BUSE A TÊTE BLANCHE

Busarellus nigricollis

Classe : Oiseaux SuperOrdre : Rapaces Ordre : Accipitriformes Famille : Accipitridés Taille : 43-53 cm Envergure : 114-134 cm, Poids : 695 gr (M) -796 gr (F)

Black collared Hawk Fischbussard Poiana dal collare nero
Busardo Colorado Moerasbuizerd Fiskevåge   Kalastajahaukka Gavião-belo káne cernohrdlá Fiskevåk Kaniouk-pybolov

Chant et voix : La buse à tête blanche n'est pas très communicative et se montre assez silencieuse. Néanmoins, on peut parfois entendre des grincements brefs et enroués ; "eh-rrr" ou "eh'rrr". Occasionnellement elle émet également un sifflement clair et aigü, légèrement pénétrant : 'hileeeeee" ou "ki-leeeeee".

Caractères distinctifs : En vol, la buse à tête blanche possède une silhouette remarquable qui se caractérise par des ailes larges et arrondies ainsi que par une queue brève et carrée. Au repos, quand elle est perchée, le bout de ses ailes arrive approximativement au niveau de l'extrémité des rectrices. Les deux sexes sont identiques.

Chez les adultes, comme le nom l'indique bien, la tête est blanc-crême avec quelques stries brun foncé sur le capuchon. Les parties inférieures roux-orange sont surmontées par une tache pectorale noire en forme de demi-cercle ou de croissant. Le dessus est entièrement roux-orange avec des rayures noires. Les tertiaires affichent la même couleur que le dos , mais avec des barres et de larges bordures sombres. Les secondaires rousses ont un bord de traine noir. Les primaires sont complètement noires. La queue noirâtre présente une fine pointe blanche ainsi que 2 ou 3 étroites bandes roux-orange à la base. Le dessous des ailes est majoritairement roux-orange avec les mêmes motifs que les couvertures sus-alaires. Les iris sont brun foncé. La cire et les lores sont gris. Les pattes sont couleur chair.

Les juvéniles ont une tête blanche qui contraste avec un sourcil sombre et proéminent. Leurs parties inférieures sont blanc-crême ou chamoisées avec de nombreuses stries ou mouchetures sombres, le collier et parfois le ventre étant tachés de noir. Le cuisses et de dessous de la queue sont barrés. Les parties supérieures sont barrées et pointillées de brun sombre et de roux-orange. La queue porte 3 ou 4 barres orange à la base. Les secondaires sont plus pâles que celles des adultes et ne présentent pas de bord de traine noir. Les juvéniles acquièrent progressivement leur plumage adulte qui est à peu près complet au bout de la seconde mue.

Habitat et Distribution : Les buses à tête blanche fréquentent généralement les étendues d'eau fraiche ou saumâtre, les lacs, les rivières qui ont un courant peu rapide et les mangroves. En Guyane, elles fréquentent uniquement les plaines littorales où elles sont assez courantes dans les marais et le long des cours d'eau. On peut également les trouver dans les zones ouvertes et les forêts pluviales clairsemées pourvu que l'eau soit à proximité.

Les buses à tête blanches sont originaires de l'Amérique centrale et de l'Amérique du sud. Leur aire de distribution s'étend du Mexique jusqu'au Nord de l'Argentine. Elle évite cependant les reliefs et notamment toute la région des Andes. C'est un oiseau des régions basses, grimpant au maximum jusqu'à l'altitude de 500 m en Colombie. Au Venezuela, on ne la trouve d'ailleurs pas au-dessus de 300 mètres. Sur ce vaste territoire, 2 sous-espèces sont officiellement reconnues : B.n.nigricollis, la race nominale (du centre du Mexique jusqu'au sud deu Brésil en passant par l'Amérique centrale, l'Amazonie et les Guyanes) -B.n.leucocephalus (Paraguay, Uruguay, Nord de l'Argentine).

Comportements : La buse à tête blanche est assez facile à observer car elle aime utiliser des perchoirs bien dégagés. Ce rapace chasse souvent à l'affût et il guette souvent ses proies à partir d'un perchoir bas, habituellement une branche morte. Dès qu'il a repéré une victime, il plonge à l'endroit ou l'eau est peu profonde ou couverte de végétation et il la capture avec ses serres sans même avoir besoin de s'immerger. Comme le balbuzard ou d'autres prédateurs des rivières, ses doigts sont recouverts de spicules qui lui permettent d'agripper avec éfficacité ses proies réputées glissantes. La buse à tête blanche est un oiseau majoritairement sédentaire. Cependant, il peut effectuer de courts déplacements en fonction du niveau du lit des rivières qui est assez changeant. Quand elle se déplace, cette buse vole de façon très caractéristique : ses battements sont amples et puissants et ses ailes forment une légère courbe, les extrémités étant dressées vers le haut. La queue est déployée. Toutefois, quand elle effectue un vol plané, la queue est très souvent close.

Reproduction : La reproduction de la buse à tête blanche reste très mal connue. La saison de nidification est assez changeante selon les régions : elle se déroule de Juin à Septembre au Surinam, en Avril au Guyana, d'Août à Septembre au Paraguay. Les femelles sont en état de se reproduire au mois d'Avril en Colombie. Le nid est une plateforme ou un gros amas désordonné de branchages qui est situé à une hauteur variable dans un buisson ou dans un arbre proche de l'eau. En Guyane, il est généralement placé dans un palétuvier en bordure d'une mangrove à plus de 10 mètres au-dessus du sol. Au Paraguay, la femelle dépose 1 ou 2 oeufs de couleur blanchâtre avec des taches brunes et grises. En Guyane, elle ne pond qu'un seul oeuf. On ne posssède pas de renseignements supplémentaires concernant le milieu naturel.

Nourriture : La buse à tête blanche se nourrit principalement de poissons. Elle consomme également des escargots et des insectes aquatiques (Belostomatidae). Exceptionnellement, elle peut capturer des lézards et des rongeurs. La buse à tête blanche chasse parfois dans les airs mais la plupart du temps, elle préfère s'installer à l'affût sur une branche basse au-dessus de l'eau.

Protection/ Menaces : L'espèce n'est pas globalement menacée. sur l'ensemble de son territoire, elle est même assez commune là où elle trouve des habitats appropriés. La buse à tête blanche ne se trouve en déclin que dans les régions de marais qui ont été drainés pour un usage agricole. C'est le cas à Panama, mais le phénomène peut également s'appliquer à d'autres pays.