OMBRETTE AFRICAINE

Scopus Umbretta

Classe : Oiseaux Ordre : Ciconiiformes Famille : Scopidés Longueur : 50 cm Envergure : 90-94 cm Poids : 400-430 gr

Hammerhead Stork Hammerkopf Avemartillo Uccello martello Hamerkop Pássaro-martelo Molotoglav Skuggstork

Chant et voix : Les ombrettes africaines sont majoritairement silencieuses excepté lorsqu'elles sont en groupe. Dans ce cas, elles sont bruyantes et leurs vocalisation sont composés surtout de jacassements ou de gloussements. Elles poussent également des cris stridents en vol.

Caractères distinctifs : L'ombrette est le seul membre de la famille des scopidés. En vol, elle ressemble beaucoup à une cigogne mais son bec massif et légèrement crochu à son extrémité fait penser plutôt à celui d'un héron. Le cou et les pattes sont plus courts que ceux de la plupart des ciconiidés. La queue est brève , les ailes sont grandes, larges et arrondies à leur extrémité. Dans son ensemble, Le plumage est brun terne ou brun-orange avec des reflets violacés sur le dos. La queue et le bout des ailes sont plus clairs. Les longues pattes sont gris noirâtre et une huppe particulière de forme allongée surmonte sa tête, constituant l'élémént principal de reconnaissance de cet oiseau.

Habitat et Nourriture : L'ombrette recherche les milieux aquatiques pourvus d'arbres. Elle vit près des marais, des cours d'eau et des estuaires où elle peut chercher sa nourriture en eau peu profonde. On peut la trouver dans les endroits irrigués telles que les rizières, mais également dans les savannes et les forêts humides non éloignées de points d'eau. Cet oiseau est sédentaire et territorial, ce qui ne l'empêche pas d'effectuer des déplacements à la saison humide pour trouver des endroits qui lui conviennent au mieux. Lors de la construction de barrages ou de canaux, les ombrettes colonisent immédiatement les nouvelles pièces d'eau ainsi créées.

L'ombrette est endémique de l'Afrique au sud du Sahara. Son aire s'étend jusqu'à Madagascar mais également jusqu'aux côtes situées dans le sud-ouest de la péninsule arabique, de l'autre côté de la Mer Rouge.

Reproduction : L'ombrette construit un très gros nid par rapport à sa taille. Il n'est pas aplati comme celui d'une cigogne mais coiffé d'un dôme, avec un tunnel d'accès et une petite chambre intérieure. Le couple met six semaines à l'édifier, dans un arbre ou sur une falaise. Cette construction élaborée a des parois larges de 30 centimètres et un toit deux fois plus épais. Les deux partenaires s'entraident, l'un deux enfonçant dans l'édifice une branchette que l'autre tire de son côté. Une fois que toutes les branches sont disposées, certaines atteignant 60 centimètres de long, l'un des ombrettes va chercher de la boue et des algues afin d'en cimenter le nid. Ce dernier est ensuite garni d'un matelas intérieur d'herbes. Un tel nid est très prisé par des oiseaux tels les hiboux ou les rapaces diurnes qui n'hésitent pas à en chasser les ombrettes s'ils le peuvent. L'ombrette s'apparie sans doute pour la vie. La saison de nidification varie en fonction de la région. La ponte comprend 3 à 7 oeuf s dont l'incubation dure de 28 à 30 jours. Les deux adultes couvent à tour de rôle puis se partagent le nourrissage des jeunes, qui sont couverts d'un duvet grisâtre à l'éclosion. Parvenues à l'âge de trente jours, les jeunes ombrettes ont toutes leurs plumes mais elles restent encore au nid pendant vingt jours supplémentaires. La nichée se disperse ensuite assez rapidement mais les adultes reviennent d'ordinaire au même nid l'année suivante, pour élever une autre couvée.

Comportement : Vivant en général en solitaire ou en couple, l'ombrette peut également former de petits groupes. Pendant la parade, le mâle tourne en sautillant autour de sa partenaire d'une façon quelque peu grotesque ou caricaturale. Il lui arrive également de pratiquer une cérémonie de "faux accouplement" au cours de laquelle il grimpe sur le dos de sa partenaire, sans pratiquer de copulation . L'ombrette a l'habitude de pousser des cris stridents avant une averse. Surtout active pendant la journée, cette espèce africaine sédentaire s'observe d'ordinaire en eau peu profonde ou bien en vol. Les ombrettes sont des constructeurs infatigables : ils construisent 3 à 5 nids par saison, même lorsqu'elles ne se reproduisent pas . Cette activité débordante fait le bonheur de nombreuses espèces. Outre les effraies et les rapaces diurnes qui sont les premiers utilisateurs, les serpents ou même des mammifères comme les genettes occupent alors ces lieux inoccupés.

Vol : En vol, sa silhouette rappelle beaucoup celle d'une cigogne mais elle se déplace plus lentement avec des battements d'ailes peu rapides qui alternent avec des vols planés.

Nourriture : L'ombrette africaine recherche sa nourriture pendant la journée, effectuant une courte interruption à midi pour se reposer. Elle inspecte les berges et leurs abords sur ses longues pattes, utilisant son excellente vue pour guetter toutes sortes de proies aquatiques qu'elle capture de son bec comprimé latéralement. Parfois, elle survole lentement la surface de l'eau avant de fondre sur sa victime. Son menu est constitué principalement de tétards et de grenouilles du genre Xenopus , mais elle ne dédaigne pas non plus les insectes, les crevettes, les poissons et les petits animaux analogues.

Protection/Menaces : L'ombrette est une espèce assez commune dont les effectifs sont assez stables. Elle bénéficie d'une assez sulfureuse réputation car de nombreux africains sont persuadés qu'elle porte malheur. Le malgaches croient que ceux qui détruisent un nid d'ombrette peuvent attraper la lèpre. Un poème de cette île l'appelle l'oiseau du diable. Les Boshimans du Kalahari sont persuadés que ceux qui dérobent un nid d'ombrette seront touchés par la foudre. De telles croyances contribuent involontairement à protéger l'espèce.