ARA CHLOROPTERE

Ara Chloropterus

Classe : Oiseaux Ordre : Psittaciiformes Famille : Psittacidés Longueur : 90-95 cm Envergure : 125 cm Poids : 1050-1320 gr Longévité : 80 ans

Red-and-Green Macaw   Grünflügelara Ara aliverdi Guacamayo Aliverde   Groenvleugelara Mørkerød Ara Vihersiipiara Arara-vermelha ara zelenokrídlý

Chant et voix : L'Ara chloroptère possède un répertoire assez étendu : il émet des "raw-aawk ....raw-aawk" assez rudes et prolongés ainsi que des "ree-eeah" stridents et glapissants. On peut également entendre un "kraa-aah" de corvidé et d'autres cris plus aigus rappelant ceux de l'Ara macao, mais sans la voix de faussset.

Caractères distinctifs : Chez le mâle adulte, le front, le capuchon, les côtés du cou , la nuque et le manteau forment un bel ensemble rouge. Les couvertures moyennes, les scapulaires et les tertiaires sont vertes. Le dos, le croupion et les sus-caudales sont bleus. La queue est rouge ave une pointe bleue. Le dessous des ailes et les parties inférieures sont entièrement rouges, excepté les couvertures sous-caudales qui sont bleu-clair. La mandibule supérieure est majoritairement blanc ivoire, sauf le bord tranchant qui est noir. La mandibule inférieure est noire. Les joues sont recouvertes d'une peau nue blanche sur lesquelles serpentent de fines lignes de plumes rouges. Les iris sont jaune pâle. Les pieds sont noirs.

Les femelles sont semblables à leurs partenaires. Les immatures ont une queue plus brêve et un iris brun. Ils ont parfois egalement un peu de jaune sur les couvertures alaires.

Habitat et Distribution : Dans les régions tropicales du Nord, l'Ara chloroptère fréquente les forêts pluviales qui ne sont en principe jamais envahies par les eaux. Dans cette partie de son aire, il évite les zones marécageuses et les boisements qui sont périodiquement innondés, laissant ce genre d'habitats humides à son proche cousin, l' Ara bleu. Dans le sud et dans l'Est de son aire, il occupe des espaces plus boisés, y compris les forêts d'arbres à feuilles caduques ou les forêts-galeries qui longent les rivières. Il pénètre volontiers dans les étendues de broussailles. Sa présence dépend beaucoup de l'existence de grands arbres et de falaises rocheuses qui sont de grands pourvoyeurs de sites de nidification. Par contre, l'Ara chloroptère s'éloigne volontairement des villes, des villages et de tous les endroits habités, car il est victime de la chasse intensive et il est souvent capturé pour le commerce des oiseaux de volière. Cet oiseau vit la plupart du temps en-dessous de 1000 mètres d'altitude. Localement, il peut grimper jusqu'à 1400m au Venezuela.

L'Ara chloroptère est endémique du Nord et du centre de l'Amérique du sud. Son aire de distribution est découpée en deux parties très inégales. La première partie, située à l'Ouest des andes, s'étend sur une faible superficie de l'Est du Panama jusqu'au Nord-Ouest de la Colombie. La seconde partie, de loin la plus étendue, se situe à l'Est des Andes, part de l'Est de la Colombie, du Venezuela et des Guyanes et se poursuit à travers toute l'Amazonie jusqu'au sud du Parana et au Mato Grosso, au Brésil. En direction de l'Ouest et du sud, elle s'étend jusqu'à l'Est de l'Equateur, l'Est du Pérou et de la Bolivie, le Paraguay et le nord de l'Argentine. En dépit de la grande superficie de son aire, l'espèce est considérée comme monotypique (pas de variations géographiques).

Comportements : Les aras chloroptères vivent en couples ou petites bandes, étant moins enclins que les aras bleus à se regrouper, ce qui ne les empêche pas parfois de s'associer avec ces derniers et avec les aras macaos. De grands et spectaculaires rassemblements multispécifiques interviennent en effet lorsque ces oiseaux vont consommer de l'argile sur les berges des rivières . Les aras chloroptères se tiennent généralement à l'étage supérieur ou dans la canopée des grands arbres. En principe, ils sont très timides et difficiles à approcher. Tôt le matin et assez tardivement en soirée, les aras chloroptères effectuent des allers-retours entre leur lieux de repos et leur sites de nourrissage, évoluant à une grande haute hauteur dans les airs. Leur vol est direct, avec des battements d'ailes peu profonds mais volontaires.

Reproduction : La saison de nidification se déroule à des périodes différentes selon les régions : Décembre à Surinam, Novembre-Avril au Pérou, Janvier dans le centre du Brésil. Le nid est généralement placé dans un trou d'arbre, mais il peut être assez couramment situé dans une fissure de rocher ou un trou de falaise, comme c'est le cas en Bolivie, dans le nord-est ou le sud du Brésil. La ponte comprend habituellement deux ou 3 oeufs. Le taux de réussite des couvées n'est pas très élevé. D'après HBW, dans une étude réalisée récemment et concernant 25 oisillons issus de 16 nids , voici quels sont les résultats : 10 oisillons (40%) ont peu s'envoler normalement, 9 d'entre eux (36%) sont apparemment morts de malnutrition et 6 (24%) ont été victimes de prédateurs.

Nourriture : Les aras chloroptères ont un régime végétarien. Ils consomment une grande variété de fruits et de graines provenant de nombreux types d'arbres. Ils ingurgitent également des arils et des feuilles.

Protection/Menaces : A de rares exceptions près, l'Ara chloroptère est peu répandu sur l'ensemble de son aire de distribution. Dans les régions limitrophes de son territoire, il est considéré comme en déclin : rare au Panama, en grand danger dans l'Ouest de la Colombie, il a tout simplement disparu dans le sud-Est du Brésil où il était pourtant courant. Font figure d'exception, le Perou et le Paraguay où l'espèce est encore assez commune. A ce déclin profond, on peut trouver deux raisons : la dégradation de l'habitat, mais plus particulièrement le nombre de captures annuelles qui sont très importantes. Il y a peu de temps encore, le Guyana faisait figure de champion pour le nombre de captures de jeunes oisillons au nid. Heureusement, depuis 1993, ce pays a interdit le trafic commercial de cette espèce. Son territoire étant particulièrement vaste, cette dernière n'est pas considérée comme globalement en danger.

Jan Dungel