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Caractères distinctifs : Ce vautour de moyenne taille, à l'apparence trapue et arrogante, se distingue par son bec crochu, sa tête duvetée , son cou bref avec un collier de plumes ébouriffées, ses cuisses duveteuses et ses longues ailes qui descendent juste un peu plus bas que la queue. Les sexes sont semblables bien que la femelle soit 2% plus grande et 17% plus lourde. Les juvéniles sont différenciables des adultes car ils n'atteignent leur plumage définitif qu'au bout de 6 ou 7 ans.

Chez le mâle adulte, le dessus est noirâtre y compris le collier mais les couvertures alaires sont bordées de chamois et les filets intérieurs des secondaires sont gris foncé. La poitrine noire contraste fortement avec le blanc de la tête, des cuisses et de l'abdomen. Le bec est rouge-orange brillant, la cire est bleu pale. Les iris sont jaunes. La face et la poitrine roses virent au rouge en cas d'excitation. La femelle adulte diffère de son partenaire par la couleur blanche qui orne les filets intérieurs des secondaires.

Le juvéniles sont largement brun sombre avec de vagues écailles chamoisées sur les couvertures alaires. Les couleurs du bec, de la cire et de la face sont légèrement plus ternes que celles de leurs parents. Le duvet de la tête est composé au premier abord par un mélange de blanc et de brun, mais au bout de quelques semaines , il devient totalement brun. Les immatures commencent le processus de changement à partir de l'âge de 12 ou 13 mois. Le brun de la tête de la tête est bientôt confiné au sommet du crane. Par mues successives, ils acquièrent graduellement leur plumage définitif à partir de six ans.

Habitat et Distribution : Les vautours à tête blanche fréquentent les savanes, les buissons épineux et les zones légèrement boisées mais on les trouve également dans les contrées complètement ouvertes comme les semi-déserts. Ils pénètrent parfois dans les forêts densément peuplées. Les vautours à tête blanche vivent à des altitudes qui varient considérablement, du niveau de la mer jusqu'à 4000 mètres.

Ces oiseaux nécrophages sont originaires du continent africain au sud du Sahara. Leur aire de répartition est morcelée en 5 gros morceaux : 1) Sénégambie et Guinée bissau - 2) sud du Mali, Haute Volta, Nord de la Coté d'ivoire, du Ghana et du Bénin - 3) Nord-Est du Nigeria, Nord du Cameroun, sud du Tchad - 4) Sud du Soudan, Ethiopie, Erythrée, Ouest de la somalie en direction de l'Afrique Orientale jusqu'au Kenya, l'Ouganda et le Nord de la Tanzanie - 5) sud du Zaïre et de l'Angola, Zimbabwe, Botswana, Zambie, ouest du Mozambique et cote Est de l'Afrique du sud jusqu'au Natal et au Swaziland

Comportements : Le vautour à tête blanche vit plutôt en solitaire. Il niche habituellement en couple isolé. Toutefois, on peut trouver jusqu'à 8 individus autour d'une carcasse. Dans d'autres occasions, un adulte est parfois accompagné d'un immature. Les 2 membres du couple planent parfois à l'unisson dans le ciel. Ils effectuent des vols circulaires à une grande hauteur au-dessus de leur aire de nidification. Les deux partenaires dorment en commun à proximité du site bien avant que la ponte ne débute.

Le vautour à tête blanche est majoritairement sédentaire, sans doute bien plus que son homologue le Vautour african (Gyps africanus). Les immatures sont plus nomadiques, étant capables de parcourir plus de 100 kilomètres pendant la saison des pluies en Afrique occidentale.

Reproduction : La saison de nidification varie selon les régions: d'Octobre-Novembre à Mai en Afrique Ocidentale, d'Octobre à Juin en Ethiopie et en Somalie, tous les mois de l'année en Afrique Orientale et Mai-Janvier en Afrique du Sud. Les vautours à tête blanche bâtissent un nid plus ou moins profond avec des morceaux de bois. Ce dernier mesure 80 à 170 centimètres de diamètre et de 20 à 60 centimètres de profondeur. L'interieur est garni avec des herbes et du crin. Il est placé bien en évidence entre 5 et 20 mètres au-deesus dusol sur la couronne d'un grand arbre à la cime plate, souvent un acacia ou un baobab. Au Zimbabwe, les arbres du genre Adansonia ou Terminalia sont choisis en priorité. Le ponte ne contient généralement qu'un seul oeuf qui est couvé pendant une période qui dure 51 à 56 jours. Le jaune vautour prend son envol au bout d'environ 4 mois ( 110 à 120 jours). Dans le milieu naturel, Anthony a pu réaliser une curieuse observation : un jeune vautour à tête blanche élevé par un couple de vautours oricous.

Nourriture : Les vautours à tête blanche consomment principalement de la charogne. Ils ingurgitent aussi des oeufs, des oiseaux, des insectes et probablement des petits mammifères. La charogne est très variable : larges carcasses de mammifères mais plus couramment dépouilles de mammifères plus modestes et de lézards, cadavres trouvés sur les bords des routes après de accidents, morceaux de peau ou restes d'animaux. Ils consomment également des oeufs de flamants ou des insectes de grande taille qu'ils trouvent à terre, des poissons échoués ou des amphibiens qui gisent au bord des mares assèchées. Ils pratiquent le kleptoparasitisme et ils dérobent leurs proies à d'autres espèces commes les marabouts ou même à d'autres prédateurs de la taille des pygargues vocifères. Les vautours à tête blanche tuent des jeunes flamants et aussi, bien qu'on ait pas la preuve formelle, des petits mammifères comme les liévres, les jeunes antilopes qui viennent de sortir du ventre de leur mère, les mangoustes et les servals. Les reptiles tels que les varans et les pythons, les oiseaux terrestres et en particulier les pintades font également les frais de leur appétit dévorant.

Les immatures, et dans une moindre mesure les adultes, sont presque tojours parmi les premiers nettoyeurs à arriver à proximité des carcasses en comagnie des jeunes bateleurs des savanes. Hélas, ils doivent céder leur place lorsqu'arrivent les vautours oricous ou les hordes de vautours plus communs. Ils se rerouvent alors à la périphérie de la mêlée et ils doivent se pencher désespéremment pour récolter les menus morceaux qui restent.

Protection/ Menaces : Les densités des populations sont très variables : elles atteignent généralement de 0,25 à 1,2 couple par 100 kilomètres carrés. Cependant en Ouganda et au Cameroun où cet oiseau est relativement commun , elles peuvent parvenir à 9, 3 couples pour la même superficie. En Afrique australe de l'Okavango au Zambèze, on dénombre environ 500 couples. Sur l'ensemble du continent, les effectifs sont évalués entre 7000 et 12 500 oiseaux. Ce volumineux rapace a une faible productivité en raison de la taille des pontes mais aussi parce plus de 60% des oiseaux ne nichent pas tous les ans, surtout quand il y a de faibles précipitations. Cette espèce est en déclin surtout en Afrique du sud où le appâts emposoinnés et l'usage des pesticides sont les facteur principaux de mortalité. L'espèce est classée comme Vulnérable par Birdlife.