altitude. Elle marque une nette préférence pour les plaines sèches et non patûrées, avec des herbes dont la hauteur varie de 0,5 à 1 mètre. Elle évite autant que possible les parcelles humides ou proches des points d'eau. Ces étendues herbeuses sont caractérisées par une couverture très variable , allant de quelques arbres épars jusqu'à des forêts assez denses d'acacias. Cependant, dans un habitat idéal, les arbustes (acacias, pommiers de sodome et jujubiers) ne dépassent pas habituellement le nombre de 50 unités à l'hectare. Ce genre de prairie est laissé sans bétail pendant la mousson et l'herbe est recueillie comme fourrage après qu'elle ait atteint sa pleine maturité. Preuve que son exploitation ne provoque aucune perturbation dans le cycle reproductif, les mâles sont fidèles à ce type de sites et certaine endroits sont occcupés pendant plusieurs dizaines d'années consécutives. Dans la province d'Andhra Pradesh et sans doute ailleurs, l'Outarde passarage occupe également les champs cultivés. La nidification peut parfois se dérouler dans les champs de cotton (Sorghum vulgare), de millet, de maïs ou de moutarde. En dehors de la saison de reproduction, cet oiseau s'installe assez couramment dans les lieux légèrement boisés, dans les patûrages ou dans les boisements pourvus de petits arbustes du genre Ziziphus.

L'Outarde passarage est endémique du subcontinent indien. Elle était autrefois répartie dans toutes les régions de plaine, mais désormais son aire de distribution est limitée à certaines régions surtout situées dans le Nord-Ouest. Ces bastions les plus fréquentés sont situés au Gujarat, dans le sud-est du Rajasthan, le nord-Ouest du Maharashtra et l'ouest du Madhya Pradesh. En dehors de la saison de reproduction, on distingue très nettement des mouvements en direction du sud-Est du subcontinent, liés sans doute à l'abondance des précipitations.

Comportements : A partir du mois d'Octobre et de Novembre, les Outardes passarage entreprennent des mouvements de migrations qui ne sont pas toujours faciles à expliquer. Le fait qu'elles soient revêtues de leur livrée cryptique à cette période de l'année rend le phénomène encore moins lisible et plus difficile à évaluer. L'interprétation qui est la plus couramment admise est que la migration vers le sud-est du continent n'est peut-être qu'une réaction partielle et opportuniste au manque de précipitations. L'outarde passarage réside en fait dans les régions où le niveau hygrométrique est convenable pour son installation. Ainsi, elle nidifie parfois dans l'Andrha pradesh , région inhabituelle, lorsque les conditions d'humidité ne sont pas suffisantes dans les région situées plus au nord.

Peu après la mue qui leur permet d'acquérir leur belle livrée nuptiale, les mâles se regroupent dans des lieux spécifiques appelés "leks" "arènes" ou "pistes de danse" afin de séduire une ou plusieurs partenaires. Chacun occupe d'abord une étendue d'environ 1 kilomètre carré, distante de celle du voisin par au moins 300 mètres. La nature ouverte du terrain facilite l'intégration des mâles retardataires et évite ainsi toute forme de conflit pour l'acquisition d'un territoire. Le mâle sélectionne ensuite un promontoire ou une petite crête située dans sa zone d'influence et commence à parader, tentant par ses prouesses acrobatiques de concurrencer ses rivaux. Les rituels sont particulièrement spectaculaires : ils consistent pour le mâle à bondir dans les airs jusqu'à 2 mètres de hauteur grâce à des battements d'ailes énérgiques puis à se laisser retomber rapidement sur le sol en les pliant contre son corps. Cette acrobatie est acoompagnée de croassements assez semblables à ceux d'une grenouille. Dans une journée, le mâle peut renouveler cette action près de 500 fois. En cas de succès, le mâle s'accouple avec une femelle mais on n'assiste jamais , en ce qui concerne cette espèce d'outarde, à l'établissement de liens conjugaux.

Reproduction : Au Gujarat et dans le nord-Ouest, la saison de reproduction se déroule du mois de juillet jusqu'au mois de Septembre. Plus on va vers le sud, plus la nidification est tardive . Dans les zones totalement protégées, elle est plus précoce. En fait, la hauteur de l'herbe détermine souvent le moment de la nidification. Après l'accouplement, les femelles quittent le territoire des mâles. Elles déposent leurs oeufs dans un simple grattage situé à terre. La ponte comprend 4 ou 5 oeufs qui sont couvés par la femelle seule pendant environ 21 jours, le mâle se désinteressant complètement de l'incubation et de l'élevage des jeunes. Chaque oeuf est déposé avec un intervalle de 24 heures. Les jeunes restent en compagnie de leur mère pendant au moins 30 jours après l'éclosion. La femelle reste prudemment près d u nid pour éviter toute détection par les prédateurs.

Nourriture : Les premiers observateurs au XIXèmè siècle pensaient que cet oiseau se nourrissait exclusivement d'orthoptères (Criquets, sauterelles). En fait, l'Outarde passarage possède un régime omnivore : elle consomme toutes sortes d'invertébrés ainsi que différents types de plantes. Dans la catégories des aliments organiques, on trouve des sauterelles, des coléoptères, des fourmis volantes, des chenilles velues, des mille-pattes, des vers de terre, des grenouilles et des petits lézards du genre Agama. Dans les végétaux, des pousses de plantes cultivées, des feuilles et des baies ont souvent été répertoriées.

Les outardes passsarage recherchent leur nourriture en marchant lentement sur une distance de 5 à 10 mètres, puis ils marquent une courte pause pour sonder l'herbe. Eventuellement, il se jettent sur leur proie, la happent ou l'attrapent à la manière d'une aigrette. Des distances considérables peuvent être parcourues en quelques heures. Les outardes gobent également une quantité impressionnante de fourmis. Elles sont très attentives à l'appartion de chenilles sur les feuilles pour s'en saisir tant qu'elles sont à portée.

Protection/Menaces : L'Outarde passarage est considérée comme en déclin depuis les années 30. il faut dire qu'elle est très sensible aux variations dans les précipitations. Dans les années de grande sècheresse sur le subcontinent indien, entre 1982 et 1989, ses effectifs sont passés de 4374 individus à moins de 1700, soit un perte de près de 60%. Depuis, la population a progressé et compte plus de 2200 oiseaux. Cet épisode quasi-tragique est significatif de la fragilité de l'espèce. En plus de l'absence des précipitations, la destruction des prairies et leur reconversion en terres agricoles, la presssion toujours élevée de la chasse qui touche en priorité les mâles et la pollution constituent les risques principaux qui touchent l'outarde passarage. Cette dernière possède des prédateurs naturels tels que l' Aigle de Bonnelli (Hieraaetus fasciatus) et le grand-duc européen (Bubo bubo).