KAGOU HUPPE

Rhynochetos jubatus

Classe: Oiseaux Superordre : Echassiers Ordre : Gruiformes Famille : Rhynochétidés Longueur : 55 cm Envergure : 77 cm Poids : 700-1100 gr Longévité : 20 ans

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kagu chocholatý Kagou

Oeuvre de Barry Kent Mckay

Caractères distinctifs : Cet oiseau dont l'aspect général n'est pas très éloigné de celui d'un héron affiche une livrée presque entièrement gris cendre et blanche. Sur les parties supérieures, les couvertures alaires et la queue ont une apparence plus foncée, tirant sur le gris-bleu. Les parties inférieures sont blanchâtres, excepté la gorge et la poitrine qui sont nuancées de gris clair. Lorsque le kagou déploie ses ailes, on peut apercevoir une série de taches noires alternant avec des marques blanches au niveau des primaires. L'arrière de la tête est ornée d'une huppe de plumes érectiles qui lui donne un vague air de bihoreau ou de crabier. La base du bec est recouvert par un durillon qui protège les narines autour desquelles s'éparpillent quelques vibrisses tactiles. Les pattes comme le bec sont rougeâtres.

La femelle est quasiment semblable à son partenaire, hormis quelques légères différences sur les barres au niveau des primaires. Les juvéniles ressemblent aux adultes mais ils ont une livrée plus brune avec de fines stries. Ils conservent un bec et des pattes orange jusqu'à ce qu'ils aient atteint l'âge de 2 ou 3ans

Chant et voix : Les kagous émettent une grande variété de cris dont on ne comprend pas toujours entièrement la signification. A l'aube et en matinée, on peut entendre des duos qui durent parfois jusqu'à 15 minutes. Ces puissants cris matinaux ressemblent à des aboiements ou à des jappements de jeunes chiots. A d'autres moments de la journée , les kagous produisent des sifflements calmes ou des crépitements.

Habitat et distribution : Les kagous huppés sont presque exclusivement des oiseaux forestiers. On les trouve dans de nombreux types de boisements. Néanmoins, habituellement, ils affichent une nette préférence pour les forêts humides de feuillus possédant une épaisse litière. On peut également les observer , notamment au centre de l'île, dans des forêts plus arides à des altitudes assez modestes. Eventuellement, pendant la saison des pluies, les kagous fréquentent aussi les zones de broussailles formant une canopée assez fournie.

Les kagous huppés sont endémiques de Nouvelle-Calédonie. Ils sont plutôt nombreux dans le Parc Provincial de Rivière Bleue où leurs effetifs sont passés de 300 à 500 individus au cours de la dernière décennie. Dans la province du Sud, leur répartition est assez morcelée mais la population atteint toutefois 350 unités ou plus. La population

Oeuvre de Jan Dungel

totale de l'île est estimée à quelques 850 oiseaux. En raison de la nature furtive de cette espèce, ce chiffre est peut-être sous-estimé.

Comportements : Les kagous huppés sont des oiseaux terrestres. Ils passent presque la totalité de leur temps sur le plancher des sous-bois, car ils sont dans l'incapacité de voler, ne possédant pas une musculature adaptée à ce genre d'exercice. Contrairement aux ratites et autres oiseaux qui subissent le même handicap, les kagous huppés ont des ailes de taille normale et celles-ci leur servent pour se déplacer plus rapidement dans la forêt. En cas de danger, elles sont également utilisées pour planer sur de courtes distances et tenter ainsi d'échapper à leurs prédateurs. Les kagous huppés recherchent la grande majorité de leur nourriture dans la litière de feuilles ou sur le sol. Leur technique favorite consiste à rester immobile sur un perchoir ou sur le sol et à guetter silencieusement l'arrivée d'une proie. Les kagous huppés adoptent souvent des postures qui les font ressembler à des hérons : ils se tiennent sur une seule patte et fouillent la litière avec la patte libre, espérant par ce procédé faire jaillir une proie. Les kagous ont des grands yeux placés de telle façon qu'ils autorisent une excellente vision binoculaire . Cet atout supplémentaire leur permet de repérer immédiatement leurs victimes, même dans la pénombre des sous-bois.

Reproduction : Les Kagous sont des oiseaux monogames. Pendant la saison de reproduction, ils entretiennent des territoires dont la superficie varie de 10 à 28 hectares. Ils construisent un nid rudimentaire en empilant quelques feuilles dans le désordre. Parfois, la ponte est déposée directement sur le sol. Ce nid n'est pas particulièrement dissimulé : il est souvent adossé au tronc d'un arbre ou situé au pied d'une souche ou d'un buisson peu élevé. La femelle y dépose un oeuf unique , légèrement taché de brun et pesant entre 60 et 75 grammes. Les deux parents se relaient pour couver . Chaque tour dure environ 24 heures et la relève s'effectue chaque jour à l'heure de midi. Pendant son tour de service, l'oiseau qui couve ne quitte pratiquement jamais le nid, excepté le matin pendant une courte période au cours de laquelle il reste à proximité du site, appelle sa partenaire et prend le temps de se restaurer brièvement. L'incubation dure entre 33 et 37 jours, ce qui constitue une assez longue période pour un oeuf de cette taille. Les couples sont souvent assistés par un juvénile d'une précédente nichée qui s'occupe du soin et du nourrissage de l'oisillon. Ce juvénile reste sur le territoire de ses parents pendant de nombreuses années après l'envol.

Nourriture : Les kagous sont des carnivores. Ils se nourissent presque en totalité de matières d'origine animale. Les vers de terre, les escargots et les lézards constituent les proies les plus couramment ingurgitées. Les larves, les araignées, les mille-pattes et les insectes tels que les sauterelles, les punaises et les coléoptères forment un complément non négligeable à leur diète.

Protection/Menaces : La principale menace qui touche les kagous sont les mammifères introduits par l'homme. Les jeunes poussins de moins de 3 semaines sont victimes des rats, des chats et des chiens. Les porcs sauvages qui broutent les racines et les tubercules rendent l'accès aux vers de terre plus difficile. Le cerf de java (Rusa timorensis) qui a été importé cause des dommages aux arbres et à la végétation. La dégradation de l'habitat par les incendies et l'abattage, les maladies telles que celles qui ont affecté la population en 2006-2007 peuvent être à l'avenir des facteurs de déclin.

Heureusement, certaines zones comme le Parc Régional de Rivière Bleue sont sévèrement controlées et leur accès est interdit aux chiens. Depuis 1978, un programme d'élevage en captivité suivi d'une réintégration dans le milieu naturel est mis en place. Malgré tous ces efforts, l'avenir de l'espèce reste incertain et le kagou est considéré comme en danger.